Chapitre 25

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C'est une Alice décoiffée qui fait son apparition dans la cuisine le lendemain matin.

« Bien dormi ? » lui demande son hôte qui s'applique à empiler des viennoiseries dans une assiette.

Lorsqu'il se retourne, il s'attarde un instant sur la vue de son amie. Ses lunettes perchées sur sa tête au lieu de reposer sur son nez, elle est encore vêtue du t-shirt estampillé des dates de sa dernière tournée qui lui a servi de pyjama improvisé. Il ne peut s'empêcher de trouver mignon son air légèrement endormi et reste quelques secondes à la dévisager sans qu'elle s'en aperçoive.

« Plutôt, oui. Et toi ?

— Aussi. Tu veux du café ? »

Munis de leurs tasses, ils s'installent sur la table du balcon et dégustent les pains au chocolat et croissants fraichement achetés à la boulangerie du quartier.

« Tu as quelque chose de prévu, aujourd'hui ? l'interroge-t-elle.

— Rien du tout, et toi ? J'ai rarement mon samedi de libre.

— Il faut que je travaille sur mon rapport de stage mais, entre nous, je n'en ai aucune motivation. Je pense que je vais continuer de le repousser jusqu'à ce que ce ne soit plus une option.

— On va bien se trouver de quoi occuper notre journée. Ah, tiens, j'ai dit à ma sœur que je l'appellerai, se remémore-t-il. Ce sera sûrement aussi l'occasion de parler un peu à Ethan.

— Je peux aussi te laisser te reposer et vaquer à tes occupations, si tu préfères. Tu dois en avoir marre que je traîne toujours chez toi.

— Il y a pire compagnie. Ça me ferait plaisir que tu restes.

— Hé bien, monsieur, vos désirs sont des ordres. » plaisante-t-elle en mimant une révérence.

Après avoir débarrassé la table du petit-déjeuner, Alice s'étonne de voir Valentin s'atteler à nettoyer la vaisselle dans l'évier.

« Je croyais que tu avais un lave-vaisselle ?

— J'avais, oui. Il est encore tombé en panne. Il faut que j'appelle un réparateur, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de le faire.

— Tu veux que j'y jette un coup d'œil ?

— Tu t'y connais en bricolage de lave-vaisselle ?

— Un peu, j'ai réparé celui de la colocation l'année dernière. C'était laborieux et il m'a fallu éplucher la totalité des tutos présents sur internet, mais j'ai réussi.

— Alors il est tout à toi.

— Tu as des outils ?

— Rien d'exceptionnel, mais tu devrais trouver une petite mallette dans le placard d'entrée. »

La boîte à outils en main, Alice s'accroupit devant l'appareil électroménager.

« À nous deux. » le défie-t-elle.

Après un rapide examen et quelques questions à son propriétaire, elle entreprend de le tirer pour le sortir du meuble de cuisine. Valentin s'apprête à l'aider, mais sa tentative de collaboration s'avère inutile. À la seule force de ses bras, Alice extrait l'appareil en un rien de temps.

Elle atteint et débranche la prise pour mettre son adversaire hors tension puis part en quête de la panne, armée d'un tournevis et de son téléphone portable.

« Je laisse faire l'experte, je vais téléphoner à ma sœur. N'hésite pas si tu as besoin d'aide, musclor.

— Pas de souci, je devrais m'en sortir.

Tes paillettes, je n'en veux pas !Where stories live. Discover now