Chapitre 13

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****** Point de vue de Maya ******

Après qu'il fut parti, je restai éveillée peu de temps, avant de sombrer à nouveau dans un long sommeil. Néanmoins, ce sommeil n'était que réparateur, et dura le temps d'une bonne nuit - ce qui équivalait environ à neuf heures. À mon réveil, je vis Lilo installé sur une chaise en face de moi ; il semblait attendre patiemment mon réveil. Il avait sûrement déposé les fameux scripts dès son arrivée, car ils étaient maintenant disposés sur la table où se trouvaient les présents que j'avais reçus de mes proches.

Je m'essayai à descendre de mon lit d'hôpital lorsque je vis mon père entrer les mains dans les poches.

- Tiens tiens tiens, qu'est-ce-qu'on a là ? Une tentative de fuite ?

- Ha, ha ! Très drôle, papa, lui répondis-je sarcastiquement.

Je continuai mon chemin vers le rebord pour saisir les feuillets, mais ma cadence était si lente, qu'en deux pas mon père arriva à mon niveau. Il les saisit et me les tendit avec un petit clin d'œil.

- Tiens ma fille, tu aurais pu me le demander.

- Mais oui, je demande à tout le monde de tout faire pour moi, et je bouge plus ? Je veux pas devenir imbuvable !

- Ah là là... Tu es bien ma fille toi ! dit-il en m'ébouriffant les cheveux. Ménage-toi quand même.

Et il ressortit après m'avoir aidé à remonter sur mon lit de patiente. Lorsque je fus réinstallée, je vis Lilo ouvrir les yeux. Il s'étira en baillant. J'eus l'impression d'avoir vu Mattieu me regarder furtivement à travers la vitre de la chambre, mais je n'en étais pas  sûre. Je jetai des petits regards vers celle-ci, en me tortillant comme un ver afin de capter sa silhouette au loin, mais mes efforts furent vains.

- Tu essayes une nouvelle danse ? me demanda Lilo, en rigolant.

- Nan, nan, j'essayais de... Bref, c'est pas grave, répondis-je gênée.

- Okay, dit-il toujours en rigolant.

- Tu m'as ramené mes scripts, encore merci, m'exclamai-je afin de changer de sujet.

- Oh, pas de quoi, me dit-il en souriant.

- Alors, du coup, Nikolas Meyer est censé passer me voir aujourd'hui non ?

- Euh, non, non, Maya, il est 23:49, me dit-il avec un rire étouffé, après avoir vérifié sa montre digitale. Mais à onze minutes près, je t'aurais dit oui, sans problème !

Je me sentis tout à coup gênée au point de ne plus savoir où me mettre et mon visage que je percevais virer au rouge pivoine ne m'aidait pas. Je baissai lentement la tête et me tournai vers le mur face à la porte afin qu'il ne me voit pas. À ce geste, Lilo me rejoignit en quelques pas.

- Eh Maya, je rigole ! Nan sérieux, désolé, mais y a pas de quoi te sentir mal à l'aise hein ?

Il me tourna le visage afin que nos visages soient l'un en face de l'autre, et je le laissai faire. Il me sourit, et je me détendis à nouveau.

- Bon, tu peux y aller si tu veux, repris-je sereinement, je vais revoir tout ce que j'ai fait ! Et si tu as toujours envie de passer du temps avec moi, n'hésite pas à revenir à partir de 7:00 demain matin ; là, je dois me concentrer.

- Pas de soucis, je reviens demain à 6:55 alors, pour te laisser le temps de te réveiller !

- Ha ha. C'est pas drôle, d'abord !

Je lui tirai la langue, telle une fille de quatre ans de mauvais poil à cause d'un jouet désiré qu'elle n'aurait pas eu. Il sortit en rigolant, ses épaules se secouant au rythme de son petit rire d'elfe. Une fois seule dans ma chambre d'hôpital, je ressentis un sentiment de solitude s'emparer de moi. Depuis que j'étais réveillée, j'avais toujours eu de la compagnie, et je  supportais habituellement cette solitude uniquement lorsque j'étais chez moi. Dans ma chambre.

Sourires fragiles - En Pause -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant