Chapitre 6

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Je suis figée.

Stupéfaite.

Par cet individu qui savoure son burger sous mes yeux. Il est rentré il y a une heure maintenant. Et depuis, il a fait des milliers d'aller-retour devant moi.

- Tu en veux ? me demande-t-il en présentant son burger rempli de salive.

Je reste figée. Il joue à quoi ? Je me fais kidnapper pour qu'il me propose ça ?

- Désolé, bichon, j'ai tendance à manger comme un cochon.

Il me surplombe de ses yeux gris, j'en ai des frissons.

- Tu vois, je t'ai sauvé la vie, commence-t-il, et j'aimerais que pour me remercier tu fasses quelque chose pour moi, tu en penses quoi ?

Il est con ou quoi ?

Une heure que je ne peux pas parler parce qu'un bâillon m'empêche.

Je reste là, impuissante, tandis qu'il continue de me fixer avec ses yeux gris remplis d'arrogance. Je sens l'adrénaline monter en moi, la colère bouillonner dans mes veines. Mais je me concentre pour garder mon calme, pour ne pas lui donner la satisfaction de me voir perdre le contrôle.

Remarquant que je ne peux pas parler, il se place accroupi devant moi. Un sourire moqueur qui me donne envie de le décapiter.

Et dès qu'il retire ce foutu bâillon, je ne me retiens pas de lui crier dessus :

- Tu te prends pour qui pour me demander ça ? réussis-je enfin à articuler.

Il esquisse un sourire satisfait, comme s'il appréciait ma réaction.

- Je suis celui qui t'a sauvé la vie, rappelle-toi, répond-il d'un ton moqueur.

Je serre les poings, et je sens la rage monter en moi.

- Tu ne m'as rien sauvé du tout ! Tu m'as enlevée, tu m'as ligotée et bâillonnée ! Tu es un criminel !

Il ricane, comme s'il trouvait cela amusant.

- Oh, donc j'aurais laissé cette connasse de Lumi t'emmener à sa poufiasse de reine ? Les humains toujours aussi reconnaissants. Dit-il avec sarcasme.

Hein ?

Putain mais de quoi ils parlent tous. C'est qui cette reine ? J'ai oublié un chapitre ou quoi ?

- Tu vois, pour une fois je ne suis pas le méchant de l'histoire, affirme-t-il.

Il reste près de moi, ses yeux gris fixent les miens avec intensité, ce qui me fait frissonner malgré moi.

- Bon, je vais te détacher, déclare-t-il, mais sache que tu n'as pas intérêt à tenter de t'enfuir. Je te préviens, je ne suis pas quelqu'un qui se laisse distraire.

Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine alors qu'il commence à défaire les liens qui me retenaient. Une fois libérée, je frotte mes poignets endoloris, et j'essaie de masquer à tout prix ma nervosité derrière une façade de calme.

- Tu crois vraiment que je vais rester là ? je réplique. Tu n'as aucun contrôle sur moi.

Il me lance un regard, un sourire en coin jouant sur ses lèvres.

- Les défis, c'est mon truc, bichon, répond-il énigmatiquement.

Je le déteste.

Malgré ses avertissements, je sais que je ne resterai pas là à attendre passivement. Il croit qu'il me fait peur.

Il se dirige vers la porte et l'ouvre, me faisant signe de le suivre.

Alors que je franchis la porte, il se penche et chuchote près de mon oreille :

- Lutcho, je m'appelle Lutcho. Mais si tu veux, tu peux dire Lulu, les filles adorent.

Je reste immobile un instant, puis un rire nerveux m'échappe presque involontairement devant la tentative pathétique de ce Lutcho de se montrer charmeur. Il me regarde avec un sourire suffisant, pensant sûrement que son "Lulu" va m'impressionner.

- Tu te prends vraiment pour un séducteur, hein ? je rétorque avec un sourire moqueur, essayant de le déstabiliser.

Il me fixe un instant, il semble évaluer ma réaction, puis son expression redevient sérieuse.

- Viens, ordonne-t-il d'un ton autoritaire, et me faisant signe de le suivre dans le couloir sombre.

Je ne peux pas m'empêcher de rouler des yeux devant son attitude arrogante. Ok, je ne suis pas dans l'une des plus agréables des situations mais je ne peux retenir ma gaine envers lui. Il dit peut-être qu'il m'a sauvé mais je ne crois pas.

Alors que nous avançons dans le couloir sombre, mon regard est attiré par une lueur faible provenant d'une porte entrouverte sur ma gauche. Mon cœur bat plus fort parce que je viens d'avoir cette idée : Partir vers la liberté.

Alors sans réfléchir, je m'élance vers la porte, espérant échapper à sa domination étouffante. Mais à peine que j'ai franchi le seuil que je sens une main puissante m'agripper par l'épaule, me tirant brutalement en arrière.

Il me rattrape juste à temps, et lorsqu'il le fait, je reste figée, muette.

Ses yeux, auparavant gris et froids, se sont transformés sous mes yeux horrifiés. Ses iris sont rouge vif.

Je recule instinctivement, submergée par une vague de peur glaciale. Lutcho, ou devrais-je dire, cette chose dont les yeux sont maintenant d'un rouge démoniaque, me fixe avec un mélange de rage malsaine.

- S'il y a bien une chose que tu ne devrais plus faire, c'est celle-là, murmure-t-il d'une voix menaçante.

Je suis pétrifiée, incapable de bouger. Mon corps entier tremble.

Et, oui à cet instant je ne suis plus là Daisy insolente de tout à l'heure.

Je suis la Daisy effrayée.

Qui tremble et qui pleure.

Alors que nous restons là, figés face-à-face tendu, je sens mon esprit tourner à plein moteur, je cherche désespérément une stratégie pour sortir de cette situation. Mon regard balaie frénétiquement les environs à la recherche d'un moyen de m'échapper, mais le couloir sombre semble se refermer sur moi.

Soudain, une idée incroyable me redonne de l'espoir. Sans réfléchir davantage, je rassemble toutes mes forces et, d'un geste vif, je lui donne un coup de pied dans les couilles, le prenant par surprise. Il lâche un grognement de douleur et relâche sa prise sur mon bras, et là je saisis ce moment pour m'échapper et courir à toutes jambes dans le couloir obscur.

Mes pieds résonnent, alors que je m'enfonce plus profondément dans ce couloir, je me laisse guidée par mon instinct de survie. Je peux sentir sa présence menaçante derrière moi, ses pas résonnent à mesure qu'il me poursuit.

Ma respiration saccadée résonne dans mes oreilles alors que je cherche désespérément une issue. Soudain, une porte, à moitié cachée dans l'ombre.

Je redouble d'efforts, mes jambes brûlent alors que je m'approche de la sortie. Mais juste au moment où j'atteins la porte et tends la main pour l'ouvrir, une force puissante me saisit par l'épaule, et me propulse en arrière avec violence.

C'est Lui. Il me fixe avec son regard rempli de fureur, ses yeux rougeoyants étincelant dans l'obscurité. Je sens la peur m'envahir à nouveau alors qu'il approche son visage du mien, son souffle chaud caressant ma peau.

- Je croyais qu'on était ami ? demande-t-il d'une voix glaciale, sa prise se resserrant autour de mon bras avec une intensité terrifiante.

- Lâche-la.

Ma tête se tourne vers cette voix assez familière...

My soulDär berättelser lever. Upptäck nu