CHAPITRE 1 - Elle

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CHAPITRE 2

Jo


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2 mois plus tard...


Mais quel sale enfoiré !

La mâchoire serrée et l'air mauvais, j'abats mon poing contre la porte de son magasin. Depuis son comptoir, il relève la tête vers moi et me lance à son tour un regard noir. J'en profite pour marteler la vitre, espérant que ça le convaincra de ramener son cul pour m'ouvrir.

J'ai conscience que j'abuse, que je ne devrais pas me comporter de cette façon. Ma mère m'a donné une certaine éducation et elle serait déçue de moi si elle savait que j'agissais ainsi. Mais j'en ai marre et je suis fatiguée. Marre d'accumuler les galères et te tenir ma vie à bout de bras.

À travers la vitrine, je vois le pharmacien rouler des yeux et contourner son comptoir pour venir dans ma direction. Son pas est rapide et déterminé, son regard est aussi sombre que le mien. Il semble bien décidé à m'envoyer paître, mais je ne peux pas repartir sans mon traitement. Je vais devoir me radoucir et tout tenter pour le faire changer d'avis.

— C'est fermé mademoiselle !

Je sais abruti ! Je n'ai que deux minutes de retard.

— S'il vous plaît Monsieur, j'ai besoin de mon médicament.

— Revenez demain !

— Impossible ! Je n'ai plus d'insuline !

Je le prends en pitié, mais je n'ai pas vraiment le choix, bien que je déteste inspirer ce sentiment à quelqu'un. Il me faut mon traitement, c'est une question de vie ou de mort !

Résigné, l'homme finit par se resigner, déverrouille la porte et la referme après m'avoir cédé le passage.

— La prochaine fois, venez plus tôt, me sermonne-t-il.

— Je suis navrée, j'étais au travail et mon patron m'a retenu.

Ce qui est vrai ! J'adore Pete, mais je le déteste quand il me retient, surtout qu'il connaît mon quotidien. Il sait que je cours partout, entre l'université, la maison et le boulot, que chacune de mes journées sont organisées et chronométrées à la minute près.

— Bon, vous avez votre prescription, me demande l'homme en repassant derrière son comptoir.

— Oui, oui. Un instant.

Je baisse mon visage vers mon sac à main et m'empresse de farfouiller dedans. Bien évidemment, et comme dans beaucoup de sacs de femmes, c'est un bordel monstre là-dedans. Je commence à stresser à l'idée de ne pas trouver mon ordonnance et le pharmacien s'impatiente.

— Mademoiselle, me presse-t-il.

— Une seconde...

Au grands maux les grands remèdes ! Je retourne mon sac à main sur son comptoir, sous son regard agacé. Il y a de tout. De mon PC portable, à une brosse à cheveux en passant par mon flacon d'insuline qui roule jusqu'à lui et qu'il récupère in-extremis. Ah ! Elle est là !

— La voilà ! je m'exclame avec peut-être trop d'entrain.

Je l'attrape, rougit presque en voyant l'état de ce maudit bout de papier. Je tente de la lisser avant de lui tendre avec un grand sourire. Je sais que je joue avec sa patience et qu'il a été sympa de rouvrir sa pharmacie pour moi alors je dois essayer de le détendre un peu.

TARGET GAMEWhere stories live. Discover now