Il ne la pensait pas sincère et cela le tuait de même que ça le foutait en rogne. Palach ne mentait pas, il ne le faisait jamais et encore moins sur des choses aussi importantes. Il était tout à fait plausible de penser qu'il ne pouvait pas ressentir de véritables émotions, mise à part de la colère. Il restait l'un des hommes les plus dangereux au monde. Aucun homme sur cette terre ne lui arrivait à la cheville, outre son ami Belzébuth. Ces deux êtres démoniaques se connaissaient très bien et étaient en bons termes, pour le plus grand malheur de tous.

Avoir ces deux mafieux dans la même pièce, avec un ennemi commun, se résumait à déclencher la troisième guerre mondiale. Ils se ressemblaient en tout point, du moins, à quelques détails. Palach était un tortionnaire qui fonctionnait lentement, jouant sur le physique de ses victimes. L'alter ego de Lucifer n'avait pas la patience nécessaire de prendre réellement le temps de jouer avec ses jouets, non, il avait besoin de leur sang pour se calmer. Chaque giclée et chacun de leurs cris sonnaient comme une douce mélodie à ses oreilles, comparables à un poème d'amour.

Mais Belzébuth...

Cet homme, aussi tordu que son ami, s'amusait à entrer dans la tête de ses soumis. Il les observait pendant des jours, désirant connaître leurs moindres peurs et chacune de leurs failles. Les utiliser contre eux par la suite était jouissif. Tuer était naturel pour lui, cela faisait partie de lui depuis son enfance. Il ne savait faire que ça.

Songeant à son lointain ami, Vitali secoua légèrement la tête. Ce n'était pas le moment. Il reprit rapidement ses émotions, balayant d'un revers de main les gouttes de ses yeux. Le mafieux lui lançait un regard noir mais ne put le tenir bien longtemps. Malgré la colère qu'il avait contre elle, la voir dans cet état, coupait court à tout excès de haine. Il n'aimait pas la voir pleurer. Il se projetait dix ans en arrière, lorsqu'elle revenait constamment en larmes. Il se voyait la consoler comme un frère, lui murmurer que tout allait bien et qu'il ne la lâcherait pas d'une semelle.

"Ne pleure pas, moya kukla, ne pleure pas. Je ne supporte pas de voir ton joli visage ainsi mouillé" lui murmurait-il à chaque fois.

Étant proche d'elle, il se calma davantage. Il la prit dans ses bras et la souleva pour l'emmener sur le lit. Il poussa un grognement de douleur, son corps parcouru de pulsions lancinantes, mais continua d'avancer vers la couche. Près de celle-ci, il s'y installa tout en gardant sa belle sur ses genoux. Ses mains vinrent caresser les mèches de ses cheveux avant de descendre dans son cou.

— Cesse de pleurer moya kukla, veux-tu ? commença l'homme avec douceur tout en restant tendu.

Elle leva les yeux, les lèvres tremblantes. Il la fixait, le visage déformé par une colère à peine contenue. À cause de son ignorance et de son manque de réaction, il allait mourir.

— Je suis tellement désolée, pleura-t-elle contre son épaule.

Il ne répondit rien, embrassant avec dureté son front. L'homme peinait à la cerner.

— Je m'en veux, Vitali. Je n'ai pas su voir ce que tu éprouvais. C'était inenvisageable pour moi que tu puisses m'aimer aussi profondément. Cela n'arrange pas les choses pour moi, souffla-t-elle, désemparée.

Leurs fronts vinrent se coller l'un à l'autre. Vitali resserra sa prise sur sa taille. Son nez frôla celui de Belle. Elle ferma les yeux, en proie à un nouveau débat intérieur. Il lui fallait à tout prix connaître ses intentions dans le but d'éviter le pire pour eux.

— Je ne suis pas une personne insensible, Belle, je reste un minimum humain, fit durement Vitali.

Inconscient de son état, il continuait de lui caresser les cheveux. Pour lui, elle avait peur de ses sentiments.

Death Lover : Retrouvailles (Russkaya Kukla Triloya - Partie 1) En coursWhere stories live. Discover now