Et tout fut perdu...

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- Où est l'argent de la famille Delporte ? enchaîna-t-elle sans attendre, prise de colère. 

- Comment connais-tu leur nom ?

Christophe se mit à transpirer malgré le froid qui le glaçait. Des gouttes de sueur perlèrent sur son front au niveau du bonnet.  

- Tu me caches quelque chose, je sais qui tu avais au téléphone vendredi soir, affirmait-elle. Ce n'était pas notre banquier, mais celui de ton compte bancaire en Suisse.

Christophe ne sut que répliquer. Elle savait tout. Il baissa la tête comme un coupable.

- Tu m'as cachée ce compte, tu as mis toutes nos économies là-bas, n'est-ce pas !

Carolle haussa le ton, tandis que son mari sa cachait toujours.

- J'ai reçu un appel, un jour, de Monsieur Delporte. Il m'a dit que la maison que tu leur avais vendue n'existait pas. Qu'il n'y avait aucun chantier sur le terrain... J'ai trouvé ça étrange alors je m'y suis rendue. C'était en plein champs. Je l'ai rappelé et nous nous sommes rencontrés. Il m'a tout racontée, alors j'ai fait des recherches et appeler la banque qui m'a dit n'avoir jamais reçu une telle somme. Je voulais rendre son argent à la famille. Les pauvres n'avaient plus de maison, et se retrouvaient à la rue avec un bébé. Ils t'avaient tout donné ! J'ai vu les papiers sur ton bureau, ton compte en suisse, tes arnaques, tout !

Il ne dit rien, toujours le regard tourné vers la neige. La tempête ne se calmait pas et les flocons tombaient plus fort.

- Avoue-le ! Tu m'as trompée, moi et tous ces gens ! Et ce jeune couple aussi ! dit-elle si furieuse qu'elle le secoua.

- Je suis désolé, avoua-t-il.

- Je te faisais confiance.

Il releva ses yeux vers sa femme qu'il avait tant aimé et qu'il aimait encore. Oui c'était un arnaqueur qui vendait à bas prix des tonnes de maisons sur plans qui dans certains cas n'existaient même pas ou dans d'autres se révélaient dans des états pitoyables : fissures sur les murs, finitions mauvaises qui devenaient de vrais gouffres financiers pour les gens, car il fallait remplacer le toit, refaire la tuyauterie qui fuyait à cause de mauvais matériaux et de mains d'œuvre à bas coûts. Il avoua tout. Que faire maintenant qu'elle savait ? Elle allait le dénoncer à la police dès leur retour. Elle criait de fureur, tandis qu'il enlevait son sac, qu'il l'ouvrait sans réfléchir et s'empara de son couteau suisse. Trop occupée à hurler de dégoûts pour son mari, elle ne le vit pas brandir son couteau de poche. Il l'abaissa sur sa joue d'un coup sec, faisant couler du sang. Carolle le fixa. Ses yeux avaient troqué la fureur contre la peur. Elle apporta tout de suite ses mains à la coupure. Des gouttes rouges tachaient la montagne blanche. Il brandit à nouveau son arme, mais elle retint le coup de son bras droit. Il la poussa au sol d'un geste. Elle tomba, tenant toujours une main sur sa joue. Elle tremblait de peur, elle croyait le connaître, ne pensant pas qu'il pourrait faire une telle chose. Un coup de couteau atteignit le front de Carolle. Du sang coula de son visage, s'écrasant dans la neige. Christophe eut un moment de recul. Il se remémoraient de bons souvenirs avec sa femme, mais le regard qu'il avait face à lui, lui ferait payer pour tout ça. Il n'avait plus le choix. Il empoigna plus fermement son arme, lui retira son écharpe et l'égorgea. Une traînée de sang gicla sur le manteau blanc épais. Très vite, elle se vida de son sang. Perdue en pleine tempête de neige, le froid la gagna rapidement. Christophe la regardait, le corps frigorifié. De grands yeux ronds étonnés remplis de peur, le fixaient. Il resta là un moment, au-dessus d'elle. Son épouse tant aimée.

Lorsque la tempête se calma, Christophe avait décidé ce qu'il allait dire : ils ont été pris dans la tourmente, le vent et le froid glacial ont emporté sa femme. Son corps a été enseveli dans la neige, il ne sait pas où le vent l'a emmené. Lui, s'est mis à l'abri jusqu'à ce que les bourrasques s'arrêtent. Il est redescendu dès qu'il a pu. 

Il est arrivé paniquer en pleurs, désemparé, perdu, au refuge. Là où on les avait prévenus que la météo était mauvaise et qu'il valait mieux rester. Le couteau, il l'avait laissé derrière lui.

Un hélicoptère de secours est allé le récupérer dès le lendemain. Ils ont procédé à des recherches, mais n'ont pas retrouver le corps de sa femme. Christophe l'avait bien enfouie sous la neige, dans leur abri. Deux jours après, la police stoppa les recherches et annonça la disparition de Carolle.

Anéanti, Christophe déménagea à l'étranger. Au moins, il n'avait pas perdu sa fortune, se rassurait-il. Il reprit ses activités en tant qu'agent immobilier de manière honnête. Tous les soirs, il pensait à son épouse et à la déception qu'elle avait ressenti face à cet homme qu'elle aimait. 

Arrivé au printemps, des randonneurs découvrirent un corps au sommet de la montagne. Une femme qui semblait avoir été égorgée. 


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J'espère que cette nouvelle vous a plu, j'ai adoré l'écrire 😁 Pour la petite anecdote, la photo sur la couverture est une vraie photo que j'ai prise en haut du volcan sicilien, l'Etna, lors de ses premières neiges. D'ailleurs, je suis vraiment tombée en pleine tempête dans les hauteurs, c'était flippant mais un super souvenir, car rassurez-vous il n'y a pas eu de morts !

Du sang dans la neigeWhere stories live. Discover now