mon frère

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Les souvenirs qui me sont revenus en me promenant dans la forêt m'ont empêché de dormir cette nuit. Je me suis donc levé, encore engourdi, et me suis installé devant la télévision. Les émissions sont toujours les mêmes depuis mon enfance à Saint Arnold. Nous regardons tous la chaîne télévisée locale "Arnold TV", mais les informations présentent une piètre qualité visuelle. Mis à part les actualités, la programmation consiste en d'anciennes séries et des films classiques tels que les films de Charlie Chaplin, le vieux Dracula de 1931 et Frankenstein de 1931, qui passent en boucle. Ces trois films sont diffusés sans interruption sur la chaîne de Saint Arnold, et personne ne sait pourquoi ils ne changent jamais de programme, créant ainsi un autre mystère dans cette ville. Malgré cela, je décide de quitter mon canapé après trois heures passées devant l'écran.

Je choisis de rendre visite à Michel, mais en arrivant chez lui, je constate qu'il est absent. Je décide alors de le chercher au Capitaine Bar, mais il n'est pas là non plus. Soudain, je reçois un appel du maire Léopold.
"Hugues, il faut qu'on parle."

C'est tout ce qu'il dit, et je me précipite chez lui. La maison de Léopold se trouve en dehors de Saint Arnold, une grande villa entourée d'un immense jardin. En entrant dans la maison, je me dirige vers le bureau de Léopold. À ma grande surprise, je découvre plusieurs hommes en noir, et au centre se trouve Michel ligoté sur une chaise, le visage ensanglanté et les ongles arrachés. Le maire Léopold me regarde et déclare :
"Ce type, que l'on te présente, ne cesse de nous filer depuis que tu travailles pour moi. Nous avons donc décidé de l'espionner, et à notre grande surprise, vous avez l'air de bons amis."

Démasqués, ils nous ont probablement vus quand nous sommes allés dans la forêt privée à côté de l'école Augustus. Le maire Léopold poursuit son récit :
"Cependant, ton ami Michel nous a expliqué que tu n'avais rien à voir avec ces histoires de filature. Je veux bien le croire, mais comprends que nous avons des doutes envers toi. J'ai donc pris une décision pour prouver ta fidélité : tue Michel avec cette arme, pendant que nous quittons la pièce en attendant que tu aies terminé."

Il me tend l'arme, quitte la pièce, me laissant seul avec Michel attaché à la chaise.  Je veux Tenté de le libérer et de trouver un moyen de nous échapper,  mais Michel me dit :
"Hugues, mon frère, tue-moi. Tu sais que c'est ce que je veux depuis longtemps. Ne mets pas ta vie en danger pour moi. Tu dois comprendre la folie qui est en toi. Tue-moi ! Je veux mourir depuis longtemps."

Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas envie de prendre une vie. Les souvenirs avec mon meilleur ami affluent, des jeux dans un ruisseau à la construction d'une cabane dans la forêt, jusqu'à notre première cuite. Michel, avec ma mère, a été l'une des rares personnes à comprendre la folie qui m'habite et à vouloir m'aider. C'est le moment de tuer mon frère de cœur, je lui dis un dernier mot :
"Adieu, mon frère. On se retrouvera un jour."

Je lui assène une balle dans la tête, réalisant son souhait de longue date. Léopold et ses hommes, ayant entendu le coup de feu, font irruption dans la pièce.
"Bravo, camarade, tu as prouvé ta fidélité. Je te laisse te débarrasser du cadavre. Tu peux disposer."

Je prends le corps de Michel et l'emmène près de la cabane que nous avons construite dans notre enfance pour l'enterrer. À cet endroit, personne ne vient jamais. Désormais, je suis seul.

l'école Where stories live. Discover now