Chapitre 49 (Megan)

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Il est dix-huit heures passées et nous arrivons sur le chemin de gravier qui mène à la demeure. Un nuage de poussière entoure les dix voitures sous les ordres de Léonardo. A l'aérodrome, toute une armée d'homme aux multiples fusils et équipés de gilets pare-balles nous attendaient. La descente de police à Buenos Aires l'a forcé à prendre des précautions. Les forces de l'ordre savent que Léonardo en est pour quelque chose dans ma disparition et par conséquent, son domicile doit être surveillé. Il le sait.

Il sait également qu'une fois à l'intérieur, je ne peux plus sortir sans son autorisation. Les dizaines de gardes qui surveillent la villa nuit et jour forment un mur pratiquement infranchissable pour moi, mais aussi pour les quelques policiers qui aimeraient m'aider. Ils n'en feraient qu'une bouchée.

En plus, personne souhaitant rester en vie n'oserait s'en prendre à Léonardo sur son territoire. Il faudrait être fou. En un seul coup de fil, Léonardo est capable de faire exécuter toute une famille...

J'aperçois le portail de la propriété au loin. Il se rapproche et les chances de quitter cet enfer diminuent à chaque mètre. Si la police ne me retrouve pas avant que je n'aie franchi la limite de la propriété, je peux dire adieu à ma liberté pour encore de longues semaines...

Les premiers véhicules de la file passent déjà l'entrée du terrain et notre tour vient plus rapidement que je ne l'aurais voulu. Ma voiture enjambe la limite de la propriété et nous arrivons sur la même allée pavée que le premier jour de mon cauchemar. De chaque côté s'étend la pelouse particulièrement verte, des parterres de fleurs qui ne manquent apparemment pas d'arrosage automatique, ainsi que des arbres de toutes les sortes. Je ne suis même pas sûre que toutes ces variétés de plantes vivent normalement en Argentine.

En face de nous se dresse l'imposante maison aux murs de verre et aux dizaines de balcons assortis. J'aperçois la statue de jaguar construite au centre d'un rond-point et des gardes de tous les côtés qui guettent l'arrivée de la voiture, comme le premier jour.

Léonardo s'arrête au pied des marchent menant à la porte d'entrée, coupe le contact et sort, suivi par l'Hispanique et les deux Européens. Moi, je prends mon temps.

Le chef de la bande se dirige vers l'intérieur et une fois sur le perron, il m'ordonne sans même se retourner :

— Monte dans ta chambre et prépare-toi. Ce soir, nous fêtons la fin de notre première mission ensemble et je te veux ravissante. Chic et sophistiquée. Je ne te veux pas comme le premier jour. Ta femme de chambre sera là pour t'obliger à faire des efforts cette fois. Je répète : RA-VI-SSAN-TE.

Sans un regard dans ma direction, il passe le pas de la porte et disparait dans le labyrinthe de marbre pendant que l'Hispanique et ses collègues sortent les valises du coffre de la voiture qui nous a transporté de l'aérodrome jusqu'à la demeure de Monsieur J'en-ai-rien-à-foutre-de-ces-valises-démerdez-vous.

Pour une fois, j'obéi à mon soi-disant chef, enfin en partie. Je ne monte que dans ma chambre. Pour le reste des ordres, on verra plus tard. Je n'ai qu'une envie : me rouler en boule dans les draps du lit et ne pas bouger jusqu'à ce que la police vienne me tirer de là. Bien sûr, je sais que je ne fais que rêver. Je ne peux pas rater ce dîner. Désobéir à Léonardo signifierait signer l'arrêt de mort de mes proches, or, ce n'est pas mon but dans la vie.

En plus, la police ?

Dans cette villa ?

JAMAIS !

Une descente de police ici ?

MIEUX VAUT RÊVER !

Sortir d'ici ?

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⏰ Last updated: Apr 23 ⏰

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