Chapitre 11: Les voix du chapitre

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L'aube n'avait pas encore percé la voûte céleste de ses premiers rayons lorsque je quittais le lit, fidèle à mes habitudes ancrées par des années de discipline monastique. La maison dormait encore, enveloppée dans le silence paisible des premières heures du jour. Dans le frais recueillement de la nuit finissante, je m'adonnais à mes prières matinales, un moment de communion solitaire où le spirituel et le temporel sur le seuil d'une journée qui promettait d'être décisive.

Aujourd'hui n'était pas un lundi comme les autres. Aujourd'hui, je rencontrerais le conseil des chanoines pour discuter de mon avenir au sein de l'administration de la Nouvelle-France. Bien que confiant dans les enseignements et les valeurs inculqués par le monastère, une légère anxiété m'envahissait à l'idée de cette rencontre. Que me réserverait cette journée ? Quelle voie les chanoines verraient-ils pour moi?

Après mes prières, je m'assis un moment au bord de ma couche, laissant mes pensées vagabonder sur les possibilités que cette affectation pourrait ouvrir. Puisant dans le calme intérieur forgé par mes années de retraite, je rassemblais mes pensées et ma conviction. Peu importait le rôle que le conseil choisirait pour moi, je l'accepterais avec humilité et détermination, conscient que chaque position était cruciale dans le tissu complexe de la cité. Ma foi, mon éducation, et mon désir ardent de contribuer au bien commun seraient mes guides.

Avec la lumière naissante filtrant doucement à travers les fenêtres, je me préparais pour la journée. Vêtu de façon simple mais soignée, je me dirigeais vers la cuisine, où les premiers parfums du petit déjeuner préparé par ma mère commençaient à emplir l'air. 

Avant de quitter la maison, je jetais un dernier regard sur les murs qui avaient vu grandir des générations de ma famille, me rappelant que, quel que soit le rôle que je serais appelé à jouer, je le ferais en portant avec moi l'héritage de ceux qui m'avaient précédé, pour le bien de ceux qui viendraient après.

Alors que je me dirigeais vers la cathédrale, l'ascension semblait non seulement une épreuve physique mais aussi un chemin de réflexion. Les pavés sous mes pieds, ordinairement nets, étaient aujourd'hui parsemés de sable. 

Chaque pas me rapprochait de la grande porte, et avec chaque enjambée, mes pensées vagabondaient. La présence du sable emporté par les tempêtes, me rappelai que même les fondations les plus solides de notre communauté pouvaient être touchées par les forces extérieures.

Le craquement discret du sable sous mes pas résonnait comme une mélodie douce-amère, m'accompagnant dans mon ascension solitaire. À l'approche de l'entrée, je pris un moment pour effacer le sable de mes chaussures, un geste symbolique pour laisser derrière moi les incertitudes et entrer dans le sanctuaire avec une âme préparée à recevoir. 

Le bâtiment du Chapitre, majestueux et imposant, se dressait à côté de la cathédrale, ses murs anciens témoins de siècles d'histoire et de décisions qui avaient façonné la vie de la Nouvelle-France. En m'approchant, je ressentis un mélange d'admiration et de solennité ; ce lieu était le cœur battant de la spiritualité et de l'administration de la cité.

Le chapitre de la cathédrale, adossé majestueusement à sa voisine plus vénérable, se distingue par son intégralité en briques écarlates, offrant un contraste frappant avec la pierre de la cathédrale. Les briques formaient un savant mélange géométrique grâce à une composition de différentes couleurs et de positions dans le mur. Sa façade est ornée de manière unique : le pignon présente de nombreuses sculptures des visages des anciens chanoines, immortels dans la terre cuite moulée, leur regard bienveillant projeté sur la place en contrebas. Ces visages, patinés par le temps, témoignent de l'histoire et de la continuité de la foi.

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