Première erreur

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Chûya sentit son cœur manquer un battement suite aux mots de Dazai. Kôyô, elle, s'était figée sur place, son regard passant du roux au châtain, cherchant à deviner ce que l'un et l'autre pouvait bien penser.

- Comment... Comment peux tu savoir qui est mon âme sœur ? demanda Chûya, sa voix empreinte d'une certaine impatience.


L'impatience clairement visible de Chûya ne fait que faire sourire un peu plus Dazai. Ce fameux sourire énigmatique mais aussi teinté de moquerie.

- Oh, Chûya, pour qui me prends-tu ?


Cette réponse ne fit qu'attiser la frustration de Chûya. Il voulait des réponses claires. Pas subir -à nouveau- les petites manies désagréables et agaçantes de son ancien partenaire.

- Arrête de jouer avec moi, Dazai. Je ne suis pas là pour te divertir. J'ai accepté de te rencontrer, uniquement car tu m'as dit que tu avais des informations.


Loin de se soucier de ce que venait de lui dire le roux, le châtain plongea son regard dans celui de Chûya. C'était comme s'il cherchait à sonder son âme, ce qui mettait le roux très mal à l'aise. Il détestait lorsque l'autre homme le regardait de cette façon car il avait toujours l'impression qu'il pourrait deviner toutes ses pensées.

- Mais tu es si divertissant Chûya ~!, lui répondit le châtain, d'une voix amusée.


Chûya retint un soupir d'exaspération. Il savait que Dazai adorait s'amuser à jouer avec ses nerfs, il avait toujours fait ça. Mais.. Mais il avait espéré, stupidement, que pour cette fois, avec un sujet aussi important que celui-ci, son ancien partenaire ferait un effort et cesserait ses jeux stupides.

Kôyô, elle, avait posé sa main sur la cuisse de Chûya, dans un geste d'apaisement silencieux. Il était dur pour elle de ne pas se mêler de la conversation mais elle était totalement consciente que l'ancien membre de la Mafia serait capable de ne rien dire du tout, si elle parlait. Le châtain avait déjà montré un certain agacement, en voyant qu'elle était présente et la seule chose qu'elle voulait, c'est que son ami ait des réponses.

Dazai. Le ton de voix du plus petit des trois avait changé, devenant plus lisse, plus.. froid. Tu m'as demandé de venir, je suis là. Alors, arrête de faire l'idiot -que tu n'es pas-, de me faire perdre mon temps. Tu as dit que tu savais qui est mon âme soeur, alors viens en aux faits.



Dazai, loin de se démonter, malgré le ton employé par son vis à vis, sembla prendre un moment pour savourer l'agacement croissant de Chûya.

Cependant, au bout de quelques minutes qui semblèrent interminables pour le manipulateur de la gravité, l'expression du châtain se fit plus sérieuse, comme s'il cédait finalement à la demande du roux.

Il n'en fut évidemment rien.

Pourquoi je te dirais quoi que ce soit, alors que tu es un chien désobéissant et qui cherche à mordre son Maître ?, la voix de Dazai était pleine de mépris, alors qu'il prononçait ces mots.


Chûya serra les poings, luttant pour contenir sa colère face aux mots cinglants de Dazai. Il savait que son ancien partenaire aimait jouer avec lui, se moquer de lui, le traiter comme s'il n'était qu'un moins que rien... mais cette fois-ci, il avait dépassé les bornes.

Kôyô avait resserré sa prise sur sa cuisse, cherchant à l'aider à contrôler sa rage. Elle savait que si le roux laissait la rage prendre le dessus, il y avait de forte chance que le bar finisse détruit. Et puis Chûya s'en voudrait. Il regrettait toujours de s'emporter, quand cela arrivait hors mission...

Décidant cette fois-ci que les choses allaient trop loin pour qu'elle reste encore passive, elle répondit à l'ancien cadre :

- Tu vas trop loin, Osamu. Je te rappelle que tu es celui qui a demandé cette entrevue. Si tu n'as aucune intention de partager tes informations, je pense que nous n'avons plus rien à faire ici. Chûya, on y va ?, son ton s'était fait plus doux, alors qu'elle s'adressait à son cadet.


L'intervention ferme et déterminée de Kôyô sembla calmer quelque peu l'atmosphère tendue entre Chûya et Dazai.

Le roux se sentit reconnaissant envers sa collègue pour son soutien et son intervention opportune. Il acquiesça silencieusement à sa proposition, ne voulant pas prolonger davantage cette confrontation stérile et qui mettait ses nerfs à vif. Si l'ancien mafieux ne voulait pas lui donner ses informations, ce n'était pas grave. Il pouvait trouver et chercher par lui-même. Il avait son propre réseau d'informations et puis, les membres de l'ADA se promenaient sans le moindre problème en ville. Il pouvait très bien coincé l'un d'entre eux pour avoir des réponses.

Chûya se leva de sa chaise, ignorant le regard de Dazai, posé sur lui.

- Allons-y, murmura-t-il à Kôyô, avant de se diriger vers la sortie du bar.


Kôyô se leva à son tour, jetant un dernier regard chargé de reproches à Dazai.

- Tu nous as fait perdre notre temps, Dazai, et ton comportement est discutable., dit-elle d'une voix calme mais chargée d'une certaine désapprobation.


Laissant partir Chûya en premier et sans laisser le temps à Dazai de répondre, la femme se pencha à la hauteur de l'oreille du châtain.

Laisse Chûya tranquille, Osamu, ou tu le regretteras amèrement., sa voix était devenue aussi tranchante que l'épée de son pouvoir.


Elle s'éloigna ensuite, un sourire satisfait aux lèvres, rejoignant le plus petit, qui l'attendait dehors.

Dazai resta assis à sa table, observant le départ des deux mafieux, avec un mélange d'amusement et d'intérêt. Il avait réussi à tirer quelques réactions de son ancien collègue, ce qui était toujours divertissant pour lui.

Un grand sourire aux lèvres, le châtain ne put s'empêcher de penser à quel point Chûya avait mûri depuis leurs jours passés ensemble dans la Mafia. Ce n'était plus le même homme impulsif et irréfléchi, mais quelqu'un de plus stratégique, plus prudent. Cela le rendait d'autant plus intéressant à ses yeux.

Dazai se perdit d'ailleurs dans ses pensées, envisageant les différentes façons dont il pourrait manipuler, jouer avec cette nouvelle dynamique entre son ancien partenaire et lui. Mais il finit par secouer la tête, chassant ces -amusantes- pensées pour l'instant.

Le détective se leva de sa chaise, ajusta son manteau avec nonchalance, puis alla payer les boissons qu'ils avaient tous les trois pris. Une fois fait, il sortit du bar à son tour.

Il avait encore beaucoup à faire cette nuit, et il savait que ce n'était pas la dernière fois qu'il se retrouverait face au roux.

Ah~ Quelle belle soirée !

♪ A colourful soulmate ♪Where stories live. Discover now