Chapitre 7

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Le cliquetis de l'horloge résonne péniblement à l'oreille de la brune alors que ses yeux parcourent les lignes déjà remplies de ses exercices.
Les reniflements et toussottements étouffés sont les seules perturbations effacant temporairement l'attention de la jeune femme portée à l'heure défilante.
Son crayon s'éloigne lentement des feuilles comblent abandonnant toute idée d'aligner les traits habituels convergant vers un dessin travaillé.
La fatigue lui pesant sur les épaules, son esprit s'égare doucement dans la somnolence, dans des souvenirs qui apaisent son cœur.
Les courbes de ses lèvres se retiennent d'exprimer un sourire en se remémorant les écarts du week-end passé.
Sa jeunesse lui tendant délicatement sa main l'invitant à profiter d'elle ; doucement, calmement, ses doigts touchant les siens au gré du temps.
L'euphorie retrouve alors tout son éclat, la brune s'étant interdite à elle des années durant ; elle goûte à nouveau sa tendre saveur en compagnie des personnes qui font fléchir tendrement ses barrières.
Un soupire s'échappe de ses lèvres alors que son regard toise les aiguilles peu changeantes souhaitant d'avantage être sur un terrain à dépenser une énergie naissante.
Elle lève mollement la main voulant avoir l'attention du professeur corrigeant des copies à son bureau.

-Je peux aller aux toilettes ?
Ment-elle avec légère désinvolture sans pour autant oublier la politesse.
Une fois la demande acceptée, Atossa quitte sa chaise et sort silencieusement de la salle de classe après un regard rapidement jetté à ses deux amies. La blonde affiche un air bougon en voyant la jeune femme lui faire cet affront. Samia, bien trop concentrée sur ses réponses, ne semble rien remarquer.
En refermant la porte derrière elle, dos à cette dernière, la demoiselle pose ses yeux sur les vitres dévoilant les courbures de la cours. Se déplaçant de sorte à ne pas être vue par les personnes peuplant les classes, elle s'approche d'un pas lent des fenêtres.
Un long étirement plus tard, elle s'en détourne afin de remonter vers les premières salles allant alors à l'opposé de ses dîres.
Discrètement, la brune adresse un regard à la pièce la plus proche de la sienne.
Reconnaissant quelques visages familiers dans diverses situations, certains concentrés, d'autres discutant, il lui semble que leur professeur ait d'avantage de mal à tenir ses élèves.
Atsumu papillonne allègrement ne portant aucune attention au cours, un sourire en coin apparaît dans l'amusement exprimé, elle doit se l'avouer ce comportement lui ressemble bien.
Ses pas l'amènent un peu plus loin dans l'optique que ses yeux atteignent la classe premièrement numérotée.
Jetant un oeil prudent à l'intérieur, elle peut apercevoir Osamu écouter silencieusement l'enseignant, la brune sachant pertinemment que pourtant, il ne retiendra pas beaucoup de ce qui est dit.
Bien qu'il soit plus calme que son jumeau, le grisâtre est tout de même son miroir, le volley prenant alors tout l'espace disponible dans son esprit.
De l'autre côté de la classe, trône muettement Suna suivant, de ses traits délicats, les allées et venues de leur professeur semblant être à l'écoute.
L'observation de la jeune femme ne lui permet pas de déterminer si cette attention est feinte, elle le regarde alors avec plus de précision comme cherchant l'indice soigneusement dissimulé pouvant apporter la réponse à sa curiosité.
Ses yeux emeuraudes ne trahissant aucune déviation de pensées, la brune paraît vouloir le prendre sur le fait, souhaitant posséder une matière à reproche.
Immobile, Atossa observe silencieusement le garçon du coin de son œil, les secondes filant doucement au gré du vent apportant un léger bruissement à ses oreilles.
Mais les fentes délicates rencontre les billes écarlates, bien que seules les pupilles se détournent du tableau sombres et de ses écritures blanchâtres.
La respiration jusqu'alors calme et paisibles s'ajuste vivement sur la mesure de ses pulsations veineuses et ses paupières se relèvent en une légère expression de surprise.
Le temps s'étire et se rallonge laissant seulement à la jeune femme l'occasion d'expirer un air réchauffé par son corps. Un instant semblant se prolonger doucement autorisant ces deux êtres à avoir tout le loisir de se scruter intimement. Un moment déployant longuement le temps d'apercevoir une nuance d'émotion dans leur regard.
Une retenue brisée l'évasion volontaire de la brune, se dérobant alors à la vue des emeraudes fixées sur sa personne. Son pied glisse allègrement sur le sol intimant à son corps de faire demi tour la guidant ainsi vers l'inverse du chemin initialement pris.
Mais les lueurs olives prennent alors une teinte rieuse dévoilant tout l'égaiement que cette surprenante entrevue leur procure, laissant les lèvres associées à ses prunelles se fendre en un sourire.
Fuyante, ses pas l'amènent inconsciemment vers la direction de son mensonge, faisant alors face à son reflet devant le miroir ornant le lavabo.
Tournant l'eau froide, elle en recueille quelque peu dans le creux de ses mains pour venir doucement mouiller son visage. Elle soupire lentement secouant la tête pour oublier les sensations passées et observe les lignes familières qui se dessinent devant ses yeux. Un agréable sentiment d'inconfort ne cesse de l'assaillir dans des instants aléatoires sans qu'elle ne puisse les comprendre.
Atossa soupire une nouvelle fois fatiguée par ces querelles intérieures, elle passe une nouvelle fois sa main sur son visage afin d'eponger toutes gouttes superflues et arrange légèrement ses cheveux en passant une mèche derrière son oreille avant de se décider à quitter le lieux et d'épouser à nouveau l'ennui de sa salle de classe.

The Hidden MoonWhere stories live. Discover now