Chapitre 7 : Gravité

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Les jours avaient continué de défiler tranquillement. Mes liens avec ma famille n'avait cessé de se développer jusqu'à attendre le niveau de ceux qui existaient aujourd'hui entre nous. Ou presque. Et lorsque je parle de ma famille, je parle aussi de Sirius et des Quilleute. Moi qui n'avais personne, je m'étais retrouvé, du jour au lendemain, pourvu d'une famille nombreuse avec père, mère, frère, sœur, nièce et oncle.

Cela avait été déstabilisant. Très déstabilisant. Je n'avais pas l'habitude que l'on se préoccupe de moi. Même au temps de Poudlard, les personnes a vraiment se préoccuper de moi était rare. Hermione et Ron en priorité. Il y avait aussi eu Dumbledore et McGonagall dans une moindre mesure. Par la suite, il y avait eu Remus et Sirius... Et puis, je supposais déjà que Severus Rogue pouvait être ajouté à cette liste, en dépit de son comportement. Il s'était toujours évertué à me protéger après tout.

Tout cela pour dire que, parfois, toutes ces présences étaient trop pour moi. Aussi, il m'arrivait, assez souvent, je dois l'avouer, de m'isoler en forêt pour souffler un peu.

Ce que tout le monde avait semblé comprendre à vrai dire. Le fait est que personne ne m'avait posé de questions.

Et, pourtant, il m'arrivait de disparaitre plusieurs heures d'affilées.

Mais, lorsque je revenais tout le monde faisait comme si rien ne s'était passé. Comme si je n'étais jamais parti sans prévenir.

Il y avait toujours quelqu'un à venir me trouver lorsque je revenais. En fait, ils avaient tous leurs propres horaires à cette époque.

Généralement, Jacob et Renesmée venait me trouver le matin. Parfois, les parents de la fillette les accompagnaient.

J'aimais particulièrement ces matinées. Je ne pensais pas que j'aurais autant apprécié l'enseignement. Bien sûr, je m'étais rendu compte, en cinquième années, que j'aimais aider les autres à se perfectionner. J'avais été fier d'avoir réussi à les aider à devenir plus fort, plus sûr d'eux. Cependant, au grand jamais, je n'avais imaginé que j'aimerais plus apprendre aux autres que combattre les mages noirs. Or, dispenser mes connaissances magiques auprès de ma famille, en particulier Nessie, m'avait fait réaliser que j'étais plus doué en tant qu'enseignant qu'en tant que combattant.

Le reste de la journée dépendait des activités de chacun mais la nuit se déroulait, comme la matinée, toujours de la même manière. Seule la personne qui m'accompagnait variait. Mais il s'agissait toujours de Carlisle, de Jasper ou de Sirius. C'était avec eux que je me sentais le plus à mon aise.

C'est toujours le cas aujourd'hui. Bien qu'une autre personne soit venue s'ajouter à cette liste depuis.

Le jour où je réalisais la véritable signification des images qui s'infiltraient dans mon esprit était, justement, un jour où je m'étais isolé. Je me trouvais dans une clairière, assez éloigné de la maison. Il faisait doux, quoi que cela ne fasse plus aucune différence pour moi, c'était agréable. Le ciel était couvert, néanmoins. Ce qui, compte tenu de ma condition, était un plus. Je n'avais, ainsi, pas à préoccuper d'être vu par des moldus.

J'avais découvert la clairière quelques jours plus tôt et l'avait tout de suite trouvé à mon goût. Elle était isolée et paisible. Tout ce qu'il me fallait pour me détendre et faire le point.

C'est pourquoi j'avais été si déphasé lorsque cette vision était survenue. En quelques secondes, j'avais quitté une atmosphère paisible pour quelque chose de plus pesant, de plus effrayant.

Je venais de m'accroupir et d'effleurer les brins d'herbes de la paume de ma main. C'était quelque chose que j'avais toujours aimé faire. Même du temps où j'étais humain. J'ai toujours été quelques de tactiles. J'ai toujours aimé touché les choses. Tâter de nouvelles textures. Et l'une des choses que j'aimais, depuis mon enfance, toucher : c'était l'herbe. J'aimais la douceur, parfois un peu piquante, des brins d'herbes. J'appréciais tout particulièrement les heures qui suivaient la tonte d'un quartier d'herbe. L'odeur de l'herbe coupée m'avait toujours envoûté en quelques sortes. Cela avait été d'autant à la suite de ma transformation, lorsque tout était devenu plus intense. Les odeurs, les textures...

Le vampire aux yeux vertsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant