Chapitre 11

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J'avais effectivement dormi - assez longtemps - , c'est pourquoi je me réveillai doucement... à l'hôpital ! Une fois les yeux ouverts, je vis mon père installé dans le fauteuil près du lit dans lequel je me trouvais.

- Maya ?! Comment te sens-tu ?

Il me fit un câlin plus long que d'habitude. J'imagine qu'il me montrait son inquiétude en même temps que son soulagement à mon égard.

- Ça va, je crois, mais pourquoi je suis là ?

- Alors... Je t'ai trouvée inconsciente sur le carrelage de la cuisine, donc j'ai appelé les secours. Le temps qu'ils arrivent, j'ai essayé de te réveiller, mais je n'ai pas réussi. J'ai remarqué que tu étais blessée à cause d'un verre qui s'est brisé. Quelques morceaux étaient rentrés dans ta peau. J'ai alerté les pompiers à ce sujet, et après avoir vu la gravité de ton état inconscient, les pompiers ont décidé de t'amener directement à l'hôpital, sans passer par les urgences " pas très urgentes ".

Je souris. Même si tout cela semblait stressant pour lui, mon père conservait une pointe d'humour. Je compris que même s'il avait gardé son sang-froid, il avait sûrement eu très peur de me perdre.

- T'inquiète pas papa, je vais bien maintenant, le rassurai-je.

- Je n'en suis pas si sûr, me dit-il, toujours d'un ton posé. Le médecin a dit que tu avais des carences en fer, en magnésium, et en vitamines, et que c'était pour cela que tu avais fait un malaise. Le fait que tu restes inconsciente reste assez incompréhensible à ses yeux.

- Mais je suis restée combien de temps à dormir comme ça ? m'empressai-je de lui demander.

- Hum... Deux jours.

- Attends, quoi ?? Mais c'est une blague papa ! J'ai pas pu rester inconsciente aussi longtemps !

- Malheureusement, si ça l'est. Mais ce n'est rien, tu t'es réveillée maintenant.

- Oui, enfin c'est rien, c'est rien, c'est vite dit ! J'ai un rendez-vous artistique très important dans...

Je réfléchis et me rendis compte que mon rendez-vous avec Nikolas Meyer était demain.

- Dans ? reprit mon père, m'invitant à continuer.

- Demain, murmurai-je.

- Eh bien, si tu es remise, tu pourras y aller, mais ne compte pas là-dessus : ta santé passe avant tout !

- Oui, oui, c'est ça, dis-je en relevant mon buste, afin d'être assise. Aie !

- Qu'est-ce-qui ne va pas ? s'inquiéta mon père.

- Nan, rien, je me suis juste fait mal aux mains...

Je m'étais aidée de mes mains pour me redresser, mais ne savais pas que des points de suture y avaient été faits. J'observai mes bras et vis les autres points sur le bras droit.

- J'ai beaucoup de points de suture papa ? demandai-je, commençant à être inquiète à mon tour.

- Tu en as sur les mains, sur l'avant-bras et le coude droits, et quelques-uns près de ton oreille droite. J'ai supposé que si ton oreille interne avait été touchée, elle serait la cause de ton coma. J'en ai parlé au médecin, mais il est resté sceptique. Du coup, je n'ai fait que des supputations logiques, plausibles mais non vérifiables.

- T'inquiète pas, je ferai attention. À mes mains surtout, le rassurai -je.

- Bon si ça va, je vais y aller moi, dit-il en se levant. Tu as de la visite qui t'attend, et pas qu'un peu !

Sourires fragiles - En Pause -Where stories live. Discover now