22. Souvenirs lointains

Depuis le début
                                    

Jamais je n'aurai pensé en arriver là. Jamais je n'aurai pensé que ma vie allait prendre un tournant pareil maintenant que j'étais entrée dans sa vie. Jamais je n'aurai pensé que Lexie allait mourir par sa faute. Par ma faute ! C'était entièrement moi la responsable et je m'en voudrai toute ma vie.

Je continuais de pleurer en silence, voulant à tout prix remonter le temps et revenir en arrière afin de changer mes erreurs du passé. Mais malheureusement, c'était impossible.

Je pensais à la réaction de ses parents et de son petit-ami. Ils seraient probablement dans le même état que moi, sauf qu'ils ne connaîtrons pas les circonstances de sa mort soudaine. Quoi de plus pire que de perdre sa fille unique ? Quoi de plus pire que de perdre sa copine ?

— Sofia ?

Je sentis une main se poser sur mon épaule et je me tournai directement en direction de la voix masculine.

La douce brise fraîche du matin me caressait lentement la joue et les premières lueurs du soleil commençaient à franchir l'horizon. Je ne savais pas quelle heure il était, mais il commençait déjà à faire jour et je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. J'avais décidé de rester assise sur la fontaine en face du manoir des Hamilton.

Ça m'avait fait un bien fou de respirer l'air frais et d'enfin me retrouver dehors, même si je n'étais pas très loin de cet endroit maudit. J'en avais complètement rien à faire de Carlos à présent.

Qu'il me retrouve ou pas, ça changera quoi à ma misérable vie ?

Lexie est morte et mon père est injoignable.

Qui se souciera pour moi ? Personne.

Tu devrai peut-être rentrer à l'intérieur et te reposer, suggéra Aaron d'un ton renchérissant.

J'ai pas envie... marmonnais-je en retenant mes larmes.

Il prit place près de moi et je baissai la tête. Je devais probablement être dans un état secondaire. Cela faisait deux jours que je ne dormais que très peu et je devais être toute cernée. Je n'arrivais même plus à manger également. Mon corps rejetait toute nourriture.

— Ça fait deux jours que tu ne dors pas, s'inquiéta le brun d'un air inquiet.

Je lâchai un soupir d'agacement, ayant plus que marre que tout le monde se soucie de savoir si je dormais ou non alors que je venais de perdre mon amie !

Mettez vous un peu à ma place merde.

Tu crois vraiment que je vais réussir à dormir après ce que ton salaud de frère a fait ?! M'énervais-je en le fusillant du regard. Tu crois que je vais facilement réussir à passer à autre chose Aaron ? C'était mon amie putain, elle comptait énormément pour moi ! Mets toi à ma place !

— Je sais, m-

— Non tu ne sais pas ! Le coupais-je en élevant la voix. T'es comme ton frère de toute façon, vous êtes tous aussi inhumains les uns que les autres ! Ça vous amuse de tuer les gens, vous prenez plaisir à le faire, même quand c'est des innocents. Vous-

— Sofia, s'il te plaît calme toi...

— FERME TA GUEULE !!! ELLE EST MORTE POUR RIEN !!! POUR RIEN !!!

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