Dans l'Ombre d'un complot

CHAPITRE 1

Je courais pour rattraper mon groupe d'amis, qui n'avait pas pris la peine de m'attendre.

— J'ai un truc super important à vous raconter ! criai-je.

J'arrivai enfin à leur niveau en soufflant. Asha me regardait d'un air amusé, visiblement me faire courir avait quelque chose de drôle.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive aujourd'hui ? J'ai l'impression que tout te fatigue, remarqua Liam.

— Ce n'est pas le cas d'habitude ? renchérit Emma.

— Arrêtez ça ! me vexai-je. Vous saviez que Bobby Linkin avait été assassiné ? J'ai entendu des filles en parler, tout à l'heure.

Le trio échangea un regard interloqué, sans pour autant me couper dans mon élan de renseignements. Emma me fit signe de poursuivre, oubliant instantanément les railleries à mon égard.

— Et pour couronner le tout, John Hercule serait l'assassin.

Liam me tourna le dos en secouant la tête, fit quelques pas avant de faire demi-tour. Il ne me croyait pas. Et je le comprenais. L'une de nos théories concernait cet homme décédé, et elle venait de se révéler vraie. Asha avait le regard pétillant, je ne l'avais jamais vue si excitée.

— C'est marrant, ça veut dire que j'ai vu juste ? s'exclama-t-elle.

— Non, ce n'est pas possible. On apprend comme ça qu'il a été assassiné, mais qu'en plus le meurtrier est John Hercule ? Ça fait beaucoup... pesta Liam.

— Asha, comment en es-tu arrivée à cette conclusion ? s'enquit Emma.

Asha réfléchit quelques instants, le temps de se souvenir de tous les détails importants.

— Je me suis d'abord renseignée sur leur relation, elle était déjà tendue. Puis dans un rêve j'ai vu les informations, John Hercule avait assassiné quelqu'un. J'ai fait d'autres recherches sur la date et le lieu du décès, les éléments coïncidaient alors je les ai mis en relation.

Ce n'était qu'un coup du hasard, pas de quoi en faire tout un plat. Même si les chances qu'Asha ait raison étaient infimes, il y avait tout de même une certaine probabilité. Mais visiblement, Liam refusait toujours d'y croire, son regard sceptique ne se détachait plus de ses chaussures.

— Voyons le bon côté, ajoutai-je, cette coïncidence va nous rapporter de la visibilité, c'est bénéfique.

Liam secoua la tête visiblement agacé. Peu importe ce qu'il en pensait, Asha avait deviné le responsable, nous en avions la preuve. Je dois bien avouer que j'aurais aimé que ça tombe sur moi.

— C'est pas vendredi le huit juin ? demandai-je. Il se peut que ma théorie de la cabane abandonnée soit vraie...

— Elle est à la fois idiote et impressionnante ta théorie, remarqua Emma. Tu as réussi à caser des huit partout, mais en plus, ça tient la route. Si ça se réalise, alors je parie que la Russie est vraiment manipulée.

Nous rîmes en nous éloignant du lycée. Asha nous abandonna en cours de route, suivit de Liam, qui n'avait plus pipé mot depuis notre départ. Maintenant, j'étais seule avec Emma et j'espérais l'interroger sur son état, bien que je sache qu'à tout moment, elle pouvait me mentir. Je dois quand même savoir.

— Emma, si ça n'allait pas... tu me le dirais, hein ?

— Bien sûr, m'assura-t-elle d'un ton faussement enjoué.

— Tout se passe bien avec ton diabète ?

Emma hocha la tête, mais ne dit rien. Elle se mit à accélérer le pas, et une fois devant chez elle, me souhaita une bonne journée. J'en fis de même, peu rassurée vis-à-vis de son comportement.