Chapitre 26

28 6 0
                                    

PDV D'Iram :

Seize heures, ça veut dire que je travaille à la file depuis huit heures. On nous a accordé une salle de répétition au Lancaster pour finaliser notre travail. Je suis le chef de l'équipe.

J'essaie de gérer les nombreuses pannes techniques avec l'équipe d'informatique : les fichiers qui refusent de s'ouvrir à la dernière minute, les virus qui bloquent nos appareils, les problèmes de son. Debout de bonne heure, j'essaie de contrôler et surtout de rapporter le tout à l'encadrante.

– Andalou ! Ne t'inquiète pas je suis venu pour sauver l'équipe.

Lucas me serre contre lui en me tapant sur la tête.

– Tu en es sûr ? Tiens-toi debout d'abord.

– Je vais très bien, cool, parfait...

Il lève les paumes des mains au niveau de la poitrine et incline un peu la tête à gauche. Plus innocent que ça tu meurs !
Ses yeux rouges dévoilent sa nuit blanche. L'odeur des bières est mêlée à celle des liqueurs, à se demander qui des deux a pris le dessus.

– Inutile de vider toute la bouteille de parfum, mon ami.

– Ton odorat est trop développé mon ami, je dirais un berger.

Je lui tape sur la tête en lui tirant ses cheveux.

– Vas-y ! Bloc B Vérifie ton travail. Nous devons boucler le dossier dans une heure, le pressé-je.

– Elle est là ?

– Qui ?

– Darla !

– Non, elle est sortie depuis le matin.

– Ouf tant mieux ! Un véritable casse-tête cette dame.

Mon visage se crispe un peu. Je ne peux pas la défendre, surtout devant Lucas. Déjà qu’il ne manque aucune occasion pour me taquiner avec son humour éloquent. Je ne veux pas attirer son attention.

– Bonjour Iram.

Je me retourne pour faire face à une jeune femme aux yeux noirs tirés. Un teint clair et perlé, une bouche finement dessinée au sourire remarquable. On dirait qu'elle sort d'un film coréen, trop douce pour être vraie.

– Tu prends soin d'elle capitaine. Si elle manque de quelque chose tu seras mort.

J'interroge Lucas du regard, mais ce dernier ne semble pas du tout conscient. Il me laisse avec son invitée et se dirige vers son bloc en grognant. Serait-elle une femme rencontrée dans l'un des bars. Oserait-il amener son coup d’un soir jusqu'ici ?

– Bonjour ! Comment allez-vous ? Dis-je en essayant de bien articuler mes syllabes. La langue française n'est pas vraiment mon truc.

Elle me répond en anglais.

– Tu dois être Iram ! Lucas m'a parlé de toi.

– Ne le crois pas ! Il noircit les CV des uns et des autres.

Elle me lance un rire presque silencieux.

– Non au contraire, il dit que tu es le chef. J'ai déjà lu votre brouillon, il est excellent.

Vraiment ! Lucas se permet de transférer les secrets de notre travail. Il ne craint pas les failles ? Seuls les thésards et les enseignants ont le droit d'y accéder !

J'essaie de garder mon sang-froid devant l'inconnue, mais elle s'est rendu compte de mon malaise.

– Heu, cool... grogné-je

Miss DarlaWhere stories live. Discover now