Platonique soustraction

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Je t'avais dit un jour que j'étais nul en maths. Et tu ne m'as pas cru. Pourtant que j'avais prévénu, les calculs, c'est pas mon truc. Ça ne l'a jamais été et ça ne le sera jamais.

Je tente en vain de les résoudre, c'est impossible. 

Je te soustrais à ma vie chaque fois, comme tu me l'as demandé, mais le résultat ne change pas.

Nous moins toi... Ça ne fait rien, même plus moi, ni le reste d' l'addition que notre amour offrait. 

Je suis seul face à ce calcul improbable, et quand je t'appelles pour le résoudre tu me raccroche au nez. Vas-tu me laisser à ma différence nulle ? À ce chiffre cassé sur ce papier tâché par les gouttes de café ?

Ce n'est même pas le mien. Je n'ai jamais aimé ça. C'est un paquet à toi qui trainait encore dans l'appart, tu l'as oublié le soir où t'es partie. Ou alors tu as fait exprès ? Quoi qu'il en soit chaque jour je m'en prépare une tasse et je la bois à petite gorgée, lapée du bout des lèvres (les tiennes me manquent d'ailleurs) jusqu'à ce qu'elle soit vide. Et mon haleine empeste ensuite, ça me rappelle la tienne, pourtant quand c'était toi j'aimais bien. Cette odeur de café forte qui sortait de ta bouche quand tu disais mon nom sur moi ressemble à une malédiction. 

Nous moins toi, moins tes lèvres et ton odeur de café infâme... Ça ne donne toujours rien. 


soustraction amoureuseWhere stories live. Discover now