Un whisky pour M.Grimes (Rickyl)

Un whisky pour M.Grimes

Rick lisait un livre sur le canapé de sa nouvelle maison à Alexandria. Ce soir, il était seul. Carl avait décidé de lui offrir une nuit au calme bien méritée. Son fils était parti chez Michonne avec Judith et Enid afin de passer une sorte de soirée pyjama entre amis. Enfin c'était comme ça que Carl l'avait expliqué. Rick avait essayé de lui dire que ce n'était pas la peine et qu'il préférait rester avec lui et sa fille plutôt que tout seul mais Carl avait répondu qu'il ne le serait pas. Le père de famille se remémora la conversation qui avait eu lieu plus tôt dans la journée et ça ne fit que l'angoisser d'avantage.

"J'ai dit à Daryl de venir, vous passez la soirée ensemble" avait dit Carl.

"Mais pourquoi juste tout les deux ?" demanda Rick. "Vous n'étiez pas obligé de partir, c'est pas comme si c'était la première fois qu'il venait."

"Justement. Vous avez besoin de vous retrouvez et de passer du temps entre meilleurs amis, ou frères, ou je sais pas comment vous vous considérez mais t'as compris." soupira l'adolescent.

"Quand on sort de la ville, je suis avec Daryl tu sais ?" répondit Rick qui sentait son stress monter.

"Dehors et à la maison c'est pas pareil papa. T'es jamais tout seul avec lui quand vous êtes à Alexandria."

"Et c'est grave ?" demanda l'ancien policier d'une petite voix.

Carl regarda son père en levant un sourcil, l'air de dire "Il est con ou quoi ?". Puis il soupira et annonça :

"De toute façon c'est déjà décidé et pour une fois t'auras pas ton mot à dire."

Rick n'avait pas eu le temps de répondre que son fils était déjà monté à l'étage. Après cette discussion, il n'avait cessé de faire les cents pas dans toute la maison. Depuis quelques mois, être en présence du chasseur le chamboulait. Il n'était plus lui même et devenait maladroit dès que Daryl apparaissait, lui qui ne l'avait jamais été auparavant. Il perdait ses mots quand l'autre lui adressait la parole, il se mettait à bégayer et se sentait faible, comme si ses muscles avaient quitté sont corps. Rick n'était pas idiot, il savait parfaitement ce que tout cela signifiait mais c'était impossible pour lui de se l'avouer. Même lorsqu'il était tombé amoureux de Lori, toutes ses sensations n'avaient jamais été aussi fortes. Il en arrivait presque à se poser la question de s'il avait réellement ressentit quelque chose pour son ex-femme. Peut-être qu'il se croyait amoureux mais qu'il ne l'avait jamais été. Au final, tous ces questionnements qui trottaient dans sa tête n'arrangeaient rien. Il était tombé amoureux d'un homme qui se trouvait être son meilleur ami, ou plutôt son frère comme il l'avait dit plus d'une fois. Et ça, ça n'était pas bon du tout.

Rick avait hésité à lui avouer ce qu'il ressentait plus d'une fois mais n'avait jamais réussi. Même si le monde avait basculé et que le regard des autres n'avait plus autant d'importance qu'avant, il avait peur de la réaction de ses proches. Allaient-ils comprendre ? Carl accepterait-il de voir son père avec un homme ? Mais ce qui effrayait le plus Rick, c'était l'avis de Daryl. Il était pratiquement sûr que le motard ne ressentait pas la même chose. Il allait se prendre un râteau monumental et Daryl ne lui ferait probablement plus jamais confiance. Rick détestait les situations où il ne pouvait rien prévoir à l'avance. C'était insupportable !

Plus le temps passait et plus c'était dur pour l'ancien officier de cacher son amour. Après la prison, quand toute la famille de Rick s'était retrouvée séparée, il avait eu tellement peur de ne jamais revoir Daryl. La vie était trop courte et fragile de nos jours pour garder ses secrets. L'homme savait très bien qu'un jour il craquerait et ce jour arriverait bientôt, il le sentait.

Rick tourna une page du livre qu'il avait entre les mains. Il était assis sur ce canapé depuis une bonne vingtaine de minutes et n'avait pas lu une seule phrase. Il était beaucoup trop angoissé pour comprendre un mot de ce maudit bouquin. Et même s'il avait voulu lire, il n'aurait pas pu à cause de la faible lueur qu'émettait la lampe sur pied. Bien sûr qu'il aurait pu se lever pour allumer les autres lumières du salon mais il était tétanisé. Daryl pouvait arriver d'une minute à l'autre et c'était la seule chose à laquelle Rick pouvait penser. Il n'était pas prêt ! Il n'avait même pas réussi à se faire beau ! Il avait essayé d'enfiler une chemise propre mais se trouvant trop ridicule, il avait finit par mettre son t-shirt blanc et son jean noir comme tout les jours. Il avait également essayé d'arranger ses cheveux mais ses boucles finissaient toujours par retomber sur son front. Pour finir le massacre, Rick avait voulu se raser mais s'était directement coupé le haut de la joue dû à ses mains tremblantes alors il avait abandonné toute tentatives d'être présentable.