Chapitre 5

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Le lendemain, je me réveille, avec un mal de tête, en sursaut causé par un gros bruit sourd venant du couloir. Apeurée, je me lève et passe ma tête dans l'embrasure de le porte. Je remarque tout de suite que le bruit venait d'un gros vase à fleurs rempli d'eau, qui est tombé au sol juste en avant de ma chambre. Personne y était, mais ce vase n'a pas dû tomber seul. Derrière moi, ma préposée de chambre s'avance somnolente pour regarder à son tour. Elle me dit en baillant:

- Je vais appeler quelqu'un pour faire ramasser ce dégât mademoiselle, ne vous inquiétez pas.

Je retourne me coucher mais je suis déjà trop réveillée pour me rendormir. Durant que Aubrey aide à ramasser ce dégât, je sens une bosse sous mon oreiller ou j'avais placé le journal. Je le prends dans mes mains, touchant la couverture bosselée de ce livre entre mes doigts. Je me dirige vers mon balcon avec le livre en main. Le contact de l'air frais du matin me fait frissonner mais je m'habitue vite à cette température. Le soleil se lève à l'horizon ce qui donne une très belle ambiance surtout avec le chant matinal des petits oiseaux. Je m'installe confortablement sur la chaise placée sur le balcon. Je glisse mes doigts fin sur le vieux papier qui était très luxueux dans le temps. J'ouvre une page au hasard et tombe sur une photo des enfants de Grégory Illéa. Sur cette photo, la première chose que je remarque est les deux jeunes garçons qui ont l'air d'avoir presque le même âge et qui ont de drôles de petites joues joufflues avec des cheveux bouclés et une jeune fille d'à peu près mon âge, avec de longs cheveux bouclés qui ressemble un peu à ses frères. En bas de la photo je reconnais l'écriture de Gregory Illéa qui a écrit en dessous de l'image:

« Katherine 16 ans, Spencer 12 ans et Damon 11 ans »

Je remarque tout de suite le texte relié à la photo et je commence à le lire en étudiant chaque mot un à un:

« Voici la première photo des enfants depuis mon arrivée au pouvoir. Celle-ci a été prise dans notre nouvelle demeure, le palais Royal d'Angeles.
De plus, Je trouve hautement comique la facilité avec laquelle je me suis emparé du pouvoir. Je devrais rédiger un manuel sur l'art de renverser un gouvernement.
Mais la fascination qu'exerce l'argent ne suffit pas. Il faut aussi faire preuve d'arrogance. Mon inexpérience en matière politique ne m'a pas empêché de nouer des alliances. En fait, je dirais que ma fraîcheur dans ce domaine a été l'un de mes principaux atouts dans la lutte pour le pouvoir. Plus personne n'accorde sa confiance aux hommes politiques, et c'est normal! Wallis a bercé le peuple de vaines promesses depuis des années en espérant que l'une se réalise par un coup de baguette magique. Moi j'ai mieux à offrir que toutes les sottises que celui-ci a balancé pour calmer le peuple. Le découragement est trop grand; les gens n'ont même pas la présence d'esprit de poser des questions.
La clef est de rester calme dans la tempête. Wallis, qui est universellement haï, m'a confié volontier la présidence et personne ne s'en plaint pour l'instant. Je ne dis rien, je ne fais rien, je plaque sur mon visage un sourire de circonstance. Et je me présente toujours mieux que les trouillards du gouvernement derrière un micro, ou en train d'échanger une poignée de main avec un ministre étranger. Il a suffit de deux ou trois accords négociés en secret pour que j'accapare le pouvoir.
Ce pays m'appartient. Le projet de monarchie vient d'être mis en place sans que personne ne s'oppose. Je suis plus malin, plus riche et plus compétent donc ce projet est là pour rester. Personne ne peut se dresser contre moi.
En regardant cette photo il y a quelques minutes seulement, une idée m'est venue. Elle ne va pas plaire à ma fille, mais je m'en fiche. Il est temps qu'elle se rende utile. »

Je referme le journal rapidement. J'ai l'impression que quelque chose m'échappe. L'image du gentil et honorable Gregory Illéa s'effondre devant mes yeux. Je ne réalise pas ce que je viens de lire. Pourquoi, est le seul mot qui me vient à l'esprit. Je regarde à l'horizon en cherchant les réponses à mes questions. Je repars à l'intérieur pour trouver une meilleure cachette pour le journal pendant que je suis seule dans ma chambre. Je le dépose entre de nombreux livres qui se trouvent sur l'étagère près du balcon. À cet endroit, il passe inaperçu car il se confond bien avec ses semblables. Je m'installe sur le bord de mon lit et regarde ma penderie pour choisir mon habillement de la journée. Mon choix s'arrête sur une robe très simple de couleur lavande. J'enlève ma bonne vielle paire de lunette et mets mes verres de contacts. Je me coiffe d'un chignon et mets de simple ballerine pour le déjeuner. Je marche seule dans le couloir en direction la salle à manger. Dans le couloir de la salle à manger je rencontre Willow ce qui me rappelle à l'instant tout ce qui s'est passé la veille. Il est un peu plus loin devant moi et il ne m'a pas encore remarqué donc je lui cris:

- Attendez!

Il se tourne intrigué vers moi. Il porte un complet noir avec une cravate qui me plaît beaucoup. Il arrête de marcher pour m'attendre et dit:

- Bon matin votre altesse.

- Bon matin à vous aussi Willow, vous avez bien dormi?

- oui, très bien, j'ai jamais aussi bien dormi et vous?

- bien, comme à l'habitude je dirais, dis-je en riant et je recommence:

- Je voulait être sur la même longueur d'onde que vous, avez-vous parlé à quelqu'un de la situation dans laquelle j'étais hier soir? Dis-je anxieuse.

- Non! après vous avoir raccompagné à votre chambre, je me suis rendu à la mienne moi aussi, ne vous inquiétez pas.

- Vous me promettez de ne rien dire à personne?

- Oui, votre altesse, dit-il avec un sourire en coin.

- Désolée, je vous permets de m'appeler Hailee, je ne suis pas habituée à me faire appeler altesse, dis-je.

Il sourit et je recommence:

- Que pensez-vous faire aujourd'hui? Je sais que vous avez de grandes périodes de temps libre.

- Au début, j'avais pensé aller dans le jardin mais nous ne pouvons pas y aller sans une permission ou avec un membre de la famille royale, dit-il en faisant une moue et il recommence en soupirant:

- Je pense bien que je vais écouter un film, finit-il par dire.

- Je vais en parler à ma sœur, mais si nous avons la permission, voulez-vous allé prendre une marche dans le jardin cet après-midi? En amitié bien-sûr, dis-je.

- J'en serais ravi, Hailee, dit-il avec un air heureux.

Nous entrons dans la salle à manger en même temps et nous allons nous asseoir à nos places respectives. Je me retrouve donc en face de Bay et qui me regarde en souriant et me dit:

- Tu lui as parleé? Dit-elle intriguée.

- Oui, on s'entend bien je dirais, mais, j'ai quelque chose à te demander.

- Vas-y?

- Sir Willow et moi voudrions allé marcher à l'extérieur cet après-midi, puis-je le faire?

Elle regarde à terre pensive en fronçant les sourcils et dit:

- Je te fais confiance, Hailee.

Elle me regarde dans les yeux très sérieuse et je comprends tout de suite le message qu'elle me lance. À ce moment, mon frère arrive dans la salle en dernier encore une fois. Il s'avance et s'assoit à sa place à côté de moi et le froid entre nous se se fait sentir, encore... Je le regarde en coin et il est essoufflé. Je me sens soudainement très mal en sa présence. Les serveurs arrivent avec nos assiettes pleine de trouvailles qui me mettent l'eau à la bouche. Je commence à manger tranquillement mon déjeuner. La table des sélectionnés est très mouvementée avec le bruit et l'empressement de finir son assiette. Julian, leur gouverneur, les surveille avec des yeux très découragés à la vue des ces sélectionnés un peu trop empressés, ce qui me fait bien rigoler. Je rencontre le regard perçant de Willow qui me sourit. Je lui rends son sourire avec un hochement de tête pour lui montrer que tout est correct pour notre petite sortie de cet après-midi. À la fin du dîner, Bay se lève et se dirrige vers la table des sélectionnés et commence:

- Bonjour messieurs, j'espère que vous avez aimé votre premier déjeuner au palais.

Elle fait une pause et continue l'air amusé

- Mais pour certain, ce déjeuner était le dernier.

Les garçons gigotent un peu et l'anxiété monte dans la salle.

- Certains concurrents devront donc déjà nous quitter pour la raison première que vous avez dit ou fait quelque chose qui m'a déplu, dit-elle en regardant certains garçons et elle poursuit:

- Aspel Bow, Jamel Pillox, Vilsey Turning, Issir Lowell, Malgril Pratt, Jerry Penn, Rohan Mohanti, Endrik Flodere et..... Usley Asplay, je suis désolée mais vous pouvez partir.

Les neuf garçons se lèvent en se regardant comme s'il croyait à une blague, mais ils remarquent vite que ma sœur est sérieuse. Ils partent de la salle en direction des chambres et ma sœur revient s'asseoir à la table. Nous la regardons tous, surpris de se qu'elle venait de faire car jamais nous aurions pensé qu'elle le ferait si rapidement et d'une façon si direct.

La SélectionWhere stories live. Discover now