Et je peux vous dire que je n'aurai pas seulement lancer des cailloux.

Quand je la vois là, devant moi, je me dis que je suis nul.

Pourquoi moi, je n'arrive pas à protéger maman comme ça ?

Pas un seul instant, elle fait un mouvement de recul ou d'hésitation, elle est sûre d'elle et de son choix.

Mais soudain, j'aperçois une pierre qui lui érafle la joue et je vois du sang couler de sa petite blessure. Mon cœur, mon corps, et même mon âme tremblent. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant.

Pas même avec maman.

Alors je décide de me relever. 

Je ne peux pas laisser ça durer plus longtemps. Je ne peux pas la regarder souffrir un instant de plus. Pourtant, encore une fois, elle prend les devants.

— N'avance pas, reste derrière moi. Je te promets que je ne laisserai plus jamais personne être méchant avec toi, dit-elle avec détermination malgré les larmes aux coins de ses yeux.

Mon cœur se met à battre vite. Je respire plus rapidement. C'est étrange, mais pendant un instant, je me sens bien, en sécurité. Alors je souris. Ce que je n'avais plus fait depuis très longtemps.

Je souris parce que peut-être que je ne suis plus seul.

— Alors tu sais sourire, me dit-elle en souriant à son tour.

Et encore une fois, mon coeur repart faire des loopings. C'est une sensation spéciale. Comme si on me pince le cœur, mais qu'après je me sens plus léger.

Plus vivant.

D'un seul coup, les enfants s'arrêtent à l'unisson et partent tous en courant. Je ne comprends pas tout de suite. Puis, je vois un garçon de notre âge arriver avec un autre garçon que je suppose être son grand frère. Il fait peur.

Il est très musclé, moi aussi, je veux devenir fort comme lui.

Et peut-être que je pourrais protéger maman, peut-être que je pourrais protéger tout le monde.

— Merci Al, dit la fille au sourire magnifique en direction du garçon de notre âge. Et merci à toi aussi Alex, ajoute-t-elle en direction du gars balèze.

Le garçon prénommé Al, lève un pouce en l'air et crie :

— Pas de quoi Ay, même si entre nous, je suis sûre que j'aurai pu m'en occuper tout seul, dit-il en levant ses bras et en les contractant.

Ay.

C'est beau. C'est magnifique. Comme elle.

— Euh, si tu le dis, lui répond-elle pas du tout convaincue par les propos de ce dernier.

Puis, elle se retourne à nouveau vers moi. Toujours avec ce sourire accroché aux lèvres.

— Ça va toi ? Ils ne t'ont pas trop malmené ? J'ai essayé de faire au plus vite.

Est-ce que moi ça va ? Mais est-ce qu'elle a vu dans quel état elle est ?

Par contre, ses yeux me coupent le souffle. Ils sont magnifiques. Ce vert je...je...

Au secours, mon cœur va exploser.

Plus je la regarde, plus j'ai l'impression que mon rythme cardiaque s'accélère.

Elle a des taches de rousseur partout sur le visage et le corps. On dirait la varicelle, mais, c'est plus beau.

J'ai envie de les toucher. J'ai envie de la toucher.

BLINDLYWhere stories live. Discover now