Chapitre 17 : deux conversations et une impasse :

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-Vous allez sortir avec moi Monsieur d'accord ? Venez...

-Petite. PORTE. P-O-R-T-E, ajouta son collègue en hurlant presque avant d'articuler de manière grotesque en pointant l'entrée de l'Église. »

En l'entendant Monde grimaça et leva les yeux au ciel.

Elle n'était pas sourde, et même si elle l'avait été ce n'était pas une raison pour lui parler comme ça. Mais elle acquiesça avant de suivre le pompier qui tenait le vieil homme par le bras.

Avait-elle rêvé ?

Non.

Elle avait bien entendu le papy la menacer et puis vu...Elle ne savait quoi. Mais quelque chose de clairement pas normal et qui aurait certainement ravi son frère tellement ça avait semblé surnaturel. Mais il y avait sans aucun doute une explication logique derrière ça.

A peine sortie, elle se décida à rester au plus prêt du vieil homme, c'était hors de question qu'elle le lâche d'une semelle celui là. Elle trouverait bien un moyen pour lui parler et le confronter à ses supers déductions à un moment où un autre, surtout que dans cette foule, elle ne risquait pas grand-chose.

Mais elle eu à peine le temps de faire quelques pas dehors qu'une main se posa sur son épaule et trois voix crièrent son prénom. La fillette se retourna juste à temps pour être envahi par ses adelphes et son père qui semblaient s'être mit au défi de la toucher le plus possible.

Saule était accroché à son cou, et ses joues étaient toutes mouillées, sans doute parce qu'il pleurait à torrent, et Claude était occupé à presser ses joues avec ses paumes, alors que ça ne servait strictement à rien à part la faire ressembler à un poisson stupide, et papa, papa entourait tout ça comme il le pouvait avec ses bras. Finalement elle les repoussa et signa un bref : «je vais bien ! » avant de tourner son regard vers le vieil homme.

Que devait-elle dire à son propos ?

La vérité ?

Mais sans ce cas là, elle n'aurait plus aucune chance de lui parler.

Ou alors..

«Le monsieur là bas m'a aidé, signa t-elle, Quand je suis sorti du confessionnal.

-Et tu vas bien ? Hein tu vas bien ? La pressa Saule qui tournait autour d'elle comme une guêpe.

-Oui...Je crois ?

-Oh mon poussin, mes poussins. On retrouve maman et on rentre d'accord ? Claude...

-Je les emmène plus loin pendant que tu cherches maman, coupa l'aînée en attrapant Saule d'une main et Monde de l'autre. »

Les deux adelphes suivirent Claude qui les menaient à travers la foule en direction de la place de l'église où il y avait moins de personnes rassemblées, mais juste Monde finit par s'arrêter net et par récupérer sa main pour signe :

«Le monsieur ! Je veux lui dire heu...merci ! Il est juste là...argumenta t-elle en pointant du doigt le vieil homme adossé contre le muret entourant l'église.

-On vient avec toi, décida Claude.

-Non ! Je suis grande. Et puis c'est juste là ! Tu me prêtes ton portable ? »

Monde observa son aînée qui semblait peser le pour et le contre, avant qu'elle ne donne son accord et son téléphone portable déverrouillé.

«Tu te dépêches d'accord ?

-Oui, oui ! »

Alors qu'elle filait vers le méchant, pour un interrogatoire qui, cette fois, ne tomberait pas à l'eau, elle pensa quand même à se retourner vers ses adelphes pour leur adresser un magnifique pouce en l'air. Elle ne devait absolument pas avoir l'air suspect, alors autant y aller à fond et rajouter un franc sourire, ce qu'elle fit.

Les saints amants de la luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant