Un grondement sourd quitta les lèvres du bourreau dont la mine renfrognée se durcit. On pouvait aisément entendre le son de sa respiration de plus en plus courte.

— Je me porte comme un charme, ironisa-t-il amèrement.

— Que se passe-t-il encore ?

— Tu veux vraiment que je t'annonce ce qui me dérange ?

— Puisque je te le demande Vitali, soupira Belle.

Se calant au fond de son siège, le milliardaire expira fortement. Il craquait ses doigts un à un sans que ses yeux ne quittent ceux de son épouse.

— Regarde-moi moya kukla, observe mon corps et tu auras la réponse à ta question.

Belle fit alors ce que lui demandait son ange gardien. Son regard de glace coula le long du corps de son mari, elle ne mit pas longtemps à ouvrir les yeux sur la source de son énervement. Ses poings fermement serrés, faisaient ressortirant les veines de ses bras. Son torse bombé, montant et descendant à un rythme endiablé, menaçait de casser les boutons de sa chemise. Et son visage... Bog, comment n'avait-elle pas pu le remarquer plus tôt ! Son faciès se parait d'un désir sexuel oppressant, des envies malsaines au vu de ce rictus sombre. Ses iris pupilles, d'ordinaireigines vertses, avaient viré au noir. Ses narines bougeaient trop vite, sa respiration s'écourtait. En ce qui concernait sa mâchoire, celle-ci restait fièrement contractée si bien qu'on y décelait chaque masse musculaire de sa tête.

"Quelle idiote", pensa-t-elle.

La russe ferma les yeux, lâchant un soupir. Elle se sentait assez bête. Elle peinait encore à se faire aux expressions de son époux et principalement à son désir pour elle. Jusqu'à maintenant, elle s'interdisait de remarquer ça, pour le protéger. Le fait de Sse dire qu'ils formaient réellement un couple, dont le serment les poussaient à rester ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare - en admettant qu'il n'y ait aucun divorce - lui semblait invraisemblable. La jeune femme mettrait un temps avant de se faire à cette idée.

Belle planta ses prunelles dans le regard de Palach. Elle souriait légèrement, gênée. Vitali grognait encore une fois, exaspéré par un tel manque de tact. Sa femme était longue molle à la détente.

— Vitali je...

— Alors que vois-tu moya kukla ?

La serveuse se frotta le nez, nerveuse.

— Tu le sais très bien.

— Oh ma douce, je souhaite que tu me le dises de vive voix, susurra-t-il d'un ton rauque.

— Il semblerait que tu me désires...

— Bien, ne me pose plus de questions aussi idiotes si tu sais y répondre par toi-même.

Elle ne répliqua rien, déviant son petit minois vers la vitre de l'auto. Plusieurs minutes passèrent sans que les mariés n'ouvrent la bouche. La femme osa lancer une oeillade furtive à son époux.

Comment pouvait-elle se marier avec lui alors qu'elle causerait sa perte si elle ne faisait rien pour le sécuriser ? Car elle ne voyait pas d'autres moyens à part cette folle idée...

— Cesse donc de me fixer comme une psychopathe.

Se rendant compte qu'elle le scrutait depuis trop longtemps, Belle se traita une énième fois d'idiote. Cependant, malgré sa gêne, elle n'appréciait guère que son ange lui parle ainsi.

— Angel, pourrais-tu éviter de te montrer si...... ronchon ?

La vision abyssale du mafieux dévia brutalement sur le visage de sa femme. Il serra davantage la mâchoire, cédant à une envie de la toucher. C'est alors qu'il détacha sa ceinture afin de venir sur le siège central, collant ensuite son corps à celui de Belle. Son visage s'approchant du sien, il vint à la poussa pousser contre la fenêtre. Vitali lécha sa joue jusqu'à son oreille, soufflant doucement sur cette dernière.

Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1) En coursWhere stories live. Discover now