1. Hermione

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20 décembre 2002

Hermione roulait lentement le long de la rue principale du village où vivaient ses parents, les yeux légèrement plissés pour tenter de percer l'épais voile neigeux qui lui brouillait la vue. Si elle avait su que le temps se dégraderait autant, elle aurait peut-être transplané au lieu de prendre le volant. Elle adorait conduire en temps normal, surtout sur les routes de la campagne de son enfance, mais ce manque de visibilité l'angoissait quelque peu.

Heureusement, seul un dernier virage la séparait de la maison de ses parents et Hermione se gara dans leur allée en soupirant d'aise. La vue de ces murs, entre lesquels elle avait grandi, lui faisait toujours un bien fou. Elle aimait sa vie londonienne, entourée de ses amis et de ses collègues, mais elle ne se sentait entière qu'auprès de sa famille.

Chaque jour, Hermione prenait le temps de se rappeler à quel point elle avait de la chance d'avoir encore ses parents dans sa vie. Il s'en était fallu de peu pour qu'elle les perde à jamais et elle n'en avait même pas eu conscience. Le sort qu'elle leur avait lancé pour tenter de les protéger, avant de partir en quête des Horcruxes avec Harry et Ron, n'avait pas aussi bien fonctionné qu'elle l'avait escompté. Si leurs souvenirs avaient effectivement été modifiés dans un premier temps, la réalité avait rapidement repris ses droits. Ils s'étaient alors retrouvés désemparés, ignorant pourquoi leur fille n'était plus à leurs côtés quand bien même la rentrée n'avait pas encore eu lieu. Par chance, l'Ordre avait placé sa famille sous surveillance et avait pu intervenir pour les protéger avant qu'il ne soit trop tard.

Lorsqu'Hermione avait pris connaissance de son échec, quelques heures à peine après que Harry ait vaincu Voldemort, elle avait tellement craqué que seuls ses parents – qu'Hestia Jones était allée chercher – avaient pu l'apaiser. Depuis, elle s'était fait la promesse de ne plus passer une seule journée sans leur parler, raison pour laquelle elle avait emménagé dans un appartement moldu une fois ses A.S.P.I.C. obtenus.

Communiquer avec ses parents par hibou était aussi bien contraignant que chronophage et l'acquisition d'un téléphone avait grandement amélioré son quotidien, sans parler du leur, puisqu'ils ne devaient plus prétendre être passionnés de fauconnerie pour justifier la présence de ces oiseaux dans leur maison.

Une fois le moteur coupé, Hermione ajusta la capuche de son manteau sur sa tête puis sortit de son véhicule. Elle affronta les bourrasques et la neige le temps de récupérer sa valise dans le coffre puis sourit en constatant que sa mère avait déjà ouvert la porte d'entrée pour l'accueillir. Elle s'y réfugia aussi rapidement que le sol glissant le lui permit, puis enlaça sa mère à peine le seuil franchi, laissant sa valise retomber lourdement sur le sol.

– Bonsoir maman, la salua-t-elle, après l'avoir tendrement embrassée sur la joue.

– Bonsoir mon petit lapin, répondit Jean Granger en l'aidant à retirer sa veste. Tu as fait bonne route ?

Hermione tiqua légèrement à l'entente de ce surnom qu'elle n'avait jamais trop aimé, tant cet animal avait été utilisé pour se moquer d'elle avant qu'elle ne laisse Madame Pomfresh rectifier la longueur de ses dents. Néanmoins, elle savait que sa mère n'avait aucune mauvaise intention en l'appelant ainsi et décida tout simplement d'ignorer le petit pincement qu'elle ressentit au creux de son estomac.

– Je suis contente d'être arrivée, je ne voyais vraiment pas grand-chose avec toute cette neige.

– Tu restes bien toute la semaine, hein ?

– Un peu plus de deux semaines, précisa Hermione en souriant face à l'air ravi qui gagna les traits de sa mère. Je ne repars que le cinq janvier.

– Mais c'est merveilleux ! Ton père sera fou de joie de l'apprendre.

Une histoire de NoëlWhere stories live. Discover now