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Pulsion

À mesure que le jour déclinait,
Mes pas lents sur le pavé se noyaient dans la pénombre.
Je ne remarquais pas le bois craquelé et tapissé de mousse sur lequel je m'appuyais, Alors que des sanglots secouaient ma cage thoracique.
Je tremblait,
Mon être entier comme transpercé d'une noirceur infinie.

Je pensais à toi,
Je ne pensais qu'à toi.
Parce que rien d'autre n'a de sens, rien d'autre ne vaut la peine d'être vécu.
Parce sans toi je serais perpétuellement incomplète.
J'avais tout gâché. Tout étais de ma faute.
Ces voix tournaient encore et encore dans mon crâne.

Mon visage humidifié et rougis par les larmes se contorsionnait de douleur, de rancoeur et de haine.
Cette haine, je ne l'avais jamais côtoyée d'aussi près.
D'une netteté et d'une force si coupante, elle avait pris toute la place dans mon esprit.
Les pleurs n'étaient pas assez fort pour la libérer, et m'est venue une envie que jamais je n'aurai pensé avoir.

Souffrir.

Ce seul mot suffisait à apaiser cette pulsion.
Je voulais éprouver ce mal dans sa forme la plus primale, alors que je mordais ma main pour y laisser l'emprunte de mes canines.
Mêlée de honte et de remord,
J'ai erré sur le pavé invisible de novembre.