Entre les lignes

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Ce n'est que lorsqu'il franchit le seuil de sa porte, après une longue et très agréable promenade dans les rues de Yokohama, qu'une illumination lui traversa l'esprit.

Son téléphone ! Il avait complètement oublié qu'il l'avait abandonné dans son sac, trop happé qu'il l'avait été par l'écriture de ses poèmes.

Il fut plutôt agacé de lui-même, car malgré le fait qu'il était en repos, il était tout à fait possible qu'un de ses collègues l'appelle et ai besoin de lui rapidement. Le repos n'existait pas vraiment dans la Mafia.. C'était un accord tacite entre les membres. Pour autant, si jamais il y avait besoin de lui pour une quelconque raison, il se devait de rester disponible et joignable.

En ouvrant son sac et en saisissant son téléphone, il fut surpris de constater qu'il y avait un nombre impressionnant de notifications en attente. Son cœur se serra d'anticipation alors qu'il parcourait rapidement les messages et les appels manqués, recherchant si l'un de ses hommes, ou même un autre cadre, comme Kôyô l'avaient appelé. Heureusement, ce n'était pas le cas, ce qui le soulagea instantanément. Il n'avait aucun appel, ou message des membres de la Mafia. Non. Absolument toutes les notifications qui s'affichaient à l'écran étaient de Dazai.

Un mélange de perplexité et de curiosité l'envahit alors qu'il parcourait les notifications de son ancien partenaire. Il savait que le châtain détestait être ignoré et ne pas avoir le dernier mot... Mais de là à chercher à le contacter, encore et encore ? C'était étrange et pas du tout dans les habitudes -du moins celles dont il avait le souvenir- de l'autre homme.

Il parcourut rapidement les messages, certains étaient empreints d'humour cynique, de moqueries en grande majorité sur sa taille, d'autres semblaient être des pensées aléatoires couchées, écritent juste pour l'embêter ou pour l'ennuyer. Mais au-delà de leur excentricité habituelle, Chûya ressentit une légère pointe d'une émotion qu'il n'arrivait pas vraiment à définir.. Était-ce de l'agacement ? De l'inquiétude ? Autre chose...? Il ne savait pas, mais il n'aimait pas du tout ce qu'il ressentait.

Prenant finalement quand même le temps de lire chaques sms, se retenant parfois de balancer son portable à l'autre bout de la pièce à cause de certains sms, Chûya réalisa qu'au final, Dazai n'était pas explicite sur ce qu'il lui voulait vraiment. Pas de demande de nouveau rendez-vous, pas de demande d'aide... Juste des tentatives de contact, comme si Dazai cherchait simplement à le faire réagir, à avoir son attention.

Chûya se sentit partagé entre le soulagement de ne pas avoir manqué d'appels urgents de la Mafia et la perplexité quant aux intentions du membre de l'ADA.


Le roux se laissa tomber sur son canapé, le téléphone toujours entre ses mains. Son téléphone de nouveau en mode son, sonnait à nouveau régulièrement. Le châtain continuait de lui écrire, et lui, lisait chaque nouveaux sms, cherchant désespérément un indice, une explication à ce comportement étrange. Mais rien. Il n'arrivait pas à comprendre.

Chûya soupira. Au fond de lui, il savait que Dazai était ainsi, imprévisible et manipulateur, mais cette incessante tentative de contact dépassait clairement les limites de l'acceptable.

Il se décida alors à mettre fin à ce flot continu de message en répondant brièvement à Dazai.

A Maquereau | " Pour un détective, tu n'arrives vraiment pas à lire entre les lignes, Dazai. "

A peine après avoir envoyé sa réponse à Dazai, Chûya réalisa qu'il avait peut-être été un peu trop cryptique et qu'il était, de fait, pas certain que son message suffirait à calmer les ardeurs de son ancien partenaire.

Le cadre de la mafia décida donc d'écrire un nouveau message pour éclaircir les choses, même si cela signifiait potentiellement ouvrir la porte à de nouvelles interactions avec Dazai.

A Maquereau | "Il me semblait avoir été clair hier soir, mais si tu n'as pas l'intention de me dire quelque chose d'intéressant ou d'important, ne m'écris pas, ne me parle pas. Je n'ai pas de temps à perdre avec toi."

Après avoir envoyé ce message, Chûya espérait sincèrement que Dazai comprendrait enfin et cesserait ses incessants appels et messages. En attendant, il était déterminé à profiter de son après-midi. Il allait se lancer dans le visionnage dans une série ou bien dans un marathon de films !

Mais bien sûr ses espoirs étaient vains. Il était question de Dazai. Dazai Osamu, l'ancien Démon Prodige, l'homme qui obtenait toujours ce qu'il voulait, de façon plus ou moins tordue.

En début de soirée

Complètement perdu dans le visionnage d'un drama Thaï, les rebondissements et l'intrigue le captivait. C'était une série que lui avait conseillée Kôyô. Et alors qu'il était enroulé dans un immense et confortable plaid, Chûya n'entendit pas le bruit de sa serrure, qui était déverrouillée, ni sa porte qui s'ouvrait et se refermait.

Totalement impliqué dans la scène qui se jouait sur sa TV, pendant laquelle les deux personnages principaux se rapprochaient, le mafieux ne fit pas attention aux bruits de pas, qu'il associait à son drama.

- Et bien, que penseraient les autres, s'ils te voyaient comme ça ?


Lorsqu'une voix retentit dans la pièce,il fut arraché instantanément à sa série. Son corps agit par instinct et se levant d'un coup, sa main partie vers la source de la voix tandis que la lueur rouge de son pouvoir l'entourait.

Son poing n'atteignit pas sa cible, cette dernière ayant attrapé son poignet avant de se faire frapper.

Immédiatement, la sensation familière du pouvoir de son ancien partenaire se répandit dans son corps.

- Dazai ?!, s'exclama Chûya, surpris et totalement décontenancé. Qu'est-ce que tu fais là ?!


Dazai relâcha son poignet avant de hausser négligemment les épaules, son regard pétillant d'amusement.

- Vu que tu ne me répondais pas, je suis simplement venu te rendre visite, mon cher Chûya ~


Chûya plissa les yeux, agacé, retenant une insulte. 

♪ A colourful soulmate ♪Where stories live. Discover now