19 - Kilt party et briquet

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— Je refuse de sortir de là.

— Tae, ne fait pas l'enfant.

— C'est ridicule !

— Non, tout le monde portera un kilt, c'est la tenue écossaise, et c'est une soirée pour la fin du séjour... mets-y du tien !

— Non.

— Ouvre cette porte.

— Non.

— Tae...

— Non.

— Taehyungie...

— ...

— Taehyungie-hyungie-hyung...

Il avait le don de m'agacer et de chambouler mon cœur. Je soupirai d'agacement en tapant des pieds. Il gagnait toujours la partie, ainsi que mon cœur.

J'ouvris la porte de la salle de bains, et suivis le regard de Jungkook qui alla de mon visage, en passant par mon torse, ma taille, puis mes jambes nues sous ce kilt à la con ! Heureusement, mes coupures ne se voyaient pas, seul mon bandage pouvait être entrevu lorsque je bougeais.

Ses pommettes devinrent écarlates et il se racla la gorge.

— Ça te va bien.

Il se foutait de moi, ou quoi ?

— Ah oui ?! Je ne crois pas, mais merci quand même. À toi, maintenant, gros malin.

Un sourire en coin dansa sur ses lèvres, et il s'enferma dans la salle de bains pour se changer pendant que j'écrivais un message à ma mère, qui avait apparemment besoin d'être rassurée avant que nous reprenions l'avion.

Lorsqu'il ouvrit, ma mâchoire manqua de tomber au sol, et mes yeux de sortir de leurs orbites, un peu comme le loup de Tex Avery. Jungkook, 17 ans, tout en muscles et en gueule d'ange des enfers, portait à merveille le kilt écossais. Mieux que les Écossais eux-mêmes. Ses cuisses saillantes et galbées se devinaient aisément sous cet épais tissu, et ses mollets laissaient imaginer la suite. Sa taille était fine, et ne laissait aucune place à l'imagination, elle dévoilait tout sous ce haut noir moulant. Je me représentai déjà mentalement ses abdos. Jungkook était une ravissante fleur, et j'étais un hideux bourdon au milieu de toutes les abeilles qui lui tourneraient autour.

— Tu crois qu'on peut essayer de capter une chaîne intéressante et faire monter le dîner ? C'est bien, aussi, de rester là.

Sa fossette m'agressa par sa perfection, et il me regarda tendrement. Beaucoup trop pour ce soir.

— Tae...

Je murmurai, le regard fixé sur ses lèvres.

— Oui ?

— Fais-moi confiance.

Je me rembrunis.

— Jamais.

Il haussa un sourcil.

— Tu es le diable en personne, Jeon.

Il sourit et se rapprocha de moi, ses mains se calant de chaque côté de mes épaules. Il me regarda dans les yeux, et son sourire disparu.

— On a dit... meilleurs amis pour toute la vie. Si tu ne le sens pas, je reste ici avec toi. Je comprendrais pour le kilt, hyung, t'en fais pas.

Je me mordis la lèvre, puis passai ma langue dessus.

— Et te priver de ta soirée ? Non, allons-y, rétorquai-je fièrement.

Au fond, j'étais touché de son geste. Jungkook n'avait pas menti la veille lorsque je m'étais effondré dans ses bras. Il serait là pour moi.

Du fard sur les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant