| Chapitre 15 |

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Séduisant le papy.

À tomber par terre, y'a pas à dire.

— Un enfant de la Nuit puissant, fort et bien plus dominant que tu ne l'es ? Un alpha, qui plus est ? Voilà qui te convient bien mieux.

Si habituellement j'aurais rouler des yeux pour cette petite erreur sur celui étant le plus dominant de nous deux, je me contente de hausser les sourcils et de relever :

— « Enfant de la Nuit » ?

— Eh bien quoi ?

— C'est une créature de la Lune, le corrigé-je. Tout comme nous.

— Tout comme nous, répète-t-il avec un soupçon d'amusement.

Mon nez se renfrogne devant son air satisfait.

— Est-ce que tu es en train de te foutre de moi ?

— Moi ? Allons, qu'est-ce qui te fait croire ça ?

— Si si, je le vois à ton visage de vieux con. Là, t'as le coin des lèvres qui tressautent, dis-je en le montrant de la main.

Loin de se formaliser de mon langage, ça le pousse à l'inverse à lâcher le léger rire qu'il cherchait à me cacher. Et bien malgré moi, cela m'arrache un sourire. Je secoue la tête pour la forme, démontrant un désespoir faux pour ce vieux loup.

Son éclat se tarit calmement. Puis se décollant de l'encadrement de la porte, il s'approche de moi et contourne le lit de Reyes.

Avec douceur, il glisse une main derrière ma nuque. Et ce geste, ce simple geste, me ramène violemment des années en arrière.

Tout va bien.

N'y pense pas, n'y pense pas...

— C'est un homme très bien pour toi. La Lune a fait un excellent choix. Alors pourquoi est-ce que tu lui fais croire qu'il n'existe aucun lien entre vous ? Pourquoi t'embêtes-tu à le repousser ?

Mon visage se ferme, mes yeux le dévisagent face à ce commentaire sorti de nulle part. Il continue de se comporter comme avant, comme si rien ne s'était passé. Comme si je n'étais jamais parti.

Je repousse aussi sec son contact.

Je déteste ça.

— Je n'ai pas besoin d'avoir ton avis sur la question, Carl.

Le loup du bayou ne se formalise pas de mon action. Il soupire simplement et croise les bras sur son torse musculeux.

— Je souhaite juste ton bonheur, Jasper. Ta tranquillité. Celle dont tu as besoin et dont tu aspires.

— Tu ne sais pas ce à quoi j'aspire, Carl. Les années ont passé. J'ai grandi, j'ai changé. Alors arrête... arrête de faire ça. Tu me mets sur les nerfs, le préviens-je.

— Je le vois bien, crois-moi, que tu as grandi. Et ça me fait d'autant plus mal au cœur parce que l'image du petit Jasper que j'ai rencontré est toujours là mais bien plus vieille, je te l'accorde.

Mon cœur se serre.

— Si je continue à me comporter comme avant envers toi, de ton côté, tu es resté le même... mais avec des blessures bien plus profondes.

— Arrête ça, murmuré-je.

Je ferme les yeux, refusant d'en entendre davantage. Je ne suis plus ce petit garçon depuis bien longtemps. Je ne suis plus ce gamin en manque d'attention, d'affection et de protection.

Je suis devenu tellement plus que ça. Du sang a coulé depuis. Beaucoup, beaucoup trop de sang que je ne peux ignorer.

Carl décroise les bras puis il glisse une main sur ma joue, appelant mon regard.

Cœur Obscur [Tome 2]Onde as histórias ganham vida. Descobre agora