Rendez vous

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Le rendez-vous étant prévu pour la soirée même, Chûya avait décidé de rester à son bureau jusqu'à ce qu'il soit l'heure de partir. Kôyô, elle, était repartie, lui faisant la promesse qu'ils se retrouveraient au garage lorsqu'il serait temps pour eux de rejoindre l'ancien membre de la Mafia Portuaire. 


Le temps semblait s'étirer de façon infini, les heures passant extrêmement lentement. Chûya s'enfonçait de plus en plus dans ses pensées, essayant de comprendre le véritable motif derrière le message de Dazai, malgré ses efforts pour rester concentré sur son travail. Mais il n'y avait rien à faire, son esprit était constamment hanté par ces questions sans réponse.



Quand enfin, l'heure fatidique arriva, Chûya éteignit son ordinateur, rangea les quelques papiers qui lui restait à faire et se leva de son bureau. Il pouvait sentir une boule d'appréhension se former dans son estomac. Il prit une profonde inspiration pour se calmer, pour reprendre le dessus sur ses propres émotions, puis se dirigea vers le garage où Kôyô devait déjà l'attendre.


Comme il s'en était douté, l'autre cadre l'attendait prêt de sa voiture à lui. La situation lui convenait, lui aimait conduire, contrairement à sa collègue. 


- Prêt ?, demanda-t-elle en voyant Chûya s'approcher.


Chûya hocha la tête, essayant de masquer sa nervosité derrière un masque d'assurance. Kôyô ne fut pas dupe, mais elle eut la politesse de ne pas faire de remarque, s'installant dans la voiture désormais ouverte. Se mettant, lui, derrière le volant, il démarra la voiture et quitta le bâtiment de la Mafia, se dirigeant vers la ville. La tension dans l'air était palpable, malgré un fond sonore agréable (Kôyô avait lancé la radio), alors qu'ils traversaient les rues animées de Yokohama, se rapprochant de leur destination.




Après une bonne quinzaine de minutes, ils atteignirent le lieu de rendez-vous convenu avec Dazai. Les deux mafieux avaient garé la voiture un peu plus loin -simple mesure de sécurité et Chûya se rappelait très bien de comment avait terminée l'une de ses voitures après le départ de son ancien partenaire-, avant de rejoindre le bar, où l'ancien cadre lui avait donné rendez-vous. 


Ils parlaient de tout et de rien, ce qui aidait le roux à se détendre, attendant l'autre homme, quand soudain, une voix familière le fit sursauter. 


- Tu es en retard, Chûya., déclara Dazai, émergeant de l'ombre avec son habituel sourire en coin. Et.. tu es accompagné.


Le châtain sembla, pendant quelques secondes être quelque peu décontenancé de voir Kôyô aux côtés du roux, mais comme toujours il s'était vite repris. Chûya lui, n'avait pas répondu à la petite pique que son ancien partenaire lui avait lancée. Il ne lui ferait pas ce plaisir.


- Ne le prend pas mal, Ozaki. Je suis très heureux de revoir une ancienne collègue aussi estimée que toi mais... Dazai ne termina pas sa phrase. 

- Le plaisir n'est malheureusement pas partagé, Dazai., répondit-elle d'un ton neutre, bien qu'il y avait une lueur de défi dans son regard.


L'ancien membre de la Mafia ne prit pas outrage des mots de la femme et les invita simplement à le suivre à l'intérieur du bar. 

Chûya jeta un coup d'œil à Kôyô, lorsque l'autre leur tourna le dos appréciant sa répartie. Il savait que sa présence lui offrait une certaine assurance et qu'elle ne le laisserait pas tomber. 

C'est pour cette raison qu'il fut plus confiant une fois dans l'enceinte du bar. 

À l'intérieur, l'ambiance était feutrée, ponctuée par un air de jazz en arrière-plan.

Suivant Dazai jusqu'à une table isolée dans un coin sombre, où ils pouvaient parler sans être dérangés, les deux cadres regardaient autour d'eux. Ils ne connaissaient pas le lieu et dans un réflexe qu'ils avaient acquis de par leur travail, ils notaient mentalement les endroits d'où pourrait surgir un ennemi, voire même plusieurs. 


Une fois installés et leurs boissons commandées, un silence gênant s'installa entre eux. Cela faisait monter l'agacement dans le corps du plus petit. Alors, prenant sur lui, malgré l'appréhension il demanda à celui qui, pendant quelques années, fut son partenaire : 


- Alors... Pourquoi m'avoir écris, Dazai ? 

- Ah ~ Chûya, toujours aussi direct ! J'ai toujours apprécié cette qualité chez toi. 


Cette réponse crispa légèrement le roux, lui faisant serrer ses poings gantés sous la table. Il essayait tant bien que mal de réprimer son agacement. 


- Je veux juste savoir ce que tu me veux. Je n'ai pas de temps à perdre avec tes jeux, Dazai. 


Le ton était froid et même Kôyô semblait surprise du ton qu'il venait d'employer. Lui-même ne se reconnaissait pas. Seul Dazai, qui était habitué aux réactions vives de Chûya, ne parut pas offensé par son ton. Au contraire, un éclat amusé brillait dans ses yeux.


- Comme toujours, tu es pressé d'en venir au fait, répondit le châtain. 



Chûya s'efforça de garder son calme, mais l'impatience grandissait en lui. Il avait besoin de savoir pourquoi Dazai l'avait contacté, surtout après leur dernière rencontre, qui avait été tendue.


- Arrête de tourner autour du pot, Dazai. Pourquoi m'avoir fait venir ici ? insista-t-il, son regard perçant fixé sur son ancien partenaire, tandis que Kôyô affichait une moue agacée.


Dazai prit une gorgée de sa boisson, gardant un sourire mystérieux, tendant un peu plus les deux mafieux, même si cela n'était pas forcément visible au premier coup d'œil.


- Je sais qui est ton âme soeur.

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