i n t e r l u d e

Depuis le début
                                    

— Pourquoi tu pleures ? demande doucement mon meilleur ami.

Je tourne la tête et je fixe ses yeux bleus, qu'on ne voit presque plus à cause de ses boucles blondes qui lui cachent presque la vue. Il faudra que je demande à Sally de l'emmener au coiffeur sinon un jour, il va tomber et se faire mal et j'ai pas envie.

— Je pleure pas.

— Si ! T'as les yeux qui brillent. Ta maman a dit que quand on a les yeux qui brillent, on pleure parce qu'on est triste, m'explique-t-il en me regardant.

— Mais elle a aussi dit que ça pouvait être quand on est tellement heureux qu'on est obligé de pleurer pour évacuer toute la joie.

— Alors tu pleures parce que t'es heureuse ? murmure-t-il en s'approchant de moi.

Je fais oui de la tête et il lève la main vers mon visage pour essuyer mes yeux qui étaient mouillés, je n'avais même pas remarqué. Et il s'approche pour me faire un câlin, comme je les aime.

J'aime Ethan. Même beaucoup, comme dirait ma maman. Il est tout le temps gentil avec moi, pas comme tous les garçons à l'école.

— Les enfants ? Suivez le monsieur, il va vous emmener pour vous expliquer les règles.

Le monsieur nous fait un sourire et on court vers lui, excité d'aller monter dans les karts, mais avant de la porte, on fait un dernier coucou à nos papas.

Il nous emmène sous un endroit couvert, dehors, en face de la piste, je remarque tout de suite les casiers bleus comme les yeux d'Ethan et en face, sur une table, des combinaisons et des casques. J'ai envie de courir et de sauter partout mais je reste calme, je n'ai pas envie que le monsieur me gronde.

— Vous pouvez m'appeler Tony ! Il y a un autre groupe de garçons qui va faire la session avec vous, ça ne vous dérange pas ? nous questionne-t-il.

— Non pas du tout ! sourit Ethan, tout content.

Il lui répond son sourire et nous demande de nous approcher vers la table pour qu'on mette des combinaisons. Aucun de nous ne parlent, on est tous les deux concentrés, plus que quand la maîtresse nous apprend la grammaire. Mais c'est normal, le kart c'est beaucoup plus chouette que la grammaire !

Puis d'un coup, des cris retentissent et de l'agitation parvient à mes oreilles, ce qui me fait grimacer. Je déteste quand les garçons crient pour rien. Ils arrivent en courant et s'arrêtent à côté de nous pour nous dévisager.

— Doucement les garçons, ça ne sert à rien de s'agiter !

J'ai déjà enfilé ma combinaison avec Ethan et Tony nous tend ensuite notre casque. Je souris de nouveau en le prenant dans mes mains, il est lourd mais je m'en fiche, il est trop beau.

Tony se relève et nous adresse un sourire.

— Je reviens les mioches, je dois chercher des casques en plus, ne faites pas de bêtises !

Je me demande bien ce que ça veut dire mioches. Je demanderai à maman en rentrant, elle sait tout.

Nous sommes seuls et le groupe de garçons nous fixe, ils froncent les sourcils, ils ont l'air méchants. Enfin quand je croise le regard noir que me lance l'un d'entre eux, je me rends compte que c'est moi qu'ils regardent.

Beurk. Pourquoi il y a une fille dans le groupe ?

Je sursaute presque quand j'entends ces paroles, mes yeux sont écarquillés et c'est bizarre mais pour la première fois j'ai mal comme si j'étais tombé de vélo. Pourtant il ne m'a pas touché, je ne comprends pas et j'ai envie de me mettre à pleurer mais je me retiens.

Race against a HeartbrokenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant