Les Survivants

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Tandis que tout le monde s'endort dans la maison du 4 Privet Drive, un chat à l'air sévère observe l'habitation sans montrer le moindre signe de somnolence. Il reste assis sur le muret, immobile comme une statue, fixant de ses grands yeux le coin de la rue. Un homme apparaît à l'angle de façon si soudaine et dans un tel silence qu'il semble avoir jailli du sol. Albus cherche quelque chose dans sa longue cape mais s'aperçoit qu'il est observé car il lève brusquement les yeux vers le chat.
La vue de l'animal semble l'amuser car il a un petit rire. Il trouve enfin ce qu'il cherche dans une poche intérieure ; un petit briquet en argent. En relevant le capuchon, les réverbères s'éteignent un-à-un jusqu'à ce que toute lumière disparaisse du quartier. Dumbledore range son Éteignoir dans sa poche et marche en direction du numéro 4. Lorsqu'il y parvient, il s'assoit sur le muret, à côté du chat et sans lui accorder un regard, il lui parle :

- C'est amusant de vous voir ici, professeure McGonagall.

Une femme d'allure sévère avec des lunettes carrées qui ont la même forme que les motifs autour des yeux du chat. Elle porte une cape d'un vert émeraude et ses cheveux sont tirés en un chignon serré. Un air singulièrement agacé barre son visage et elle remonte les binocles sur son nez avant de s'adresser au vieil homme.

- Je n'ai pas trouvé la journée amusante, pour ma part.

- Pourquoi donc ? Vous auriez pu célébrer l'évènement avec les autres. En venant ici, j'ai dû voir une bonne douzaine de fêtes et de banquets.

- Oui, oui, je sais, elle renifle d'un air courroucé. On aurait pu penser qu'ils seraient plus prudents, mais non, pas du tout ! Même les Moldus ont remarqué qu'il se passait quelque chose. Ils en ont parlé aux nouvelles. Ils ont été d'une imprudence exagérée !

- On ne peut pas leur en vouloir, dit Dumbledore avec douceur. Nous n'avons pas eu grand chose à célébrer depuis onze ans.

- Ce n'est rien comparé aux rumeurs qui circulent, déclare-t-elle. Vous savez ce que tout le monde dit sur les raisons de sa disparition ? Ce qui a fini par l'arrêter ?

McGonagall vient d'aborder le sujet qui lui tient le plus à cœur, la véritable raison qui l'a décidé à attendre toute la journée, assises sur un mur glacial. À l'évidence, elle n'a pas l'intention de croire ce que « tout le monde » dit tant que Dumbledore ne lui a pas confirmé qu'il s'agit bien de la vérité.

- Voldemort est venu hier soir à Godric's Hollow pour y chercher les Potter. D'après la rumeur, Lily et James sont... enfin, on dit qu'ils sont... morts...

Dumbledore incline la tête. Le professeure McGonagall a du mal à reprendre sa respiration.

- Lily et James... Je n'arrive pas à y croire... Je ne voulais pas l'admettre... Oh, Albus...

- Je sais... Je sais..., dit-il gravement.

- On dit qu'il a essayé de tuer les enfants, reprend Minerva. Mais il en a été incapable. Il n'a pas réussi à supprimer les bambins. Quand il a essayé de tuer Harry et Hazel, son pouvoir s'est brisé, pour ainsi dire, et il a disparu. C'est vrai ?

Nouvel hochement de tête.

- Après tout ce qu'il a fait... tous les gens qu'il a tué... il n'a pas réussi à tuer des bébés ? C'est stupéfiant. Mais, au nom du ciel, comment se fait-il que Harry et Hazel aient pu survivre ?

- On ne peut faire que des suppositions. On ne saura peut-être jamais.

Dumbledore inspire longuement en prenant dans sa poche une montre en or qu'il consulte. Un grondement sourd brise le silence de la nuit. Ce bruit se transforme en pétarade au-dessus de leurs têtes. Ils lèvent les yeux et voient une énorme moto tomber du ciel et atterrir devant eux sur la chaussée. La moto est énorme, mais ce n'est rien comparé à celui assis dessus. Il est deux fois plus grand que la moyenne et cinq fois plus large. L'homme tient un tas de couvertures dans ses immenses bras musculeux.

Hazel & Harry Potter à l'École des SorciersWhere stories live. Discover now