Chapitre 26

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« Tout va bien. »

Elle le dit et elle le pense.

« Le stage est vraiment intéressant et mes collègues sont très sympas. »

Même si elle ne communique pas à sa mère l'entièreté des raisons de son engouement pour ce premier mois passé à Paris lors de leur conversation téléphonique, Alice est sur son petit nuage.

Ces derniers jours ont été exceptionnels. Valentin et elle se voient dès qu'ils en ont l'occasion. Ils continuent leurs apéritifs, leurs soirées film et leurs discussions passionnées, mais ils sont plus proches que jamais. Leur complicité est à son apogée. Tout semble simple et parfait.

Quand elle raccroche, elle rejoint son petit ami dans le canapé pour s'asseoir contre lui. Celui-ci trouve le moment opportun pour aborder un sujet qui le taraude.

« Dis, pour nous deux, on fait quoi ? On en parle à nos proches ?

— Je ne sais pas trop. J'aime bien que ce soit notre petit secret. Et puis, j'ai peur de provoquer une syncope à ma sœur. Sans parler du fait que la terre entière pourrait être au courant la minute suivante.

— C'est vrai que nous n'en avons pas encore parlé, mais si jamais... Enfin, il y a un risque qu'un jour des rumeurs ou des photos sortent. C'est toujours préférable quand les proches ne l'apprennent pas dans la presse ou sur internet, non ? Bien sûr, nous allons faire en sorte que ça n'arrive pas.

— Hé bien, je suppose que c'est le risque à prendre... Mais on ne peut pas attendre encore un peu ? demande-t-elle en se blottissant contre son petit ami. Je vais avoir droit à une tonne de questions après.

— Disons à la fin de ton stage ?

— Marché conclu. Il faudra que je trouve un moyen d'acheter le silence de ma sœur.

— Est-ce que ça pourrait fonctionner si je viens le lui demander directement ? Je peux essayer de descendre quelques jours en juin. Entre deux festivals, ça devrait le faire.

— Tu ferais ça ? Ce n'est pas un peu tôt pour la présentation des parents ?

— Je suppose qu'il n'y a pas vraiment de règle pour ça. Enfin, si tu es à l'aise avec ça, bien sûr.

— Évidement, ça me fait plaisir.

— Alors faisons ça. » conclut-il en déposant un baiser sur son front.

Il n'a qu'une seule envie, la protéger de la folie de la presse à scandale avide de scoops et dévoreuse de vie privée. Il sait très bien qu'il ne pourra pas préserver éternellement ce cocon douillet dans lequel a débuté leur relation, mais l'heure n'est pas à l'appréhension. L'euphorie de ses nouveaux sentiments l'en garde bien.

Un mois plus tard, le couple se tient devant la maison où Alice a grandi. Elle hésite, mais la main de Valentin dans la sienne l'incite à sonner. Ce n'est pas le moment de reculer.

S'ils ne voulaient pas faire de cette nouvelle une annonce à proprement parler, celle-ci provoque une vague de réactions prévisible, mais d'une rare ampleur. Valentin s'est chargé de l'apprendre à sa sœur et à sa famille. Ethan a sauté de joie, et sa mère a souri doucement. Si elle a assez confiance en sa babysitter pour lui confier son fils, elle en a tout autant pour qu'elle prenne soin de son petit frère.

Alice a seulement raconté à sa mère qu'elle avait rencontré quelqu'un, se gardant bien de préciser qu'il s'agit de Val, célébrité à la renommée nationale. Si elle redoute la réaction de sa sœur et le contrôle qu'elle aura dessus, elle ressent cependant une certaine impatience à l'idée de présenter son petit ami à sa famille et de le faire entrer dans son univers.

Tes paillettes, je n'en veux pas !Where stories live. Discover now