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Gabriel était sorti prendre l'air depuis déjà plusieurs minutes quand il sentit un présence près de lui. Il n'avait pas entendu Camille arrivé, trop perdu dans ses pensées pour remarquer les pas discret de la source de ses réflections. Le soleil était tombé depuis des heures et la lune régnait en maître sur la nuit depuis. 

Assis dans l'herbe fraîche, aucun des deux jeunes hommes n'osaient briser le silence qui régnait, et pourtant, c'était plus que nécessaire. Ils le savaient, mais la conversation qui se profilait devant eux était loins d'être celle qu'ils désiraient, la repoussant depuis le premier jour de leur rencontre. De nombreuses fois depuis l'arrivée de Gabriel au domaine de la famille, Camille était partit sans cérémonie se réfugier dans son atelier, cependant il n'en était ressorti que des échecs. 

Il n'aimait pas les échecs, n'y était pas habitué et désirait plus que tout mettre au clair la situation pour pouvoir recommmencer à vivre dans l'insouciance et dans la joie. Quelques coups d'oeil à la dérobée de chacun des partis ne suffirait pas, et ne les satisferaient pas. Camille prit donc la parole, d'une voix assurée qui ne laissait pas transparaître son grand malaise. 

«- Gabriel... On a bien vu que quelque chose ne vas pas, n'est-ce pas? Ce n'est pas juste moi? 

- Non, non, c'est moi aussi. Mais...Je n'ai pas vraiment envie d'en parler. 

- C'est nécessaire... Juste pour ce soir. Je crois que j'ai besoin de mettre les virgules là où il en faut. »

Gabriel ne sût pas retenir son petit rictus en entendant Camille. Il était heureux qu'il soit maintenant aussi à l'aise avec lui que lui l'était avec le blond à leurs premières rencontres. C'était un peu comme un baume, un peu comme une pilule d'amnésie temporaire face à ses parents, face à la guerre, mais pas face aux sentiments divers qui l'habitaient depuis la rencontre de son petit ange blond. Peut-être qu'au fond, lui aussi aimerait en parler, mais il ne pouvait se résigner à parler aussi franchement à son cadet. Pas ce soir. Pas après l'annonce des journaux.  

Bien heureusement pour eux, Camille ne le voyait pas de cette manière. Sans plus hésiter, il se lança, avec un aplomb hors du commun. 

« - Depuis que je t'ai rencontré, mon coeur bats un peu plus vite, mon sourire est un peu plus radieux et mes pensées sont un peu plus claires. Je mentirais si je disais que je ne sais pas ce que ces sentiments représentent. Je sais que tu crois que je ne le sais pas, mais c'est faux. Je ne suis pas idiot! Toute notre histoire depuis notre rencontre, il y a déjà plus d'un mois, elle me perturbe autant qu'elle me donne des ailes. S'il te plait, sois honnête avec moi. »

Essouflé de stress et de sa longue tirade, Camille avait la respiration un peu courte et les joues délicatement rosies d'embarras. Il savait fort bien que ce qu'il venait de faire, ce n'était ni plus ni moins une déclaration. De tout les romans qu'il avait pu lire, beaucoup racontaient une histoire d'amour, il n'était plus étrangé avec ces concepts abstraits depuis de longues années. 

Pourtant, il trouva la force de connecter son regard à celui surprit et tendre du brunet. Gabriel semblait sur le point de parler, mais il parraissaît incapable de trouver les mots justes. Ils se mourraient dans sa gorge, lui brûlaient les lèvres. 

Sans être capable de se retenir, il baissa son regard vers les lèvres de son ange blond. Elles l'appelaient, depuis le premier jour, il rêvait de les embrasser, de les chérir. Ce soir, sous la lune, il avait autant d'espoirs que de craintes. Sans doute que se sont ces sentiments qui le poussèrent à s'exprimer, dans un murmure que seule la nuit fût témoin. 

« - Je suis tellement heureux de t'avoir rencontré, tu es la lumière qui éclaire ma vie mais... J'ai peur. Ce n'est pas bien, ce que l'ont ressent. J'entendais les amis de mes parents en parler parfois. Il appelaient ça une maladie. Pourtant je veux tellement rester avec toi, je n'ai pas l'impression d'être malade! »

Touché par les aveux de son ainé, Camille pris son courage entre ses mains et enlaça ses doigts à ceux tremblants du pauvre Gabriel, surpassé par les évênements. Même s'il avait entendu à maintes reprises des propros haineux sur les gens comme eux, il n'en croyait pas un mot.  C'est aussi ce qui lui donna la force de s'approcher de Gabriel, et de poser une main délicate sur sa mâchoire juste avant de franchir le dernier pas et de poser ses lèvres contre celles de celui qui faisait battre son coeur. 

C'était doux, nouveau mais oh combien satisfaisant! À ce moment, ils se rendaient tout les deux au constat qu'ils attendaient ce moment depuis plusieurs semaines, et plus rien n'avait d'importance. 


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Bonjour! Le moment que vous attendiez est arrivé! Ce n'est pas le chapitre avec le plus de poésie du livre, mais si vous aimez mes descriptions, ne vous inquiétez pas! 

Je porterai quelques poèmes avec le prochain chapitre, ça va bien coller. 

Merci! 

Black Swan 

L'inventeur de rêveWhere stories live. Discover now