9. Hermione

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28 décembre 2002

Hermione était allongée dans son lit, les yeux grand ouverts, occupée à fixer une tache sur son plafond.

Depuis quand s'y trouvait-elle ? Était-ce lié à un jeu d'ombres quelconque ou bien symptomatique d'autre chose ? Peut-être y avait-il une infiltration au niveau du toit...

Ou peut-être Hermione devait-elle concentrer ses pensées sur le sujet qui l'inquiétait réellement, au lieu de se chercher des excuses bidons pour l'esquiver.

Qu'était-elle donc en train de faire avec Drago Malefoy ?!

Non pas que l'embrasser soit désagréable – loin de là – mais où tout cela allait-il les mener ?

Il habitait à quelques centaines de kilomètres de chez elle, privé de magie, avec une vie bien rangée. Elle travaillait pour le Ministère qui l'avait condamné, ses amis le détestaient viscéralement et elle ne disposait que de peu de temps libre.

Leur relation semblait vouée à l'échec, raison pour laquelle Hermione leur avait imposé une date d'expiration, mais si elle se montrait totalement honnête envers elle-même, elle n'avait pas la moindre envie d'y mettre un terme.

Les choses s'annonçaient difficiles, elle le savait, mais elle savait aussi que ça pourrait valoir le coup d'essayer de les surmonter. Sauf que Drago lui avait fait part de ses besoins et Hermione ne pouvait pas les ignorer. Il lui fallait un cadre qu'elle ne pouvait pas lui garantir sur la durée, ce qui expliquait qu'elle ait finalement préféré limiter leur rapprochement à ces vacances de Noël.

Peut-être auraient-ils pu aller plus loin. Peut-être aurait-elle réussi à convaincre ses amis qu'il avait changé. Peut-être auraient-ils réussi à gérer la distance en attendant qu'il puisse de nouveau faire usage de sa magie.

Mais Drago n'avait pas besoin de peut-être, il lui fallait des certitudes.

Il avait admirablement réussi à remonter la pente et Hermione ne voulait pas risquer de réduire ses efforts à néant par simple caprice.

Il méritait mieux que cela.

Lasse, elle poussa un profond soupir avant de s'extirper de son lit, puisqu'elle ne parvenait pas à se rendormir.

Lorsqu'elle pénétra dans la cuisine pour se préparer une tisane, Hermione vit sur l'horloge du four qu'il n'était pas encore six heures. Elle resserra sa robe de chambre autour de son corps et se hissa sur l'un des tabourets lorsque sa boisson fut prête. Elle en touilla distraitement le contenu avec une petite cuillère, histoire de bien mélanger le sucre qu'elle y avait ajouté, toujours aussi confuse.

– Tu es tombée de ton lit ? l'interrogea la voix douce de sa mère.

– Salut, Maman, répondit Hermione en souriant faiblement. Déjà levée ?

– C'est à toi que je pose cette question, mon lapin. Tu ne t'es pas réveillée avant dix heures, depuis que tu es là.

– C'est ce qui est inhabituel, se défendit Hermione, et non pas le fait que je sois debout avant six heures.

– Et si tu me parlais de ce qui te tracasse, au lieu d'essayer de noyer le poisson ?

Jean se dirigea ensuite vers la bouilloire afin d'en vérifier le contenu, puis versa de l'eau dans une tasse avant de venir s'asseoir à côté d'elle.

– Drago et moi nous sommes, comme qui dirait, rapprochés, avoua Hermione en fermant les yeux, se doutant fortement de la future réaction de sa mère.

– Je le savais ! s'exclama celle-ci, donnant involontairement raison à sa fille. Je t'ai tout de suite dit que vous vous entendriez très bien !

– C'est vrai, admit Hermione, et c'est ce qui rend les choses si compliquées.

Une histoire de NoëlWhere stories live. Discover now