Jamais !

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     Adagat. Un royaume autrefois connu pour être un havre de paix et de joie. Réputation qui ne dura pas bien longtemps. Il y a cinquante ans, une crise économique frappa le royaume. Bien sûr les plus riches s'en sortirent mais ce ne fut pas le cas des plus pauvres. Les inégalités entre les deux camps s'agrandirent causant la révolte des plus démunis. S'en suivit alors une guerre civile où chacun essayait tant bien que mal de survivre. Le roi ne sachant plus quoi faire, construisit un mur pour se protéger lui et les nobles d'Adagat. Et alors que les riches s'enrichissaient , les pauvres s'appauvrissaient. Ces derniers initièrent une rébellion pour récupérer leur dû. En vain. Leurs plans échouaient à chaque fois. L'espoir s'effaçant peu à peu, ils finirent par abandonner et le calme revint dans le royaume. Quelques années plus tard, le roi fut destitué et ils entrèrent dans une démocratie. Malheureusement, rien ne changea pour les pauvres vivant dans ce qu'on appelait maintenant la Petite Ville.


    Voici Arthur, il est beau, il est jeune et comme il est riche, il vit dans la Grande Ville. Ses parents l'ont toujours gâtés et donné ce qu'il voulait. A l'heure où commence cette histoire, il dormait paisiblement dans son grand lit douillet. Sa chambre était ridiculement grande. Son lit, exposé comme un chef d'oeuvre faisait face à un balcon qui donnait vu sur la Grande Ville et le mur qui l'entourait. Il y avait également un grand bureau sur lequel on avait jeté des vêtements. Un jeune homme entra dans la pièce et ramassa les autres vêtements qui jonchaient sur le sol. En relevant la tête, il vit une femme dans le lit. Il roula des yeux et continua son travail comme si de rien était. Il s'appelait Victor et c'était le meilleur ami du propriétaire de la chambre qu'il rangeait. Propriétaire qui ne semblait pas vouloir se réveiller. Victor décida donc d'ouvrir les rideaux en grand pour que la lumière atteigne les paupières de son ami et lui gâche le peu de sommeil qu'il avait eu. Cependant, ce fut la femme qui se réveilla la première et qui tout en paniquant reprit ses vêtements et s'enfuit.

— À jamais !

Il se retourna vers son ami endormi et le secoua gentiment l'épaule.

— Arthur... Arthur ? Bouge tes fesses si tu veux pas que ta mère te tue.

Ce dernier se retourna simplement dans ses draps ignorant Victor.

— Arthur, si tu te réveilles pas tout de suite tu ne te réveillera plus jamais et moi non plus !

— Laisse moi dormir... cinq minutes... s'il te plaît...

— Tu m'as dit la même chose il y a quatre heures.

— Il est quelle heure ?

— 15h.

Cette information fut suffisante pour lui donner un boost d'énergie qui lui fit courir dans toute la chambre. Il avait complètement oublié que sa mère attendait quelqu'un de très important et que si jamais il arrivait en retard, ne serait-ce que d'une seconde, il était mort. Une douleur traversa sa tête l'arrêtant brusquement. Il se précipita vers les toilettes et dégobilla sa soirée d'hier.

— Tes vêtements sont sur la chaise, lui dit Victor déjà paré à nettoyer la salle de bain.

— Combien de temps il me reste avant de mourir ?

— Encore cinq minutes...

De plus en plus paniqué, Arthur enfila un costume rouge vif et tenta de retrouver sa deuxième chaussette. Victor, qui avait finit son nettoyage lui balança une cravate et des chaussures.

— Plus qu'une minute...

Arthur se débattit avec sa cravate qui aujourd'hui faisait des siennes.

— Et il te restera une heure, finit Victor.

ArthudoraWhere stories live. Discover now