Prologue

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Une tasse dans une main et la cafetière dans l'autre, je me sers généreusement avant de remettre la verseuse à sa place. Mes mains gelées cherchent un peu de chaleur en entourant le récipient que certains auraient pu qualifier de saladier vu sa taille généreuse. Je relève la tête et laisse mon regard se perdre au loin, à travers la baie vitrée qui me fait face. Je me perds aussitôt dans mes pensées.

Ce n'est que lorsque j'étouffe un bâillement que je reprends pied à la réalité. Mon café toujours en main, je contourne le bar qui sépare ma petite cuisine et mon salon. Je récupère un plaid sur le canapé au passage et me dirige vers la fenêtre. Je l'ouvre après avoir balancé la couverture sur mon épaule. je frissonne de froid mais ne fais pas demi-tour.

Quand j'ai visité cet appartement, ce qui m'a vraiment plu est la pièce qui me sert d'atelier à présent et la terrasse. Aussi grande que la pièce à vivre, elle est idéalement orientée et surtout, elle me permet de prendre l'air quand j'en ai besoin sans avoir à sortir de chez moi. C'est mon havre de paix. Rien qu'à moi.

Un sourire aux lèvres à cette pensée, je pose un pied sur le bois de la terrasse et regrette de ne pas avoir pris le temps de mettre les claquettes qui me servent de pantoufles. Cependant, je ne m'appesantis pas plus longtemps sur ça et m'avance jusqu'à la chaise à bascule que j'ai commandée à un artisan du quartier. Une petite table en bois a été ajoutée plus tard à droite pour me permettre de mettre mes affaires. Journal, livre, téléphone, carnet...

Cette fois-ci, c'est ma tasse qui y trouve sa place. Je m'installe ensuite sur ma précieuse chaise avant de déplier le plaid et de recouvrir mes jambes avec. Aussitôt une douce chaleur m'envahit. Je récupère mon café et bascule la tête un peu en arrière. D'ici, la vue est dégagée et surréaliste. Je soupire de bien-être au confort que je ressens à cet instant. Je n'aurais échangé ma place avec personne et pour rien au monde.

Comme à chaque fois que je me trouve ici, je me mets à observer la lune déjà haute dans le ciel. J'avais toujours aimé ce moment. Le silence de cette grande ville et les lumières fades des fenêtres remplaçant l'éclat incroyable des étoiles me laissaient alors face à ma solitude nocturne. C'était ma manière de me ressourcer. Je puisais dans ce décor lunaire toute l'inspiration dont j'avais besoin.

Plus tard, quand mon café n'est qu'un lointain souvenir et que le froid n'a plus le moindre effet sur mon corps, je ferme les yeux et laisse mon imagination prendre le relai sur cette vie monotone et calme que je vis depuis des années.

Mon esprit s'évade alors dans les étoiles...

In the starsWhere stories live. Discover now