rédemption

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Me voilà à peine sortie de l'hypnotiseur. Je me souviens de tout, désormais. Je sais pourquoi je suis ainsi, je connais l'identité du mime. Il me faut le retrouver pour régler mes comptes avec mon passé. Ensuite, je m'occuperai du maire Léopold et de toutes les personnes qui ont participé à ses rituels. Je suis dans une angoisse intense, mes pulsions meurtrières sont à leur maximum. Frédéric n'arrête pas de me dire :

- "Tue, tue, tue."

Actuellement dans une foule au centre-ville de Saint Arnold, un couteau à la main, la police surveille la foule. Un homme est devant moi, je fonce sur lui et le poignarde. La voix de Frédéric continue à me parler :

- "Fais un carnage, fais un carnage."

Je sors un pistolet que je n'avais pas rendu à la police lorsque j'ai été suspendu et tire dans la foule, tuant une dizaine de personnes.

La police essaie de m'arrêter, mais j'en élimine plusieurs avant de partir rapidement et de m'éloigner de la ville. Je me retrouve à une heure de route de Saint Arnold. La police n'était pas nombreuse, j'ai pu m'en sortir finalement, mais je suis désormais recherché. J'ai trouvé une auberge où m'arrêter et je vois sur la télé qu'ils parlent de ce que j'ai fait à Saint Arnold. De ce que je vois, ils sont partis fouiller ma maison et ont découvert que j'étais à l'origine des disparitions à Saint Arnold et que je suis un tueur en série. Je vois beaucoup d'interviews, de débats. Je vois mon ancien collègue, avec qui j'étais très proche, William, parler de quel genre de collègue j'étais.

- "Au travail, c'était un homme instruit, même assez sympathique, mais il avait un côté violent qui a conduit à la mort de plusieurs personnes déjà à l'époque où il était dans la police."

- "Cela a duré 10 ans ?" lui demande un journaliste.

- "Je ne dirai rien de plus." Et William part.

Il y a tout un tas de personnes de Saint Arnold que je connaissais de vue et qui donnent leur avis à la télé.

- "C'était un homme étrange, lugubre. Je connaissais bien ses parents, ils ne savaient plus quoi faire de lui," dit une femme qui habitait dans le même quartier que moi.

- "Nous étions dans la même famille, mais le jour où il m'a crevé un œil, je n'ai plus voulu le voir. C'est un fou dangereux," dit mon fameux cousin.

Un psychologue à qui j'ai eu affaire et qui avait dit que mes problèmes de violence étaient dus aux jeux vidéo parle également.

- "J'ai essayé de l'aider comme j'ai pu, mais il est irrécupérable."

Cet homme ne voulait pas m'aider, il n'en avait rien à faire. Ils montrent aux informations des manifestations, des émeutes me concernant car les gens ne comprennent pas pourquoi je n'ai pas été arrêté pendant qu'il en était encore temps lorsque je tuais des gens quand j'étais dans la police. Ils ont raison. Il est temps pour moi d'éteindre la télé et de faire des recherches sur le mime. En tapant son nom "George Marchand" sur internet, j'ai vu énormément de choses intéressantes. Il s'est fait arrêter un peu après que j'aie quitté l'école maternelle Augustus. Selon cet article, il s'est fait attraper par des parents alors qu'il rentrait par effraction dans la chambre de leur enfant. Il a avoué à la police qu'il enlevait souvent des enfants en rentrant dans leur chambre pour leur faire subir des sévices et les tuer. Je suis le seul qu'il n'a pas éliminé. Pourquoi donc ? Il a tout avoué, mais il a menti sur une chose. Il a dit qu'il faisait ça seul, ce qui est faux. Il est allé plusieurs années en prison avant d'être libéré. Il s'est ensuite repenti et est devenu prêtre dans une petite église de village. Le village est à 3 heures de route, j'y vais immédiatement le retrouver. Je pars discrètement de l'auberge car je crois qu'ils ont compris que moi le fameux tueur est là. Je prends ma voiture et m'en vais.

Après plusieurs heures de route, me voilà dans le village "Bertrichoi" où se trouve l'ancien mime, maintenant prêtre, mais il fait nuit. Je vais donc dormir dans la voiture en attendant le lendemain.

Le cri d'un coq me réveille, il est 7 h. Il est venu le temps pour moi d'aller à l'église où se trouve George Marchand. En rentrant dans l'église, l'ancien mime est seul en train de prier. Je l'interpelle.

- "Bonjour, mon père."

- "Ah, bonjour, mon fils. Tu es nouveau ici. Que viens-tu faire ? Tu es là pour expier tes péchés ?"

- "Malheureusement non, je suis là pour expier tes péchés à toi. Te rappelles-tu de moi ? Je suis Hugh Vincent, le gamin à qui tu as fait subir des sévices pendant plusieurs années lors de vos rituels. Viens avec moi."

Le prêtre repenti me regarde quelques instants et me dit d'un regard déterminé.

- "Te voilà enfin, Hugh. Je t'attends depuis plusieurs années. Peu importe le sort que tu vas me réserver, je te suivrai."

Je ne comprends pas, je pensais qu'il allait être terrifié, paniqué, mais pas du tout. Il accepte son sort. Je l'emmène donc dans une forêt perdue en dehors du village et soudain, je pète un câble, lui éclate la tête contre un arbre et lui dis.

- "Regarde ce que je suis devenu à cause de toi ! Regarde le monstre que je suis devenu !"

- "Je suis navré pour tout ce que je t'ai fait subir, mon fils. Amuse-toi, élimine-moi rapidement."

- "Pourquoi ne pas m'avoir tué comme les autres enfants ? Pourquoi m'avoir épargné ?"

Il me regarde et me dit.

- "Comme tu as dû le savoir, tu as été nommé Observateur de Satan par Léopold. En Revanche, les enfants Observateurs de Satan finissent aussi par être tués. Cependant, lorsque je t'ai rencontré, j'ai commencé à prendre conscience des horreurs que j'ai commises. Je les ai convaincus de t'épargner, et nous t'avons laissé. Je ne voulais pas que tu meures. C'était la première étape de ma repentance. J'ai ensuite fait exprès de me faire attraper par la police. Et la dernière étape était d'attendre ta venue pour mourir. Je sais que l'enfer m'attend là-haut. Achève-moi.

Il n'est plus le monstre de mon enfance. C'est un autre homme, mais d'autres questions me viennent à l'esprit.

- "Qui participait à ses rituels ?"

- "Il y avait des grandes célébrités, des politiciens très connus. Saint Arnold était l'endroit parfait."

- "Pourquoi n'as-tu pas tout balancé à la police ?"

- "Ses hommes ont le bras long. Ils auraient étouffé l'affaire rapidement."

Il est temps pour moi de me venger, de l'achever définitivement, mais le mérite-t-il encore ? La question persiste. J'ai aussi tué plein de personnes innocentes. Je mérite autant la mort que lui.

- "Le moment est venu, George."

- "Adieu, mon enfant. Désolé pour tout ce que j'ai fait. Je vais te demander une dernière faveur. Détruis l'école Augustus et tue le maire Léopold."

- "C'était déjà mon objectif. Je le ferai."

Et je l'achève d'une balle dans la tête. C'est assez étrange d'habitudes quand je tue quelqu'un cela me procure une certaine satisfaction mais la absolument pas.

l'école Where stories live. Discover now