Piégé...

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Jackson se réveilla de nouveau en pensant qu'il venait juste de faire un mauvais cauchemar, mais il sut que c'était faux au moment où il ouvrit les yeux. C'était le noir complet. Il semblait se trouver dans un bâtiment fermé vu qu'il n'entendait pas les bruits de la forêt. La panique le prit de nouveau parce qu'il ne savait pas où il était et ne se rappelait même plus comment il en était arrivé là.
Il se leva et constata qu'il n'était ni attaché, ni blessé sans compter la bosse sur l'arrière du crâne qui le lançait. Il reprit ses esprits lentement en réfléchissant. Comme il ne sentait pas de mur autour de lui qu'il aurait pu longer, pour trouver un interrupteur ou une porte, il décida d'avancer à tâtons avec sa main droite en prenant bien soin de mettre sa main gauche devant ses bijoux de famille comme il l'avait appris étant petit après s'être prit un coin de table lorsqu'il se levait la nuit pour aller aux toilettes.
Il avança lentement dans le noir mais ne sentit rien à part le parquet sur lequel il marchait. Puis sa main toucha quelque chose de froid et dur. Il parcourut la chose de la main et sentit alors des yeux et une bouche. Il eut un sursaut de panique juste avant de se dire que c'était trop petit pour être une autre personne. Il continua dans la même direction et failli trébucher sur quelque chose de lourd posé sur le sol puis se déplaça à grands pas pour ne pas tomber.
Il toucha enfin du bout des doigts un mur en vieux papier peint déchiré par endroits. Il suivit le mur et mit la main sur un liquide collant. Il finit par trouver un interrupteur bloqué. Il força une, deux, trois fois dessus et entendit le cliquetis de l'interrupteur qui apportait enfin le courant.
L'éclairage était mal optimisé et la lumière clignotait quelques fois à intervalles irrégulières avant d'enfin rester allumée. Il tourna la tête pour voir où il se trouvait et découvrit un spectacle macabre. C'était un petit entrepôt dénué de fenêtres avec une seule porte qui semblait ouvrable que de l'extérieur. Il y avait, au centre de la pièce, ce sur quoi il avait trébuché: un cadavre. C'était une femme qui venait sans doute de mourir vu que son sang était encore frais. Il regarda alors sa main et constata ce qu'il craignait: elle était recouverte du sang de la femme. Il fut prit de dégoût et s'essuya sur du papier qui se trouvait sur le bureau devant lui.
La femme avait du tomber de la chaise qui se trouvait au centre de la pièce. Il découvrit que ce qui lui avait fait peur en premier lieu n'était qu'une poupée en plastique dur assez grande mais pas autant qu'un être humain.
Il se demanda quand même pourquoi il n'était pas mort et pourquoi il n'avait pas été attaché comme cette femme qui se trouvait là sans qu'il ne sache pourquoi non plus. Tant de questions et si peu de réponses.
Il décida de chercher une issue mais c'était déjà peine perdue: la porte sur laquelle il força plusieurs fois ne bougea pas d'un poil. Il ne pouvait plus garder son calme:

-Ouvre-toi saletée de porte blindée ! 

Il reprit son souffle deux fois et réessaya une fois, en vain. Il comprit qu'il était bloqué avec ce corps inanimé et que personne ne pouvait l'aider. Sauf son frère qui n'était cependant pas venu à son secour quand les chiens de chasse l'avaient kidnappés.
Il s'arrêta brusquement de penser lorsque lui vint l'idée de chercher un moyen de communication pour joindre son frère. Il se mit à la tâche et chercha dans tous les recoins de l'entrepôt en commençant par les tiroirs du bureau. Il ne trouva rien dans le premier tiroir mais fut enthousiaste lorsqu'il vit ce que contenait le deuxième: un marteau. Il le saisit et se rendit compte qu'il était tel qu'il se l'imaginait: léger et puissant bien qu'il semblait avoir pas mal servi. C'était le type de marteau qu'on pouvait acheter dans des magasins d'outils de haute gamme là où son cousin Freddy allait pour retaper la cave ou la salle de bain d'un de ses clients.
Il n'essaya même pas de donner des coups de marteau sur les murs ou sur la porte, il se doutait que cela n'aurait fait que gaspiller son énergie et son temps, les deux seules choses qui lui restaient encore.
Son attention se fixa sur la poupée qui se trouvait debout à deux mètres du cadavre et de la chaise en bois au milieu de la pièce. Cette poupée était des plus étranges et elle ne ressemblait en rien à celles qu'il avait pu voir dans sa vie. Il se rapprocha d'elle lentement, comme si elle était une personne endormie qu'il ne voulait pas réveiller, et l'examina pendant un long moment de silence.
Son visage était consternant car elle semblait n'afficher aucune émotion et son regard était vide de toute existence, vide de ce que l'on voit lorsqu'on regarde quelqu'un dans les yeux. Il lui sembla alors voir un point rouge infiniment petit et à peine visible, même à quelques centimètres du visage en plastique, en plein milieu de la pupille de son oeil droit. Il crut qu'il était juste en train de délirer mais se rendit compte après quelques secondes qu'il y avait bien quelque chose dans la tête de la poupée. Un frisson glacé lui traversa le dos et il se sentit encore plus mal qu'il ne l'était déjà. Il voulut à tout prix découvrir ce que c'était et parcourut de ses doigts l'arrière de la tête en plastique. Au milieu de la chevelure artificielle, il sentit un objet petit et connecté à un fil. Il tira l'objet d'un coup sec et découvrit dans sa main une mini caméra. Il ouvrit la bouche, ouvrit grand les yeux et retint sa respiration. Il ne se sentait plus seul, depuis le début il était observé !

[À suivre]

Traqués [Longue Pause]Where stories live. Discover now