12/ Sur une pente glissante

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Le chaos. Certains diraient que c'est une catastrophe naturelle, comme un séisme, une tempête ou une tornade. D'autres parleraient des moments où des milliers de personnes finissent écraser dans la foule, et bien dans mon monde c'est tout autre chose. Dans mon monde le chaos se résume à l'arrestation du père de Marina, de ses collègues et de ceux de ma mère. Des riches qui sont pris en flagrants délits, ça arrive rarement, mais quand ça arrive ça fait toujours mal. Bien plus mal que n'importe qui de la classe ouvrière qui irait en prison pour vente de drogue. Là c'est du gros, du sérieux.

Assise au milieu des coussins moelleux du salon une tasse de thé à la main, je regarde ma mère marcher dans tous les sens trois téléphones à la main alors que papa tente de la calmer sur le côté. Sans surprise il sent encore l'alcool, ça me répugne.

- Mais comment ils ont pu tomber sur ce genre de chiffres ?! Mais comment Leon dis-moi ?! hurle maman dans son plus gros téléphone. Et si c'était arrivé jusqu'à nous ? Qui te dis que nos chiffres à nous ne sont pas faussés ?

Bien sûr que oui elle s'inquiète pour elle, sûrement bien plus que pour le père de Guzman et Marina. Car même si elle semble très surprise des fraudes qui ont été révélées dans les journaux, je doute qu'elle en soit totalement étrangère. Je suis même sûr que si elle avait été une associée officielle de Ventura, elle se serait fait arrêter aussi. Je sais que c'est horrible mais j'aurais bien voulu voir la tête qu'elle aurait faite, avec les menottes aux poignets. Cette vision me fait presque ébaucher un sourire.

- Ma chérie, tu devrais aller à l'école il ne faut pas que tout ça te déconcentre. dit tout à coup mon père en s'approchant de moi. Tu veux que je te dépose ?

- Pas besoin. dis-je aussitôt en me levant. Ander devrait arriver d'une minute à l'autre. Et puis je n'aimerais pas rester ici et l'entendre crier toute la journée, un masque de concombre ça lui ferait le plus grand des biens.

- Tu es drôle toi, mais je vais lui proposer on ne sait jamais ! rétorque mon paternelle en riant

En l'entendant rire, je ne peux m'empêcher de me dire qu'avec son menton fraîchement rasé et ses cheveux soyeux, il reste beau même si il est complètement saoule. Ne pourrait-il pas également être pathétique de l'extérieur que je me sente mieux ?!
Mon téléphone finit par sonner, indiquant qu'Ander est devant la porte.

- À plus, dis à maman que je suis partie pour l'école.

- Bien sur ma fille, passe une bonne journée la prunelle de mes yeux !

- Oui c'est ça... marmonnais-je alors qu'il m'embrasse sur le front

Puis après avoir mis ma veste d'uniforme et pris mon sac, je me dirige vers le dehors où Ander et Hector déjà au volant de la voiture de service attendent. Une fois que j'arrive à la hauteur de mon petit copain, je lui saute dans les bras alors qu'il m'embrasse déjà.

- Sacré journée qui nous attend pas vrai ? dit le garçon en saisissant ma main

- Oh que oui, je crois même que ma mère n'a pas dormi de toute la nuit. soupirais-je. Je me suis couchée en l'entendant hurler, et je me suis réveillée aussi avec ses cris. Le monde dégringole, enfin notre monde.

- Attends un peu de voir comment Guzman se sent...

J'hoche la tête alors que l'on monte à l'arrière de la voiture, même si j'avoue que je n'ai pas trop envie de le savoir.

Peu de temps après, environ quinze minutes avant que la cloche ne retentissent nous arrivons enfin à Las Encinas. Et comme à chaque fois Ander porte mon sac et mes cahiers à mon casier, avant que l'on ne se sépare. Lui va rejoindre les garçons et moi j'attends Carla. Ah, malgré tout ce chaos ont a au moins toujours nos petites routines.

Élite : Qui est le tueur ? Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ