(Un)conditionally -FR

Chapitre 3

Deux semaines plus tard.

     - Vous partez quand ? lançais-je à mes amies

     - T'as si hâte que ça qu'on s'en aille ? Ça me brise le coeur Alice ! rétorqua Meï d'un ton faussement touché

     - J'ai cours demain je dois dormir même si je vous aime bien les filles !

     Il est déjà minuit et leur vol était prévu pour 8h. Mes amies n'étaient que de passage pour le mois. Elles travaillent déjà et ont créé ensemble une compagnie de mode assez connue aujourd'hui.

     - Tu veux toujours pas travailler avec nous ? me supplia Meï

     - Écoutez, vous faites un travail formidable et vous voir réussir dans ce que vous aimez me rend heureuse. Mais j'aimerais aussi réussir dans ce que j'aime et je sais que la concurrence est rude.

     - On t'aime Alice, tu peux toujours compter sur nous ! Si tu veux venir avec nous plus tard rejoins nous ! Pour l'instant on continuera de soutenir ton rêve d'autrice et JE veux être la première à lire ton roman. On pourra même t'aider à le promouvoir.

     Des mots aussi simple qu'un "je t'aime" me rendaient toujours mal à l'aise. Aimer c'est apprécier des traits chez quelqu'un et s'attendre à les retrouver. Pour moi, qui me cachais souvent sous des caractères n'étant pas mien mais simplement une couverture à ma vulnérabilité, être aimé c'est avoir réussi à tromper. Avoir fait croire qu'une opinion était mienne, que ma confiance en moi était solide et que j'ai grandi dans une famille aimante n'étaient que des mensonges que j'avais forgé avec le temps.

     - Alice ?

     Avec le temps, ses mensonges pour m'intégrer ont été ceux qui m'empêchent d'avoir un lien réel avec ceux que je rencontre et même mes "amies". Aimer quelqu'un c'est aimer la personne qu'elle a choisi de montrer et non qui elle est. Aimer quelqu'un c'est l'aimer sous conditions. L'amour idyllique n'existe qu'à travers les pages d'un livre et l'encre d'un cœur meurtri.

     - Alice ? dit Meï en approchant soudainement sa main de moi, ce qui me fit reculer subitement.

      - Ah oui pardon, j'étais dans mes pensées haha

      - Alice t'es sûr que ça va ? s'inquiéta Kaelya

      - Euh oui ça va les filles, répondis-je quand une larme glissa sur ma joue

      - Tu pleures, on va tant te manquer que ça ? Meï on peut rester plus longtemps on est d'accord ? dit Kaelya à la concernée qui acquiesça.

      - Les filles tout va bien je suis juste fatiguée avec les cours et tout le reste. Allez-y ne vous faites pas de soucis pour moi.

     - Alice t'inquiètes pas pour nous non plus, va te reposer on fermera la porte derrière nous avant de partir et on rangera notre bazar.

      - Merci beaucoup les filles, soupirais-je en les voyant quitter ma chambre en me souriant.

     Mes paupières se référèrent et le sommeil m'emporta rapidement.

Le lendemain matin