𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | BONUS

Épilogue

— Mamie aura été l'une de mes grand-mères préférées. Et comment vous dire que je n'ai eu... eh bien qu'une grand-mère. L'autre étant décédé quelque part il y a quelques temps.

Rewind avait toujours cet air taquin au visage, et on aurait pu croire qu'il était toujours le clown de d'habitude. Mais un détail ne trompait pas : les larmes qui roulaient sur ses joues.

— Je m'égare. Mamie, c'était ma grand-mère préférée. C'était celle qui me chantait des berceuses le soir quand j'étais petit, pour m'aider à m'endormir. C'était celle qui me préparait mes gâteaux préférées, et qui me disait tous les jours que j'étais un beau petit garçon. Si vous me dites que j'ai le melon, je vous répondrai que c'est Mamie qui m'a fait ainsi. Et... Et...

Il retint un sanglot. Mon cœur se serrait davantage.

— Mamie m'a dessiné, à son image, reprit-il. Elle m'a façonné, elle a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Elle m'a inculqué ses valeurs, m'a éduqué de manière respectueuse et honorable. Je n'ai jamais manqué de rien avec elle, je n'ai jamais eu l'impression de ne pas être assez pour elle, car elle me répétait toujours combien je lui étais précieux.

Il essuya une larme. L'assemblée l'écoutait attentivement. Il n'y avait que lui pour me connaître à merveille. Il était le seul qui pouvait oser parler le plus justement de moi.

— Mamie était une experte en armes. Une experte en cœur. Elle m'a donné les meilleurs conseils concernant l'amour, elle m'a tout simplement donné les meilleurs conseils de vie. Et si je vous dis tout cela aujourd'hui, c'est bien parce qu'elle mérite qu'on parle d'elle de cette manière. Mamie mérite de rester dans les mémoires de chacun. Elle reste un exemple à suivre et...

Quelque chose me titilla l'épaule, mais je n'en fis pas attention. Je restais là, assise sur le banc, en face de mon cercueil, un sourire radieux au visage.

— Je n'aurais jamais pensé parler d'elle un jour de cette façon. Vous savez, pour moi, ma grand-mère était immortelle. Je comprends aujourd'hui qu'elle ne l'est pas. Je réalise pleinement qu'elle ne peut qu'être éternelle dans nos cœurs.

Il fondit en larmes et ce qui restait de mon vieux cœur se serra. Bianca vint le serrer dans ses bras.

C'est dans ces moments qu'on réalise que le temps passe beaucoup trop vite. On chérit ceux qu'on aime seulement lorsqu'ils sont déjà partis.

— Si elle était là, elle m'aurait déjà mis trois bons coups de canne pour avoir pleuré comme un enfant.

Il exagérait. Je lui en aurais seulement flanqué quatre.

Il continua de parler, mais j'avais toujours cette désagréable sensation qu'on m'observait. Un fantôme pouvait-il ressentir quoique ce soit ?

Je jetai un coup d'œil derrière mon épaule. Un halo blanc se formait à la porte et m'appelait. Je me tournais vers mon petit-fils qui continuait de parler. Rewind était bouleversé. Il prendrait du temps à s'en remettre.

— Je l'ai aimée si fort, vous savez. Elle m'a sauvé un nombre incalculable de fois. Elle était là pour me rattraper quand je trébuchais. Elle était là pour m'aider à me relever quand je tombais au sol. Mamie, ce n'était pas seulement ma grand-mère, c'était mon modèle. Mon inspiration de vie.

Alors, je me levai. Tout le monde était venu honorer ma mémoire. Même cette peste de Kereya qui se faisait vieille elle aussi.

Je m'approchais de Rewind, et l'enserrait dans mes bras. Il ne sentirait rien, mais moi, je le sentais.

— Vis, fils. Aime, chéris et vis.

Je lui déposai un bisou sur la joue. Il éclata en sanglots et je me détournais de lui. Le long du chemin, des pétales de coquelicots ornaient le sol.

Je m'appuyais sur ma canne et prit une grande inspiration. Je jetai un dernier coup d'œil derrière moi, et les observai tous un à un.

Ceux qui avaient partagé ma vie. Ceux qui m'avaient aimée, un tant soit peu. Eileen, Bianca, Ander, Eros, Arynn... La liste était longue.

Mes yeux s'arrêtèrent sur Rewind. Il allait être fort. Pour Bianca. Et pour ses enfants.

L'histoire s'acheva ainsi. De cette manière, de cette façon dramatique, par laquelle je les avais quitté dans mon sommeil.

Les coquelicots m'attiraient de plus en plus. Il était temps de partir. Il était temps de leur dire adieu.

Une larme roula sur ma joue. Puis, je me détournai. Ce n'était qu'un au revoir. Un adieu de courte durée. Je saurais les retrouver dans une autre vie.

Au loin, une silhouette se dessinait. C'était donc cela. La paix.

— Jared ?

FIN

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yoooo

l'histoire est un peu courte, et je devrai sûrement la peaufiner mais c'est une première ébauche

la première série de LJDR se termine ainsi :) je posterai sûrement des chaps bonus sur les autres tomes

j'espère que l'histoire vous aura quand même plu hihi

on se retrouvera pour de nouvelles aventures très prochainement

<3