CHAPITRE 4

0 0 0
                                    

Asha venait à peine de faire un pas dans la maison, que je me jetai sur elle, espérant que tout n'ait été qu'un rêve. Elle arborait un air désolé, et secoua lentement la tête.

— Allons nous asseoir.

Asha me suivait silencieusement, je sentais qu'elle n'osait pas parler de peur de dire quelque chose qui ne me plairait pas. Je l'invitai à s'asseoir, et lançai la conversation :

— Je suppose... Que tu n'as pas de nouvelles non plus ? demandai-je.

J'avais peur de sa réponse, pire encore, je la connaissais. Mais j'avais tout de même cet espoir au fond de moi.

— Non, effectivement.

— Je le savais pourtant. Ça se voyait que quelque chose n'allait pas. J'aurais dû insister, Asha. C'est de ma faute.

Je n'osais même pas la regarder en face, persuadée qu'elle était d'accord avec ma pensée. À ma grande surprise, elle se leva, posa sa main sur mon épaule, et me força à la regarder droit dans les yeux.

— Ne dis plus jamais ça. Tu n'es pas responsable, Emma avait ses raisons de ne pas nous parler de ce qui la tracasse. Si tu avais insisté, tu aurais pu accélérer les événements. Elle ferma les yeux un court instant, et dit d'un ton ferme : On va faire comme tu as dit. On ira chez elle, et si elle n'y est pas, nous irons la chercher. Si tu comptes continuer à te morfondre, nous n'avancerons pas, et si Emma a un quelconque problème, tu ne lui seras d'aucune utilité dans cet état.

Elle avait raison, j'étais forcée de l'admettre, mais une voix lointaine ne cessait de me souffler qu'il était déjà trop tard.

— Maintenant, je veux que tu redeviennes cette amie qui prévoit absolument tout et qui a confiance en ses proches. Fais confiance à Emma, elle ne fera rien qui puisse la mettre en danger.

Allez ressaisis-toi ! Ressaisis-toi ! Je pris une profonde inspiration, et éloignai toutes mes inquiétudes. Rien n'était encore joué.

— Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir...

— Et l'espoir fait vivre, compléta Asha dans un sourire.

— Quand est-ce qu'on part ? demandai-je.

— On n'attend pas le retour de ton père ? Histoire de ne pas l'inquiéter.

Je regardais l'heure sur mon téléphone, mon père ne rentrerait pas avant plusieurs heures. Si on l'attend, on ne partira pas avant la tombée de la nuit. Non. On ne partira pas tout court. Je me levai, et lui fit comprendre que non. Je me préparais, enfilai mes chaussures, mis mon manteau, et laissai un mot sur la table. On est parti faire un tour, on sera de retour avant la nuit.

— Allons-y, déclarai-je. Je préviens quand même Liam et Nathan, qu'ils soient au courant.

— Ils seront sûrement rassurés, enfin Nathan. Liam va encore dire que c'est une mauvaise idée, souffla Asha, comme d'habitude.

Je ne la contredis pas, de toute façon Liam n'avait pas pris la peine de répondre à mon dernier message. La probabilité qu'il voit celui-là était donc déjà faible. Je refermai la porte derrière nous, et nous partîmes en direction de chez Emma. Le ciel était nuageux, étonnant pour un mois de juin.

— Tiens je t'ai pas dis, j'ai plus accès au site.

— T'es sûre que t'as pas juste oublié ton mot de passe ? s'esclaffa Asha.

— Non, souris-je, c'est celui que j'utilise le plus ces derniers temps.

— Ho, et qu'as-tu choisis ? Enfin, si tu veux bien me le dire.

Dans l'Ombre d'un complotWhere stories live. Discover now