— Je sais pas trop, je trouve que "débile de géniteur" c'est plus humiliant.
— Il le mérite, sourit-il en me lançant un regard amusé.
Oh ça oui et je ne dirais jamais le contraire en ce qui concerne le père de Zian. Il est né dans une famille extrêmement riche, la toute puissante famille Douglas, chirurgien de père en fils depuis des décennies. Son arrière-grand-père a carrément créé un prix médical qui récompense les découvertes et les innovations d'un médecin et le premier à l'avoir gagné a été son père : Robert Douglas. Alors la déception de son paternel quand il a appris que Zian n'allait pas travailler dans la médecine a été tel qu'il ne parle plus à son fils. Et quand il daigne lui adresser la parole, c'est pour lui dire à quel point il le déçoit de jour en jour parce que consacrer sa vie à la musique, c'est juste un caprice. Évidemment, du point de vue de son père, la musique n'est pas un véritable métier et n'est qu'un passe-temps.
Ça, en plus de son absence répétée quand Zian était petit, ça a suffi à créer un énorme fossé entre eux. Et les disputes sont récurrentes. Ça n'a fait qu'empirer quand Zian a surpris son père en train de sauter une de ses collègues dans son bureau alors que sa mère venait tout juste d'être diagnostiquée avec un cancer.
C'est pour ça que je sais que ce n'est pas ce qu'à dit son père qui lui a fait le plus de mal. Non. La douleur est ailleurs.
— Tu essaieras de rappeler ta mère demain, dis-je en posant ma main sur son épaule pendant qu'il crache sa fumée.
— Si j'arrive à l'avoir sans qu'il intervienne à chaque fois...
— S'il faut que tu ailles là-bas pour avoir un moment avec elle, Zian, je-
— Non, dit-il catégoriquement.
En une fraction de seconde, ses muscles se sont tendus. Ses tatouages semblent crispés sur ses bras tellement il est devenu dur comme la pierre. C'est comme ça à chaque fois que je lui propose de l'accompagner chez ses parents. Je le connais depuis le lycée et je n'ai jamais mis un pied chez lui, il a toujours été catégorique là-dessus. La grande dynastie des Douglas y vit comme un seul homme dans cet immense manoir composé de tellement de pièces qu'un village entier peut s'y installer. Aller là-bas, c'est prendre le risque de croiser chacun des membres de sa famille, tous chirurgiens renommés et ça, Zian ne peut pas le supporter.
Seulement, c'est le seul moyen pour lui de pouvoir voir sa mère.
Il le sait.
Et ça le rend fou de rage.
Je ne veux pas l'agacer davantage alors je préfère changer de sujet. Après tout, mon but premier a été de le calmer, pas de l'énerver et je sais qu'il attend que je dérive ce sujet épineux sur autre chose.
— J'ai passé l'après-midi avec Amora.
— J'avais parié sur le fait que tu passerais également ta soirée avec elle, dit-il avec un sourire narquois.
Son regard malicieux me lâche un ricanement.
— C'est juste une amie.
— Ta meilleure amie... Tu parles de celle qui a bien grandi depuis la dernière fois que tu l'as vu ? remarque-t-il sur un ton espiègle en écrasant son mégot dans le cendrier.
Son air coquin en dit long sur ce qu'il a pensé que j'allais faire avec Amora durant cette possible soirée que j'aurais passé avec elle. Même si, c'est vrai, elle a bien grandis dans le sens où elle est devenue magnifique, ensorcelante et putain de sexy... je ne pense pas du tout à m'aventurer sur un terrain plus sinueux avec elle. Elle est mon amie. On rattrape le temps perdu. C'est tout. Et je passe de bons moments avec elle. J'ai l'impression de retrouver la petite fille avec qui je passais toutes mes journées. Bien qu'elle semble plus réservée et moins confiante qu'à l'époque, c'est toujours ma petite Amora.
YOU ARE READING
𝐓𝐇𝐄 𝐆𝐎𝐎𝐃 𝐁𝐎𝐘 ━ 𝐀𝐙𝐔𝐑.𝟏
RomanceAmora et Andrea étaient inséparables enfants. Jusqu'au jour où elle a quitté leur ville, le laissant derrière elle avec un cœur plein de "si seulement". Dix ans plus tard, elle est éditrice à Los Angeles. Lui est devenu guitariste dans un groupe nom...
「 𝟕 」
Start from the beginning
