c h a p i t r e 2

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Franchissant le muret qui me permet de rejoindre ma voiture placée sur sa position de départ, je suis aveuglé par le soleil de plomb qui cogne sur la piste, les bruits des fans qui sont dans les tribunes de la ligne de départ parviennent à mes oreilles. Je parviens à entendre mon prénom à travers la foule, et un sourire envahit aussitôt mes lèvres. Je me décide donc à lancer un petit signe en tribune et certains crient encore plus fort, ils vont se détruire les cordes vocales à force !

En enfilant mes écouteurs, la musique à fond, je me plonge dans ma bulle en attendant de monter dans la voiture. Je ferme les yeux en bougeant légèrement la tête au rythme du son qui pulse jusque dans mes veines.

J'ai pu observer en arrivant certains pilotes me fixer de loin, je n'ai pas encore pu discuter avec beaucoup d'entre eux depuis que je suis là. Mais ce n'est que le début et je compte bien aller rencontrer tout le monde parce que j'admire la plupart d'entre eux depuis mon plus jeune âge.

Un signal retentit et je me dis qu'il est l'heure d'aller m'installer. Je retire mes écouteurs et les confie à Lukas qui était à côté de moi. Une fois le casque enfilé, je me dirige tout droit vers ma monoplace et grimpe dedans.

Dix minutes.

Les membres de l'écurie s'agitent encore autour de moi pour vérifier que tout est bon. Je suis dans un état de concentration extrême, je n'ai le droit à aucune erreur, surtout dans ses vitesses-là avec une voiture à des millions de dollars entre mes doigts.

Les mécaniciens retirent les couvertures chauffantes des pneus, et au fil des secondes, je me retrouve seul. Plus aucune équipe n'est sur la piste, il reste seulement les voitures et les pilotes. Ma visière est abaissée et désormais plus rien ne compte.

Les feux rouges se mettent à clignoter et nous partons pour le tour de formation pour nous permettre de chauffer les pneus. Je me retrouve derrière Garrett Henderson dans sa Williams et devant Oli Sander dans son Alfa Roméo.

Une fois de retour sur la ligne de départ, les monoplaces sont toutes arrêtées. Un silence de plomb règne dans l'air. Mon regard est fixé sur les feux, mon sang pulse dans mes veines et j'ai l'impression de recevoir un shot d'adrénaline. Il n'y a pas vraiment de comparaison pour décrire ce que je ressens, c'est une sensation unique que seule nous pouvons comprendre.

Les feux s'allument un à un.

Mes mains serrent mon volant, mon pied est prêt à appuyer sur l'accélérateur. Mon regard n'a jamais été aussi fixe qu'en cet instant. Le mode compétiteur est enclenché.

Les feux s'éteignent.

Appuyant à fond sur l'accélérateur, je prends un bon départ et je réussis à me placer à côté de la Williams. Le premier virage arrive très vite et je suis mieux placé que lui, je le dépasse facilement sans grandes difficultés. Le peloton est encore serré, nos roues se touchent presque.

L'adrénaline pulse dans mon corps, agissant comme un carburant pour ma concentration. Je ne fais qu'une avec la voiture et je suis déterminé à donner tout ce que je peux pour me hisser au plus haut dans le classement.

Mes yeux sont rivés sur la piste qui défile à une vitesse impressionnante. Le circuit fait environ cinq kilomètres, et les tours défilent. Les monoplaces creusent des écarts entre elles et je me retrouve à trois secondes derrière la treizième voiture. Il faut que j'accélère la cadence, les arrêts au stand vont bientôt arriver et c'est un moment qui peut être fatal en ce qui concerne le classement.

15ème tour.

L'ingénieur auquel je suis relié depuis le début de la course me prévient qu'il est temps pour moi de faire un tour au stand. Nous avons décidé d'établir une stratégie à deux arrêts, et j'espère de tout coeur que nous avons pris la bonne décision. Des pneus durs chaussés à ma voiture, je sors de la voie des stands pour retourner sur la piste. Je me suis arrêté deux tours après l'Alfa Roméo pour essayer de gagner de précieuses secondes pour notre arrêt.

Race against a HeartbrokenWhere stories live. Discover now