Golden Girl (Ass. Classroom)

Chapitre 5

J'allais devenir prêtresse.
Ou d'après les mots de mon grand père, une lueur qui guide les âmes pécheresses dans l'obscurité.
Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre qu'ils se perdent. C'est pas mon problème. Surtout c'est pas en me dandinant devant eux qu'ils vont retrouver espoir, je pense plutôt que ça va leur donner des envies de suicide.
Enfin bref, je dis ça mais je suis quand même allongée en étoile de mer sur mon lit, le regard vide, comme si je venais d'apprendre que ma vie est ruinée. C'est un peu le cas maintenant que j'y pense. Ça me déprime encore plus.
Je soupire. Je me demande comment je vais faire la semaine prochaine entre les cours et ma « nouvelle vie », je sens que ça ne va pas être de tout repos.
Il faut aussi que je trouve un plan d'assassinat, parce que si je laisse les autres s'en occuper je peux dire adieu à mon voyage en France l'année prochaine. Et ça jamais, je dis bien jamais, je louperai l'occasion de manger des croissants chauds au petit déjeuner, et des pièces montées au goûter. Je salive rien que d'y penser.
Je me frappe les joues pour me ressaisir. Si je continue à rêver de gâteau, je trouverai jamais de plan d'assassinat et alors good bye Paris et ses gourmandises.
Je m'assoie en tailleur, j'arrive mieux à réfléchir ainsi.
De ce que j'ai entendu en classe, le seul plan qui est réussi c'est celui qu'a mis en place le chieur professionnel. Ça me soule de le dire mais il est peut-être pas aussi con que je le pensais.
Son plan était de découper des lamelles de couteau anti prof pour les coller sur sa main. C'est simple, mais c'est souvent les plan les plus simples qui viennent à bout d'une cible qui se croit invincible. Mais ça jamais je l'admettrai, surtout pas à cette classe de cancres.
J'ai entendu dire qu'il aimait aussi les gâteaux, je pourrais peut-être lui en donner un empoisonné. Mais la question est: est-ce qu'un poison a un quelconque effet sur lui?
Je ne sais pas, à tester.
Si j'ai bien compris, quand il y a des rayures qui apparaissent sur sa tête de poulpe c'est qu'il se sent confiant. Donc il fait moins attention. Ça serait le moment parfait pour lui faire la misère. Mais comment?
« Raaahh j'ai pas d'idée! »
Je secoue les jambes et rejette la couverture.
Un garde du corps vient immédiatement.
« Tout va bien mademoiselle ? »
Il peut pas me laisser tranquille lui?
-Oui c'est bon, tu peux dégager.
Je peux même plus râler en paix. Je me lève et me dirige vers la fenêtre. La lune est sous forme de croissant ce soir. Je vois la Grande Ourse, j'essaye de retracer la constellation avec mon doigt. Je fais ça depuis que je suis petite ça m'apaise. Je ne pense plus à rien, à part tracer les contours de chaque constellation que je reconnais. Je m'éloigne le temps de me chercher un plaid pour ensuite bien m'installer sur le rebord de la fenêtre. Je sens que j'ai de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts. Après quelques minutes de lutte j'abandonne, et je me laisse tomber dans les bras de Morphée.