Chapitre 3: Retour sur le Passé

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Allongé dans son lit, Tristan essaya en vain de chasser les images des mystérieuses couches cachées dans l'armoire d'Alexandre de son esprit. Une myriade de questions l'assaillit, chaque nouvelle hypothèse suscitant une cascade d'interrogations supplémentaires. Pourquoi ces couches étaient elles là ? Appartenaient elles réellement à Louis, comme il l'avait d'abord cru ? Existait-il une explication logique à cette situation singulière, ou fallait-il creuser davantage ?

Toutes ces spéculations ranimèrent des souvenirs d'enfance endormis depuis longtemps. Il se revit, âgé de cinq ou six ans, assis sur son lit, les genoux repliés contre sa poitrine, tandis que sa mère disposait soigneusement une couche fraîche sous ses draps. Le matériau blanc brillait doucement sous la lumière tamisée de la veilleuse, contrastant avec l'obscurité de la chambre. La mère de Tristan attacha délicatement les scratchs, produisant un léger bruissement sec qui fit vibrer l'air silencieux. Chaque extrémité adhéra fermement à la taille de Tristan, formant une barrière protectrice contre les incidents nocturnes involontaires.

L'impression de confort et de sécurité associée à ces moments nocturnes refaisait surface, ravivant la nostalgie de cette période révolue. Tristan se souvenait distinctement de la sensation particulière de la couche contre sa peau nue – une douce caresse rassurante qui l'enveloppait entièrement et le protégeait. Il éprouvait une sensation de chaleur diffuse et réconfortante, comme s'il était calfeutré dans un cocon protecteur. Le toucher velouté du textile caressait délicatement sa peau sensible, créant un contraste agréable avec l'air frais de la chambre.

Puis, il se remémora un incident spécifique où, après que ses parents lui aient souhaité bonne nuit, il avait expérimenté la sensation de faire pipi dans sa couche. Curieux de découvrir ce que cela produirait, il avait contracté intentionnellement ses muscles et relâché un mince filet d'urine dans la couche encore sèche. Le liquide se répandit lentement, engorgeant progressivement les fibres absorbantes de la protection nocturne. La sensation de chaleur humide contre sa peau intensifia, provoqua un fourmillement agréable qui parcourut son échine. Le contact tiède et douillet de la couche contre sa chair tendre créait des vagues de contentement qui s'étendaient depuis son bas-ventre jusqu'à ses orteils.

Incapable de résister à cette nouveauté sensorielle, Tristan avait agité ses jambes, les écartant et les serrant alternativement, savourant pleinement la couche partiellement mouillée pressée contre son intimité. Cette exploration clandestine avait duré quelques minutes, juste assez longtemps pour qu'il satisfasse sa curiosité infantile sans alerter ses parents endormis.

Toujours allongé dans son lit, Tristan se laissa aller à un dialogue intérieur :

Et si... Si je portais une couche, comme avant ? Est-ce que cela procurerait encore ce sentiment de confort et de sécurité ? Serait-ce étrange ou même embarrassant ? Non, ce serait certainement idiot et irresponsable. J'ai bientôt treize ans, après tout. Il est normal de grandir et de laisser ces choses derrière soi.

Sa conscience apaisée par cette auto-persuasion rationnelle, Tristan sombra finalement dans un sommeil paisible, libéré des tumultes de son esprit inquisiteur. Du moins temporairement.

Tristan et AlexandreWhere stories live. Discover now