Chapitre VIII

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_ Le seul moyen de garder une peau belle et juvénile est de l'entretenir. Murmura madame Lucilius.
_ l'entretenir avec du sang d'animal est peu commun madame. Je répondis.
_ Ce n'est pas n'importe quel sang Sofia. Pour qui me prends-tu ?
Du sang animal, quelle horreur ! Elle a dit, visiblement énervée.
Aide-moi à frotter mon dos. Poursuivit-elle.

Je me plaçai derrière elle, passant l'éponge ensanglantée sur sa colonne.

Pendant que je l'assistais, Je pensais à tout ce qui s'était passé aujourd'hui.

Mais, que venait-elle de dire ?

" Du sang animal, quelle horreur ! "

_ Madame, si ce n'est pas là le sang d'une bête alors c'est...Dis-je en bégayant.
_ Sofia, je me suis avisée d'une chose, le sang humain rend étonnamment mon épiderme plus rayonnant !

Je tombais par terre, rampant pour m'éloigner de cette femme.
Je ne savais guère quelle émotion m'animait en cet instant. Du dégoût ? Ou de la peur ? Je la fixais avec des yeux ronds.

_ Je pensais que tu étais plus endurcie que cela. Elle disait en se levant de sa baignoire.

" Entre, ma petite " elle cria à quelqu'un.

Des moments passèrent et personne n'entra.

" Entre " hurla-t-elle de nouveau.

Une petite fille, aux joues rouges et cheveux blonds pénétrait finalement dans la pièce. Elle était très jeune, trois ans au plus. Elle portait une robe courte et pleurait à en vomir.
Elle me rappelait brièvement Maria.

_ La pauvre petite, ses parents sont malheureusement morts récemment, personne, autre que moi bien sûr ne peut prendre soin d'elle. Dit-elle en lui agrippant l'épaule.
_ Qu'allez-vous lui faire ? Je dis en me relevant.

Les deux me regardaient intensément, l'une avec un sourire narquois et l'autre avec les larmes aux yeux.

La directrice s'accroupit lentement au niveau de la fillette. Elle se saisit de son visage fin et enfonça son ongle dans la joue droite de l'enfant.

Elle recueillit avarement les gouttes de sang qui s'y échappait dans la paume de sa main.
La petite libérée, courut pour se réfugier derrière moi.

Lucilius, elle, appliquait le sang comme un masque de beauté sur son visage.

_ Allons-y, sortons d'ici. Je murmurais à la gamine.
Je la pris par la main et fuyais les lieux en vitesse.

Nous étions dans le couloir, marchant à grandes foulées, presque en courant.

Un bruit sourd provenant de derrière cette mystérieuse tapisserie nous arrêta net.

_ Qu'est-ce que c'est ? Me dit l'enfant maladroitement.
_ Je ne sais pas, il vaut mieux poursuivre notre route.

Je tambourinais à la porte de notre dortoir. Vanessa ouvrit aussitôt comme si elle avait senti que quelque chose n'allait pas.

J'entrais rapidement et fermais la porte.

_ Sofia ! M'appelait Maria, l'air inquiet.
_ Ne t'inquiète pas, ce n'est pas mon sang, je ne suis pas blessée.
_ Dieu merci, que s'est-il passé et qui est-ce avec toi ?
_ Mili, je suis Mili. Nous dit la petite.
_ Que fait-elle avec toi ? Demanda vanessa.
_ Je vous expliquerai après, pour le moment, il me faut enlever tout ce sang de moi.

Je lâchais finalement la main de Mili et me dirigeais vers la salle de bain ou comme j'aime l'appeler " la salle noire ".

Là-bas, Je me regardais dans la glace, pour cette fois je ne ressemblais pas à un poulet mais à un boucher en fin de service.

J'enlevais mes vêtements et me ruais vers la douche.

L'eau glacée et le savon au miel arriveront à me débarrasser de cette saigne qui avait déjà séché.

Je n'ai jamais apprécié de me laver, par contre en ce jour, je ne pourrais me sentir mieux. Je prendrai tout mon temps et laisserai l'eau coulait abondamment.

Je passais effectivement de longues minutes dans cette salle de bain que pourtant je hais tellement.

Mon pauvre destin ne me permit pas de jouir de ce moment dont j'avais tant besoin.
La pression de l'eau se diminuait petit à petit jusqu'à s'arrêter.
Avec encore du savon sur ma face, je me retournais vers le pommeau en plissant les yeux. Ce dernier tomba sur ma tête avec avoir fait des bruits étranges.

" J'ai sûrement une bosse sur le front maintenant " me dis-je à moi-même.

Après avoir rincé mon visage et m'être enroulée dans une serviette, je sortais la tête de la salle de bain et appelai Maria.
_ Maria, le pommeau de la douche est tombé, peux-tu venir m'aider. Lui dis-je.
_ Encore ? Elle a simplement dit.

Je retournais à l'intérieur, assise sur les carreaux mouillés, me tenant le ventre par égard pour des maux de ventre qui me sont soudainement venus.

La jeune fille entra avec un seau en fer.
Elle le remplit au lavabo, me le tendit puis sortit sans rien dire.
Je continuais ma douche difficilement, toujours en position assise.

Templum InfortuniiWhere stories live. Discover now