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Chapitre 16 : Regards silencieux.

Nous sommes le lendemain, autrement dit le Jour-J du prochain entrainement.

Je suis dans la voiture de Sidjil, avec Manas. Nous nous dirigeons vers le circuit de Val De Vienne.

Tandis que certains pilotes pensent aux voitures, et à leurs progrès, je ne peux m'empêcher de penser à Maxime.

Comment agir normalement après ce qu'il s'est passé, et après tout ce que j'ai appris ?

- On est arrivés.

Ça me fait sortir de mes pensées, et le stress monte davantage. Vu le bruit que nous entendons lorsque nous entrons dans le bâtiment, certains ont déjà commencé à rouler.

J'entre, en regardant partout, puis je me dirige vers ma voiture. Demain, nous allons découvrir nos vraies voitures pour la course, mais aussi nos casques ainsi que nos combinaisons, alors je commence à y penser pour me distraire pendant que je mets ma combinaison neutre par-dessus mes habits blancs.

J'entre directement dans la voiture et je me mets à conduire sur le circuit, après quelques secondes je commence déjà à spin. Il y a un virage que je n'arrive pas à passer.

Deux tours, trois tours, je n'arrête pas de spin sur ce virage. Je pensais que le temps que mes pneus s'adaptent, tout irait mieux, mais non. C'est toujours aussi compliqué.

Je reviens pour arrêter ma voiture, et parle à mon mécanicien.

- C'est trop dur de passer le virage là, j'arrête pas d'me foirer.

Je vois Elian passer, ce qui veut dire que Maxime n'est pas loin. Soudainement, une voiture arrive, c'est forcément lui. Les endroits sont séparés entre les équipes, alors il n'y a pas de doute. Par panique, je redémarre la voiture pour ne pas le croiser.

Je l'ai fait d'un coup si impulsif, en pensant à de nombreuses choses en même temps, que j'avais oublié qu'une voiture de F4 ce n'était pas la même chose qu'une voiture basique.

Je passe dans le fameux virage où je ne faisais que spin, sauf que cette fois, je fonce dans le mur en face.

Heureusement, il y a des choses spéciales qui permettent d'amortir l'accident, alors je ne suis pas blessée. Cependant, la voiture est sûrement abîmée et mon cœur n'arrête pas de battre à cause de la peur du moment.

Je lâche un énorme soupire avant de mettre un petit coup dans mon volant, de nerf.

Les dépanneurs arrivent, j'entends les voitures des pilotes passer normalement derrière, sans avoir de mal dans ce foutu virage. J'ai si honte.

Enfin bref, on me ramène moi ainsi que ma voiture à moitié détruite à l'endroit de départ.

Je vois Max appuyé sur un mur, mais il se redresse quand il remarque que cet accident, c'était moi.

Pour autant, il n'ose pas non plus venir me parler. Alors, il me regarde de loin. Je dépose mon casque sur la petite table à côté. Ana passe par là, alertée par la dépanneuse.

- Oh purée, c'est toi qui as fait l'accident ?

- Ouais, mais ça va plus de peur que de mal, c'est encore ce virage de merde, il m'casse la tête.

Ana dépose son casque à côté du mien.

- Tu freines trop tôt, à mon avis.

Après une courte discussion, Ana repart s'entrainer. Je me sens pathétique.

Certains sont là pour la 3ᵉ fois, et tous les autres pour la 2ᵉ fois, c'est du gâteau pour eux. Je me sens si seule à cause du fait que je suis la seule nouvelle.

Je m'assieds sur un petit bord en béton, carrément abattue. Je me frotte ensuite les yeux, cette journée me fatigue beaucoup plus que d'habitude.

J'ai l'air si fatiguée, et démotivée, que lors d'un court instant, je sens une main me frotter le dos, de façon à me réconforter. La personne part ensuite aussi vite qu'elle est arrivée, en enfilant ses gants.

Je lève la tête pour regarder le nom positionné sur le dos de sa combinaison.

Maxime

Mon cœur rate un battement. Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement.

Intérieurement, je suis rassurée qu'il ne m'en veut pas trop. Je ne sais pas si notre relation pourra redevenir normale après tous ces événements. Mais c'est déjà un bon début, j'imagine.

Une heure plus tard, c'est la pause. Je décide d'aller m'asseoir dans la cafétéria.

Maladroite comme je suis, j'ai oublié mon porte-monnaie dans la voiture. Je n'ai aucune envie d'aller le chercher, mon corps me fait beaucoup trop mal pour me déplacer.

J'aurais voulu m'acheter un café pour tenir le coup, mais tant pis. La journée est bientôt finie, de toute façon. Je reste assise sur la chaise en plastique bleue, en laissant mon corps se détendre après tout cet entrainement. C'était si intense, je suis quasiment sûre que je vais avoir des horribles courbatures demain.

C'est dans un long bâillement, que j'entends un bruit sur la table. J'ouvre les yeux, et je vois un grand café.

Je lève la tête, et je croise le regard de Maxime, qui lui aussi tient sa boisson en main. Nous nous regardons silencieusement quelques secondes, avant qu'il parte s'asseoir plus loin.

J'aimerais tellement lui demander de rester à côté de moi, pour qu'on discute finalement. Mais je n'ai pas la force.

Je soupire, et soudainement, je vois Sidjil au fond, les bras croisés. Il détourne le regard quand il remarque que je l'ai vu me regarder.

Il respire un coup, avant de me regarder une nouvelle fois, et de faire un signe de la tête vers la droite.

Vers Maxime.

Je comprends rapidement qu'il m'incite à aller m'asseoir sur une chaise proche de lui, et à faire le premier pas.

Je sais que ce premier pas fonctionnerait, puisque Maxime a l'air lui aussi de vouloir arranger les choses. Alors de quoi est-ce que j'ai peur ?

C'est en fixant le sol et en prenant une énorme inspiration, que je me lève d'un coup. Plus de retour en arrière.

Je prends mon café en main et me dirige lentement vers Maxime. Mon cœur bat si vite que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Plus j'avance, plus j'ai peur.

J'essaye d'agir avant de laisser mes pensées intrusives prendre une décision à ma place. Alors, je me mets sur la chaise bleue juste en face de lui.

Ce dernier, qui était sur son téléphone, lève yeux, surpris.

- On peut discuter ? dis-je.

C'est maintenant, ou jamais.

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à suivre :))

JVAIS CHOUINERRRRR la façon dont le love language de max c'est de lui offrir du café (tsais la meuf qui parle comme si c'était pas elle qui écrivait les chapitres)














new pilot - maxime biaggiWhere stories live. Discover now