Chapitre 12

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- Bah ouais, va le voir pour lui demander de venir me parler ici, s'il te plaît, répondis-je rapidement.

- Okay, compte sur moi, dit-il en courant hors de la chambre.

******** Point de vue de Lilo ********

Je sortis de la chambre de Maya, en priant intérieurement pour que ce Nikolas soit encore dans les parages. Je le vis sortir d'une chambre, la mine assez triste et pensai qu'il valait mieux attendre un moment avant d'aller lui parler. Il se dirigea vers les sièges de la salle d'attente et s'installa sur l'un d'eux. Il mit la tête dans ses mains ; il se prêtait sûrement à une réflexion intense. Après cinq minutes qui me parurent plutôt quinze, il ouvrit un journal dont je ne vis pas le titre, et ses sourcils froncés jusqu'alors, se détendirent peu à peu, et un visage plus neutre qu'auparavant, prit la place du précédent. J'allai vers lui à ce moment-là, sans trop savoir comment organiser mes mots pour lui faire ma requête.

- Bonjour Monsieur Meyer, dis-je instinctivement.

Celui-ci leva la tête de son journal et me regarda intrigué.

- Hum... Vous êtes ?

- Je suis un ami de Maya Kylossa.

- Hum... Ça me dit vaguement quelque chose, vous pourriez préciser ?

- Vous avez rendez-vous avec elle demain pour une entrevue musicale et...

- Ah, oui, la jeune chanteuse que j'ai rencontrée il y a quelques jours ! Oui, oui, je m'en souviens, dit-il plus joyeusement, un sourire esquissant ses lèvres.

Il ferma son journal, le posa sur le siège voisin de gauche, et croisa les jambes.

- Eh bien... essayai-je de reprendre.

Je me perdais dans mes mots. Ce mec me faisait flipper grave ! Il me mettait tellement mal à l'aise avec son air de dire "Je peux vous tuer avec un regard si vous voulez me faire du mal à moi ou mes proches." que j'en perdais tous mes moyens.

- En fait, elle est actuellement dans cet hôpital, car elle a fait un malaise et du coup, elle aimerait avoir une conversation avec toi, euh vous...

Je rougis comme un gamin de sept ans qui venait de faire une bêtise, et sentis comme un mal-être s'installer, de plus en plus rapidement dans la pièce. Tiens ! J'avais chaud du coup. Je secouai mon T-shirt. À ce geste il se mit à rire, ayant surement interprété mon geste comme il le fallait, et me dit après s'être repris :

- Du calme petit, n'aie pas peur ! Et si tu veux, on peut se tutoyer, ça ne me dérange pas.

Il me fit un sourire d'acteur Hollywoodien et je sentis mon mal-être disparaître progressivement, pour qu'une sensation de confort s'installe doucement. Il me donnait soudainement envie de lui parler comme à n'importe qui ! Eh beh dis donc, il en fallait peu pour que ma tension et mes frayeurs ne se fassent sentir !

- Merci, dis-je faiblement en souriant et en me grattant l'arrière du crâne. Donc du coup, vous... tu veux bien aller la voir pour fixer le rendez-vous à un autre moment, ou bien le fixer demain si elle se sent mieux ?

- Pas de problème petit, me dit-il en se levant, après s'être tapé énergiquement les cuisses. Je te suis !

C'est ce qu'il fit. Aussi, je le conduisais dans les dédales de cet énorme hôpital, afin de l'amener auprès de Maya, ma chère et tendre amie. Je regardai autour de moi, et ne vis plus que Déricc et sa copine avec le père de Maya ; ils discutaient ensemble. Ses amis étaient sûrement rentrés, et reviendraient sans doute plus tard.

Je vis Mattieu revenir d'un pas presque trop rapide vers la salle d'attente. Il portait un verre d'eau à la main et avait un paquet de chips sous le bras droit. "Il l'a surement acheté dans le distributeur." pensai-je. Peut-être que finalement ils n'étaient pas tous partis, après tout. Mais je compris, lorsque je vis qu'il s'asseyait auprès du père de Maya, de Déricc et de sa petite-amie, que je me trompais.

Sourires fragiles - En Pause -Where stories live. Discover now