Chapitre 8

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Six, c'est le nombre de jours qui s'est écoulé depuis que j'ai quitté Harry. Cela fait trois jours que je ne suis plus que l'ombre de moi-même, incapable d'aller en cours. Je n'ai que lui dans ma tête.
J'ai enfin pris ma décision et demain je retournerai le voir. Je lui ai même envoyé un hibou pour le prevenir que je prendrai le petit déjeuner avec lui.

Je suis seul dans notre salle commune avec Pansy. Blaise est en retenu. Il est tard et la plupart des Serpentard sont partis se coucher. J'ai un livre dans les mains mais ça fait un moment que je relis encore et encore les mêmes lignes sans parvenir à saisir leurs sens. Je ne suis pas concentré, je n'y arrive plus. Harry me manque terriblement. Être dans ses bras, c'est ce que je voudrais pour taire enfin ma souffrance. Plus que quelques heures et je le retrouverai enfin.

- Toujours à penser à lui ?

Je relevais la tête de mon ouvrage et je la regarda sans trop comprendre.

-Ca fait dix minutes que tu lis la même ligne. Et ça fait trois jours que tu n'es plus avec nous. Tu ne manges plus, tu ne vas pas en cours, tu dors mal et tu ne quittes pas ce fichu fauteuil !

- Ecoute Pansy je fais de mon mieux.

- Mais qu'est ce qu'il a de plus que moi ? Dis le moi !

Elle s'approcha de moi pour s'assoir à mes côtés. Elle me montait presque sur les genoux. Je me décalais donc doucement. Mais elle ne faisait que de me coller.

- Pansy qu'est ce qu'il t'arrive à la fin ?

- Il m'arrive que je ne vois pas ce que tu trouves à Potter. Je ne pense pas que tu saches réellement ce que c'est l'amour. Mais c'est pas grave bébé je vais t'apprendre.

J'essayais comme je pu de rester calme. Mais en moi, je vivais une véritable tempête émotionnelle. En plus du manque, de l'insécurité et de tout le reste elle rajoute la colère, l'incomprehension de son comportement et la peur de ce qu'elle pourrait faire.

- J'aime Harry. Je suis son compagnon. Et c'est comme ça. Je n'ai pas la force d'avoir cette discussion qui ne mènera nul part. Et je ne veux pas te faire souffrir.

Je fermais d"un coup mon livre, je me levais et je me dirigea vers ma chambre quand:

- STUPEFIX

Incapable de bouger, je tombais à la renverse. J'esperais sincèrement que quelqu'un arrive au plus vite.

- Je vais t'aider à aller mieux mon chéri. Ca fera comme s'il n'avait jamais exister et comme ça nous pourrons enfin vivre notre histoire d'amour, nous marier et fonder une descendance à la famille Malfoy. Ca va être merveilleux mon Dragonouchet ! Peut-être que tu ne m'aimes pas mais tu vas apprendre. Tu vas voir je vais te rendre heureux et on va rendre ton papounet fier de son fils.

Je voulu bouger, faire quelque chose. Seules des lames dévalaient mes joues. J'étais totalement bloqué, allongé par terre, terrifié. Harry aide-moi !

- Oubliette !

Et c'est ainsi que j'oubliais Harry et tout ce qui le concernait. Je pu aussi, enfin, me relever.

- Qu'est ce qu'il s'est passé Pansy ?

- Je ne sais pas. On discutait et boum tu es tombé. Tu ne t'es pas fait mal j'espère mon amour ?

Elle avait l'air de jubiller mais j'arrivais pas à déterminer pourquoi. Mais bon elle paraissait heureuse. C'est tout ce qui compte, n'est-ce-pas ?

- Non ça va. Je n'ai mal nul part mais je suis terriblement fatigué. Je vais dormir.

- Bonne nuit mon Dragonou. Rêve bien de moi cette nuit.

Je me couchais. J'avais dit à Pansy qu ça allait mais je ne me sentais pas bien. J'avais un poids sur ma poitrine et une boule dans la gorge. Je me sentais très angoissé mais je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas. Et j'étais persuadé que ma chute n'y était pour rien.
Je me sentais étouffer. Je sentais mon visage s'humidifier. Tellement j'allais mal, je ne fis rien pour retenir les goûttes d'eau qui me sortaient des yeux. Je sais, ça ne fait pas Malfoy mais même si je le voulais j'arriverai pas à m'arrêter de pleurer.
Je me sentais comme mort de l'interieur. Qu'est ce qui pouvait provoquer ça ? Je ne savais pas du tout...

J'avais besoin d'air alors discrètement, je sortis de mon dortoir et mes pas me guidèrent jusqu'à la tour d'astronomie. Doucement, je gravis le nombre incalculable de marche. Comme un automate, mon corps se colla à la balustrade. Mon regard fût attiré par le contre-bass. Il détaillait les divers rochers, de tailles, de formes différents, présents au pied de la tour.
Je ne voyais plus aucune raison de rester sur terre. Même en étant jugé non-coupable par le ministre de la magie, on ne cessait de me regarder comme un mangemort. J'en avais assez. Pansy sera triste quand je ne serai plus là mais Blaise l'aidera à surmonter cette épreuve.

Comme sorti de mon propre corps, je passais de l'autre côté de la barrière. Mon être tout entier surplombait le vide. Je ressentais le vent passer dans ma robe. Je fermais les yeux. Je ressentais enfin quelque chose dans mon corps. Ca faisait longtemps ! Je laissais l'adrénaline emplir mes veines. Mon corps tout entier était en alerte. Je me sentis un peu moins mort.

Voulant me sentir encore plus vivant, je finis par lacher la barrière et je bascula dans le vide. Je crus entendre quelqu'un hurler un non. Mais ça devait être le bruit du vent dans mes oreilles. Plus mon corps approchait du sol et qu'il prenait de la vitesse plus je me sentais vivant. J'étais enfin en paix avec moi-même. D'ici quelques instants je m'écraserai sur les rochers et ça sera fini. Toute cette souffrance sera terminé. Plus que quelques tous petits mètres et ça sera la fin...

Son compagnonWhere stories live. Discover now