Chapitre 23 : Revanche

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      C'est à dix heures du matin que l'on arrive en France. Je ne suis pas seule, bien entendu, je suis en compagnie du représentant du gouvernement britannique et du tireur d'élite. April m'a expliqué certaines consignes même en sachant parfaitement que je ne les appliquerais pas de la façon qu'elle souhaite, mais à ma manière. Elle sait très bien que je fonctionne à ma façon et selon ma volonté. Mais elle accepte. Et dire que mes refus n'ont pas suffit à dissuader certains... Quel gâchis de leur part.

      On entre dans le lycée quand le surveillant a lu ma convocation, Moran nous attend en regardant toute anomalie depuis un toit assez bien placé, et Mycroft vient avec moi. On est accueilli à l'entrée de la salle de conférence par un autre surveillant qui semble ravi de me revoir et il ouvre la porte en nous annonçant à tout ceux présents dans la pièce. Mon accompagnateur se place en retrait, sous le balcon de bois, et j'avance, la tête haute, sur le tapis rouge qui mène à l'estrade en marbre. Les regards des lycéens se tournent vers moi, me suivant des yeux, et je monte les trois marches pour me placer derrière le pupitre en bois.

_ Un seul mot de travers et tu auras des problèmes. Me prévient le proviseur à mon oreille.

_ C'est beau de croire en ses rêves. J'en serais presque touchée. C'est juste dommage que ça vienne de vous. Répliquais-je avec sarcasme.

_ Je tiendrais parole.

_ Les menaces ne fonctionnent pas sur moi, désolée pour vous, monsieur le proviseur.

      A ma voix, il comprend que les problèmes risquent d'être pour lui s'il continue, alors il s'écarte, se plaçant en retrait sur le côté avec les professeurs, et me tend un micro que je saisis, jubilant d'avance à ce que je vais dire. J'ai deux heures pour convaincre la centaine d'élèves devant moi. Deux heures avant de me faire expulser définitivement du bahut. Et quand ça sera fait, je n'aurai plus aucune raison de revenir ici. Aujourd'hui signe mon divorce avec ce pays qui m'aura vu naître.

      En revanche, je reste assez étonné de voir Aymeric, Eléa et Morgane à côté de mon accompagnateur. Je ne les ai pas vu entrer mais qu'importe. Ces quatre individus me donnent le courage dont j'avais besoin. Celui d'affronter sans aucune pitié l'autorité primordiale de cet établissement scolaire. Pour tout ceux qui ont été sous-estimés et malmenés au cours de leurs études. Ça va barder.

_ Pour commencer, bonjour à tous. La seule chose que vous saurez à mon sujet, c'est que je m'appelle Jeanne et que je suis une ancienne élève d'ici. Vote à mains levées, qui n'a pas été exaucé dans ses choix d'études ?

       Tout le monde se regarde avec étonnement, ne comprenant pas immédiatement ce que je veux dire, et un coup d'œil vers le fond de la salle me permet de voir l'air amusé d'Aymeric ainsi que les rires contenus d'Eléa et Morgane. A mon avis, April les a tenu au courant de ce que manigançait le proviseur. Et elle n'a pas eu tout à fait tort de le faire.

      Sur les cent élèves présents, c'est plus d'une soixantaine de mains qui se lèvent, ce qui confirme ce que je pensais. Je regarde le proviseur qui blanchit à vue d'œil et je ne me prive pas de lui donner droit à un sourire mauvais. Les trois profs présents sont surpris devant la réaction de leur supérieur et la sueur commence à perler sur son crâne chauve.

_ Bah alors ? Vous êtes mal à l'aise, monsieur Shannon ? Lui demandais-je d'un air faussement compatissant.

_ Tu vas te taire avant d'avoir des ennuis ? Râle-t-il.

_ La liberté d'expression et le respect des choix, vous connaissez ? Parce que je n'en ai pas vraiment l'impression.

_ Jeanne !

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant